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La révolution bulgare que les médias européens passent sous silence

Publié par Anissa Duport-Levanti le 25 Juil 2013 à 17:01
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Le Brésil est dans la rue, les médias sont mobilisés. Et avec les JMJ, ces manifestations sont devenues le centre d’attention des JT. Mais là, juste à côté de chez nous, à 3h d’avion de Paris, un autre peuple gronde. Le peuple bulgare est entré dans une révolte de masse qui fait trembler le gouvernement.

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DÉMISSION

Dans la nuit de mardi, le parlement est assiégé. Plusieurs centaines de milliers de bulgares issus de la classe moyenne battent le pavé sans relâche depuis 40 jours pour demander la démission du gouvernement à peine élu. Ce qui a mis le feu aux poudres : la nomination le 14 juin dernier du député controversé (car mis en cause dans un scandale judiciaire qui avait défrayé la chronique et entrainé son renvoi) Delyan Peevski à la tête de la sécurité nationale. En cause : la corruption généralisée et quasi obligatoire à tous les niveaux de la société, et spécifiquement dans les plus hautes sphères du pouvoir, tandis que les populations sont (comme partout en Europe) pris à la gorge par des mesures d’austérité drastiques. 

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Une mer de manifestants remplit les trois kilomètres séparant le rectorat, pont Orlov, de l’hôtel Plskal.
source : rue89

OLIGARCHIE

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Après les premières manifestations, Delyan Peevski a tout de suite démissionné. Mais trop tard, la colère des bulgare est lancée et rien, à part un changement profond des moeurs politiques, ne pourra l’endiguer. La journaliste bulgare, Svetlana Georgieva, a asséné : « Un de nos pires cauchemars est devenu réalité. La Bulgarie n’est plus une république parlementaire démocratique. Après la nomination de Delyan Peevski comme chef de l’Agence de Sécurité Nationale de Bulgarie, après l’accord le plus répugnant du siècle, la Bulgarie est une structure oligarchique.« 

LA VIDEO DU JOUR A NE PAS MANQUER
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L’absence d’évolution chez vous mène à la révolution chez nous !
source : globalvoicesonline.org
crédit : Ivaylo Nenov

« L’indignation n’est pas l’un des traits dominants des Bulgares » (Iva)

Même les simples citoyens l’ont compris, comme en témoigne les paroles d’Iva, une simple riveraine. « Nous ne sommes pas les manifestants habituels et payés par les partis, nous sommes ceux qui sont désignés comme la classe moyenne (si elle existe vraiment), ceux qui ont grandi dans ces 24 ans de transition, ceux qui veulent une vie digne pour leurs enfants, ceux qui veulent un gouvernement intelligent, constitué d’experts, pas de groupes privés d’oligarques« .

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La fureur est telle que Christo Komartnitski, l’un des plus célèbres caricaturistes du pays, a écrit : « Eh oui, quand on y pense, ça c’est une nouvelle : la mafia a son pays.« 

Le mur du Parlement bulgare, tagué du mot "mafia" source : rue89

Le mur du Parlement bulgare, tagué du mot « mafia »
source : rue89

MAFIA

Le mot est lâché. Et tagué sur les murs du parlement assiégé.

Il faut dire que le pays a toujours fonctionné ainsi, comme le reconnait Iva. « Il faut chercher les racines de ce mécontentement pas seulement dans les décisions de ce gouvernement fragile mais dans toutes les années de “transition”, terme désignant les 24 ans de tentatives des gouvernements de passer de l’idéalisme communiste vers la démocratie telle qu’on la connaît dans les sociétés occidentales. […] C’est si simple pour une société démocratique et si dur pour une société qui continue à concentrer le pouvoir dans les mains des mêmes politiques qui ont entretenu le communisme dans le pays pendant 44 ans. « 

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source : rue89

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Pourtant, le pouvoir ne lâche rien. Il sait que sa survie en dépend. C’est également ce qu’a compris l’écrivain Zacharie Karabachliev, qui publie sur Facebook : « [Le pouvoir] sait qu’il ne résisterait pas à une épreuve de force directe. Il est effrayé. Voilà pourquoi il l’évite à tout prix. » Et ce, malgré la prise de position de Viviane Reding, commissaire européenne à la Justice, dans un tweet :

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« A Sofia, j’exprime mon soutien aux citoyens bulgares, qui manifestent contre la corruption. »
source : rue89

Bien que la police ait brisé les barricades et réprimé les manifestations, la foule se mobilise et s’étoffe. Les bulgares ne lâcheront pas prise. 

sources : rue89, globalvoicesonline.org

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