Paris comme vous ne l’avez jamais vu : quand la capitale accueillait le monde entier pour l’Exposition universelle de 1900
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130 bougies et une santé de fer ! La Tour Eiffel célèbre cette année le 130e anniversaire de sa construction. Pour l’occasion, la mairie de Paris s’est chargée d’organiser les 15, 16 et 17 mai dernier, des spectacles son et lumière époustouflants sur la façade de la Dame de fer. Magnifié pour cet événement historique sous l’oeil des touristes, le monument le plus emblématique de la capitale a célébré son anniversaire en grande pompe.
Le spectacle son et lumière pour l’anniversaire de la Tour Eiffel. Crédits photo : Instagram @ludovicstrl / @david_fossa
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La Tour Eiffel, projet phare des Expositions Universelles de Paris
Imaginée par l’architecte de génie Gustave Eiffel, la plus célèbre tour parisienne a été bâtie pour l’Exposition universelle de 1889. Très décriée durant sa construction, « la tour de 300 mètres » comme elle était alors appelée à l’époque, séduit finalement bon nombre de touristes lors de son ouverture au public. Elle assure le succès de cette Exposition universelle de 1889 à Paris, la quatrième du nom depuis 1855. Le concept de ces expositions magistrales a été créé à Londres en 1851 avec six millions de visiteurs pour la première édition.
Dans un siècle marqué par les guerres diverses en Europe, ces expériences visent à unifier les peuples en mettant en valeur les arts de vivre, les grandes constructions et réalisations des pays du monde entier. Les Expositions universelles, organisées tous les quatre ans dans cette deuxième moitié du XIXe siècle, offrent ainsi la possibilité de découvrir les similitudes entre les nations tout en illustrant les particularités de chacune. La fréquentation pour ces événements ne cesse de s’accroître au fil des éditions, montrant l’engouement du public pour ce type de manifestations.
Ainsi, la première Exposition universelle de Paris en 1855 réunit 5,1 millions de visiteurs, un décompte largement revu à la hausse en 1889, pour l’inauguration de la Tour Eiffel, avec 32,3 millions de visiteurs. Mais l’Exposition universelle de 1900, la plus majestueuse et emblématique, pulvérise tous les records de fréquentation avec plus de 50 millions de visiteurs. Des chiffres faramineux alors qu’à cette période, la France ne compte que 40 millions d’habitants.
Vue aérienne de l’Exposition universelle de 1900.
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Ouverture du métro, trottoir roulant, rénovation des gares : Paris se transforme pour l’Exposition universelle de 1900
Pour célébrer l’entrée dans le XXe siècle, la ville de Paris entend bien épater les visiteurs du monde entier. Avec plus de 50 millions de touristes attendus pour cette Exposition universelle de 1900, le défi est de taille pour la capitale. Les gares de Lyon, de l’Est et de Montparnasse sont alors réaménagées, un trottoir roulant installé sur un viaduc de 7 m de haut (la rue de l’Avenir) permet aux visiteurs de déambuler sur le site de l’événement sans presser le pas, une première en Europe. L’Exposition donne par ailleurs le coup d’envoi du métro parisien avec l’ouverture de la première ligne entre Porte de Vincennes et Porte Maillot en juillet 1900.
Le trottoir roulant. Photo : Joseph Hawkes. Collection : Musée de Brooklyn.
Au total, 40 pays participent à cette grande expérience mondiale avec 83 000 exposants dont 38 000 Français du 14 avril au 12 novembre 1900. Une multitude de secteurs d’activités sont représentés dans les différents pavillons qui s’étendent le long de la Seine, du pont Alexandre-III au pont d’Iena, en passant par les Invalides, le Champ de Mars et le Trocadéro. Les visiteurs peuvent ainsi découvrir les différents exposants dans les palais de l’optique, de la restauration, de la boulangerie, de l’hygiène, de l’horticulture, de la danse, de la chimie, des vêtements, des moyens de transports, de l’éducation du génie civil, de la mécanique,…
Quand Paris se transforme en musée à ciel ouvert pour l’événement
À l’aube du XXe siècle, Paris compte bien montrer sa puissance culturelle et son rayonnement international. La ville profite de l’Exposition universelle pour construire et mettre en valeur les plus beaux joyaux architecturaux de l’époque. Le magistral pont Alexandre-III, le Petit et le Grand Palais, le Globe Céleste et la porte monumentale de Binet, entrée principale de l’Exposition, place de la Concorde, sont bâtis pour cet événement.
Le Globe céleste. Photo : Joseph Hawkes. Collection : Musée de Brooklyn.
Les nations étrangères occupaient les bords de Seine du pont des Invalides au pont de l’Alma avec des pavillons aux dimensions pharaoniques, tout au long du quai Branly renommé pour l’occasion Quai des nations. Les pavillons de l’Italie, de l’Empire ottoman, de l’Allemagne, des Etats-Unis rencontrent le plus de succès auprès du grand public et sont salués pour leurs qualités architecturales. Les édifices les plus imposants par la taille sont orientés vers la Seine, de sorte que leurs façades se reflètent dans le fleuve pour un rendu visuel à couper le souffle.
Le Quai des nations et le pavillon de l’Empire ottoman. Photo : Joseph Hawkes. Collection : Musée de Brooklyn.
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Les monuments emblématiques de l’Exposition universelle de 1900
Outre les différents pavillons agglutinés le long du Quai des nations, plusieurs monuments symbolisent aujourd’hui cette Exposition universelle. Des édifices disparus depuis. L’imposant Palais du Trocadéro, l’époustouflant Palais de l’électricité et son château d’Eau, la gigantesque galerie des machines et ses 77 000 m² de surface le long du Champ de Mars, le Palais de la métallurgie au pied de la Tour Eiffel ou les merveilleux espaces dédiés au mobilier et à la décoration sur l’esplanade des Invalides ont contribué à faire de cette Exposition universelle de 1900 l’un des plus grands succès du XXe siècle en France.
Le pont Alexandre-III, les Invalides et les pavillons du mobilier de la décoration. Photo : Joseph Hawkes. Collection : Musée de Brooklyn.
La porte monumentale Binet. Photo : Joseph Hawkes. Collection : Musée de Brooklyn.
Alors que la prochaine Exposition universelle se déroulera à Dubaï en 2020, la France s’est portée candidate en 2016 pour accueillir l’événement en 2025. Le projet, soutenu par François Hollande et son premier ministre Manuel Valls, est finalement abandonné par Edouard Philippe en janvier 2018. Le chef du gouvernement justifie le retrait de la candidature française en évoquant un manque de garanties financières. La ville d’Osaka, au Japon, est finalement sélectionnée par le Bureau internationale des Expositions (BIE), pour accueillir la 35e Exposition universelle du nom. La France n’a plus été sélectionnée depuis cette édition 1900.
L’ancien Palais du Trocadero. Photo : Joseph Hawkes. Collection : Musée de Brooklyn.
Le Champ de Mars, la galerie des machines et le Palais de l’électricité. Photo : Joseph Hawkes. Collection : Musée de Brooklyn.
Le Palais de la métallurgie. Photo : Joseph Hawkes. Collection : Musée de Brooklyn.
