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Sexualité : les parents n’ont pas le même discours avec leur fille qu’avec leur fils

Publié par Romane TARDY le 26 Fév 2020 à 12:00
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Alors que l’âge du premier rapport sexuel a beau être quasi équivalent pour les filles et les garçons, les parents n’ont pas la même vision de la vie sexuelle de leurs enfants selon si c’est une fille ou un garçon.

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Malgré l’évolution des moyens de contraception, la panique adulte vis-à-vis de l’entrée dans la sexualité des jeunes est loin d’avoir disparu. Des stéréotypes de genre envahissent la perception des parents sur la sexualité de leurs enfants. Pourtant, l’écart de l’âge du premier rapport sexuel entre les femmes et les hommes s’est réduit. Selon les chiffres de la European Social Survey, en France, les personnes en âge d’être parents (31-65 ans) estiment que l’âge minimal pour avoir des relations sexuelles est de 16,2 ans.

Les filles ont une vie sexuelle plus surveillée par leurs parents que les garçons

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Que ce soit pour les garçons ou les filles, les mentalités ont évolué. Aujourd’hui, ce qui est devenu plus important que l’âge du premier rapport est le fait de se protéger contre les MST ou le risque de tomber enceinte. Les parents doivent en partie tenir ce rôle de prévention. Cependant, une différence se crée déjà à ce moment-là.

Cette charge de la protection repose essentiellement sur les filles : « L’éducation à la sexualité est aujourd’hui surtout affaire de prévention et la charge repose quasi exclusivement sur les épaules des filles » , a expliqué la docteure en sociologie Élise Devieilhe, membre de l’association Epicène. Avec l’arrivée des règles, les parents ont tendance à se focaliser sur les risques de maternité des jeunes femmes. Ce phénomène se poursuit avec les rendez-vous gynécologiques. Côté garçon, il n’y a pas ce repère identifiable. Les parents leur feront alors moins de discours d’éducation sexuelle.

D’après les parents, la vie sexuelle d’une fille est aussi plus compliquée. Elle engendre donc davantage d’angoisse. Caroline Jacot-Descombes, directrice adjoint de la Santé Sexuelle Suisse, rapporte les propos d’un parent qui résume bien cette idée : « Un parent nous l’a dit explicitement : il est plus facile de pénétrer que d’être pénétrée » . Alors pour que la fille soit mieux préparée physiquement et psychiquement, les parents pensent devoir lui donner plus d’explication. On retombe dans des rôles genrés. La fille qui doit faire attention à tout, et le garçon plus libre et avec moins de responsabilité. Les filles doivent souvent donner davantage d’informations sur leur sortie que les garçons.

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Les stéréotypes de genre persistent

Malgré leurs portées féministes, les débats actuels sur l’avortement, les violences conjugales, le viol poussent aussi les parents à la méfiance. L’école aussi marque cette différence sur la sexualité. Les filles suivent davantage de règlement sur leur tenue. Encore une autre responsabilité ! Les garçons ne seront incriminés que pour des jeans troués jugés négligés, mais pas pour être trop sexualisé comme les décolletés.

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La spécialiste résume ce fait de société. « Être une jeune fille avec une sexualité active et le faire savoir n’est absolument pas valorisé dans notre société, et cela influence le discours des parents ». Entre le risque de maladie, de grossesse et de mauvaises réputations, les filles jouent gros. Le discours au garçon se limera davantage. Ce sera par exemple ne pas prendre le porno pour la réalité du côté du père ou respecter les filles du côté de la mère, un discours bien moins soucieux. Leur sexualité apparaît comme un signe de virilité et est donc favorisée.

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