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Faire un enfant à l’ère de l’urgence écologique : Cette mère écrit une touchante lettre à son fils

Publié par Delphine le 26 Août 2019 à 11:30
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Les menaces environnementales se font de plus en plus alarmantes. En ce moment même c’est l’Amazonie, le « poumon de le Terre » qui brûle à une vitesse sans précédent depuis plus de deux semaines. Face à ce genre de catastrophes naturelles, de plus en plus de couples font le choix de ne pas avoir d’enfant. Certains considèrent que c’est inconscient de mettre des enfants au monde car cela représente une personne en plus, et donc une empreinte carbone de plus. D’autres font ce choix car ils considèrent que c’est égoïste de faire un enfant dans un monde dans lequel son avenir est plus qu’incertain.

Ainsi, face au réchauffement climatique, à la pollution, ainsi qu’a la disparition des espèces, beaucoup de personnes refusent de mettre un enfant au monde si c’est pour lui faire subir sa destruction. Mais, Geneviève Dorval, elle, a fait le choix contraire. Dans une lettre ouverte postée sur son compte Facebook la jeune mère témoigne son amour pour son fils, Léon, qui a un an maintenant. Alors qu’il représente tout à ses yeux et même si elle reconnait que le monde dans lequel son fils vivra ne fait pas rêver, elle décide cependant d’être optimiste et de mettre son espoir dans cette future génération.

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Une prise de conscience brutale

Dans sa lettre, Geneviève Dorval raconte que c’est après la naissance de son fils qu’elle a commencé a réellement se rendre compte de l’ampleur de la situation. Peu de temps après que son fils soit né, un rapport alarmant sur l’évolution du climat a été publié. C’est ce rapport qui l’a fait prendre conscience de l’urgence de la situation.  » C’est à ce moment que l’ampleur et l’imminence de la catastrophe me sont apparues pour la première fois. J’ai fait davantage de recherches, lu des rapports, des articles. J’y ai appris qu’au cours de ma vie, la moitié de la vie sauvage sur Terre a été éradiquée, et à ce jour, un million d’espèces sont au bord de l’extinction. 80% des forêts de la planète ont été rasées. »

Cette prise de conscience brutale l’a poussée pendant un petit moment à remettre en question son choix d’avoir eu un enfant. Geneviève n’arrivait plus à séparer l’excitation de voir grandir son enfant, à l’avenir sombre qui l’attendait inéluctablement. Sujette à de grosses crises d’anxiété, à des insomnies et à des crises de larmes, elle a décidé de demander de l’aide psychologique. Son médecin lui a alors expliqué qu’elle souffrait d’écoanxiété. 

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L’écoanxiété, le nouveau mal du siècle

L’écoanxiété est une réponse, presque saine, à ce qu’il se passe autour de nous. Face à l’imminence de la « fin du monde » , il est normal de se préoccuper pour son futur et celui de ses enfants. Cette nouvelle forme d’anxiété est de plus en plus répandue, particulièrement chez les jeunes révèle le médecin qu’a vu Geneviève Dorval. Cette pathologie affecte les individus les plus alertes, ceux qui sont conscients qu’il n’y a pas de planète B. Pour répondre à ce mal, le médecin de Geneviève Dorval lui a conseillé de commencer la psychothérapie mais aussi d’agir pour défendre l’environnement.

Consciente de la situation, Geneviève Dorval décide alors de faire son possible pour améliorer le futur de son fils. « Je vais poursuivre les choix quotidiens visant à réduire l’impact de notre famille, bien que je reconnaisse que les actions individuelles ne suffisent pas et n’ont jamais suffi. (…) Je vais résister de mon mieux à la destruction du monde par la désobéissance civile. Et finalement, je me fais la promesse d’être pour toi le meilleur exemple possible de courage, de militantisme, de foi en l’humanité et de respect pour l’ensemble du vivant » explique t-elle dans sa lettre.

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Un message d’espoir

Cependant, malgré les horreurs que réserve le monde actuel, Geneviève Dorval a pourtant fait le choix de mettre un enfant au monde et malgré la peur qui l’envahit, ce choix, elle ne le regrette pas. La solution ne viendra pas des politiciens, elle a bien conscience que les questions écologiques sont le dernier de leur soucis. Mais dernièrement, une nouvelle vague d’espoir se fait sentir. Les jeunes, eux, sont prêts à faire des efforts. Les jeunes, qui ont trouvé leur leader en la jeune suédoise Greta Thunberg à l’initiative des grèves étudiantes pour le climat,  sont prêts à faire changer les choses.

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En effet la grève que Greta Thunberg  avait commencé seule en face du parlement suédois est devenue un mouvement mondial et son engagement est reconnu jusque dans les plus hautes sphères. Ainsi, l’espoir de voir une nouvelle génération consciente de ce qu’il se passe permettra peut être de changer les choses. C’est en tout cas ce que pense Geneviève Dorval:  « Nous avons fait le pari que ta vie vaudrait la peine d’être vécue malgré tout et que le monde se porterait mieux avec toi que sans toi. Ton existence est le témoignage de ma foi en la résilience du vivant et la puissance des mouvements sociaux. De grands s’en viennent et sont déjà en cours. »

La lettre ouverte de Geneviève Dorval à son fils est disponible en intégralité sur sa page Facebook.

Publiée par Geneviève Dorval sur Mercredi 31 juillet 2019

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