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1968 : la pandémie aux 31 226 morts dont personne ne parlait !

Publié par Jessy le 18 Avr 2020 à 12:28
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Alors que la France et le monde entier suivent de près l’avancée du Covid-19, Libération publie un article intéressant sur une pandémie qui a touché la France, en 1968. Une pandémie qui a fait 31 226 victimes en France, la grippe « de Hongkong » reste ancrée dans la tête de certains témoins.

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La grippe « de Honkong » : une pandémie aux milliers de morts !

« Les gens arrivaient en brancard, dans un état catastrophique. Ils mouraient d’hémorragie pulmonaire, les lèvres cyanosées, tout gris. Il y en avait de tous les âges, 20, 30, 40 ans et plus. Ça a duré quinze jours, et puis ça s’est calmé. Et étrangement, on a oublié » … Ce témoignage, c’est celui du professeur Pierre Dellamonica, consultant en infectiologie et ancien chef du service d’infectiologie du CHU de Nice. À l’époque, les gens n’ont pas eu le temps de s’inquiéter de cette pandémie, qu’elle avait déjà disparu… Disparu certes, mais en laissant derrière elle plus de 31 000 cadavres.

La « grippe de 68 » , appelée également « grippe de Hongkong » , est connue comme la troisième pandémie du 20ème siècle, après la « grippe espagnole » , qui a fait entre 20 et 40 millions de morts, et la « grippe asiatique » (2 millions de morts). Après cette courte vague meurtrière de la « grippe de 68 » , personnes n’a fait les comptes du nombre de décès. Il faudra attendre le virus H1N1 pour que la « grippe de 68 » refasse parler d’elle. Après plusieurs recherches et l’analyse de dossiers dénombrant les décès, statisticiens et épidémiologistes sont presque formels : le virus a fait 31 226 morts en deux mois en France.

Photo prise lors de la « grippe asiatique »

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LA VIDEO DU JOUR A NE PAS MANQUER

La « grippe de 68 » a traversé le monde entier !

Fin 1968, les Etats-Unis sont touchés par la « grippe de 68 » , et 50 000 personnes tomberont à cause du virus, en seulement trois mois. Après quelques recherches, le virus semble être une variante de la « grippe asiatique » , avant de s’identifier comme un nouveau virus (le H3). Pendant ce temps, le virus voyage. Singapour, le Vietnam, Taiwan… Tout le monde est touché. Lors d’un Congrès international regroupant 1 036 spécialistes des maladies infectieuses tropicales, le virus se propage. Et les spécialistes venus du monde entier rentreront, pour la plupart, avec le virus chez eux. « Près de la moitié des participants sont tombés malades sur place ou à leur retour chez eux » témoigné Claude Hannoun, virologiste. Un Congrès qui aura contribué, selon une enquête, à l’exportation du virus dans différents pays tels que l’Iran, le Sénégal, l’Angleterre et la Belgique.

En France, il fallait vacciner. Vacciner, pour être protégé… Vacciner, et mettre de côté les règles d’hygiène. « Il y a eu un moment où les vaccinations se faisaient sur le trottoir, avec des étudiants en médecine recrutés dans les amphis et la police qui bloquait les accès de la rue » explique le professeur Dellamonica. Des vaccins faits à la hâte, qui ne seront pas aussi efficaces que le vaccin américain. Après avoir traversé le monde, le virus semble s’être évanoui, laissant derrière lui des milliers de morts.

Coronavirus : un virus qui dure dans le temps, mais plus inoffensif ?

En comparaison à la « grippe de 68 » , pouvons-nous dire que le coronavirus est moins dangereux ? Non. Il est important de prendre en compte le contexte sociétal et médical de l’époque. En quelques années, les laboratoires de recherches se sont développés, les hôpitaux ont modifié leur organisation, ont agrandi leurs bâtiments et ont accru une capacité plus importante de patients. À l’époque, le virus passe presque inaperçu. Nous sommes à la fin des sixties, dans une société qui croit en l’avenir et qui voit les évolutions s’enchaîner. Une peur a traversé la société des années 60, mais s’est rapidement envolée.

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Source : Libération 

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