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Port du masque obligatoire: une professionnelle témoigne

Publié par Elodie GD le 08 Août 2020 à 12:26
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Dans le 17e arrondissement de Paris, une petite pharmacie tente de se faire une place, coincée entre deux commerces du quartier. Celle que nous appellerons Christelle se présente comme la gérante d’établissement. Et quand on la questionne sur le port du masque obligatoire en vigueur depuis quelques jours, elle a un avis bien arrêté.

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Une pharmacienne donne son avis sur le port du masque obligatoire

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Un port du masque qui a tardé à être mis en place

Le lundi 20 juillet, le gouvernement a informé la population que le port du masque serait désormais obligatoire dans les lieux publics clos. La nouvelle a provoqué des réactions controversées de la part des Français. Certains se disent plus rassurés depuis la mise en place de cette mesure, tandis que d’autres affirment se sentir infantilisés et privés de liberté. Pour sa part, Christelle est en total accord avec le gouvernement concernant la mise en place du port du masque obligatoire. Mais selon elle la mesure arrive trop tard et ne suffit pas à nous préserver des risques. En effet, pour la pharmacienne le port du masque ne peut être efficace que s’il se fait en continu.

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Selon la jeune femme, mettre et retirer son masque à longueur de journée n’a aucun sens. « Entre le moment où vous êtes sortis de chez vous et celui où vous êtes entrés chez le coiffeur, vous avez marché dans la rue, vous avez rencontré des gens. Vous avez salué des gens: des amis des voisins du quartier, et sans le masque. » . La nouvelle mesure n’empêcherait donc pas la diffusion du virus, mais servirait au moins à la ralentir.

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En effet, quand on parle dans la rue avec un collègue par exemple, on a tendance à ne pas respecter le mètre de distance en vigueur comme le fait remarquer Christelle. « On est sans masque, donc il y a un deuxième geste barrière qu’on ne respecte pas. Ensuite on discute donc il y a un risque d’émission de postillons. » . Elle qualifie d’ailleurs le port du masque de geste fondamental. Pour appuyer ses propos, Christelle prend l’exemple de Hong Kong qui a un temps réussi à maîtriser la transmission du virus grâce au port du masque.

Un relâchement du côté de la population

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Pour le moment, la jeune pharmacienne n’a constaté aucun changement au niveau du comportement de ses clients. D’ailleurs elle affirme que la plupart d’entre eux mettaient systématiquement le masque avant même que le gouvernement ne mette cette mesure en place. Ils ne paraissent pas plus paniqués qu’avant et n’adoptent pas de comportements déraisonnables comme ceux qu’on a pu voir à l’annonce du confinement. Ainsi pas de pic au niveau de l’achat des masques dans cette petite pharmacie du 17e.

Cependant l’impression que le danger s’éloigne est belle et bien trompeuse. Quand on la questionne concernant les nouveaux tests désormais disponibles en pharmacie, Christelle nous répond qu’elle n’en dispose pas encore dans son établissement. Mais elle tient quand même à signaler qu’il faut rester vigilant, car elle sait de source sûre que les hôpitaux commencent doucement à se remplir. « Ce que je peux vous dire c’est que dans les hôpitaux ça commence à revenir. Il y a la crainte d’une deuxième vague surtout pour octobre/novembre/décembre. Le fait que le masque soit obligatoire c’est une bonne chose, après c’est dommage qu’ils ne l’aient mis en place que maintenant. Le déconfinement a quand même eu lieu le 11 mai… » .

Elle continue sur sa lancée en ajoutant que le gouvernement a pris trop de temps à prendre une décision qui s’imposait dès le départ. « Depuis le début du déconfinement ils craignaient une deuxième vague. S’ils avaient obligé le port du masque dans la rue… Il n’y a même pas d’histoire de lieux publics clos, etc. Pour moi c’est une aberration. ». Malgré son discours, Christelle comprends totalement ceux qui trouvent le masque inconfortable. Elle le porte d’ailleurs toute la journée du moment où elle sort de chez elle au moment où elle y revient. De plus, elle est obligée de garder son masque pendant ses heures de travail car elle est amenée à côtoyer plusieurs clients différents.

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Les zones d’ombres sur la pénurie de masques

Les affirmations de Christelle font l’effet d’un coup de massue. Pourtant tout le monde reste persuadé que les risques transmissions en milieu ouverts, bien qu’ils existent, restent moindres. La jeune pharmacienne regrette un manque d’anticipation de la part du gouvernement. « On a eu l’Asie, on a eu l’Italie qui a été touché avant nous donc on aurait pu anticiper un petit peu mieux. Je ne dis pas que la crise a été mal gérée, parce qu’on ne peut pas bien gérer quelque chose qu’on ne connaît pas. » reconnait-elle « Mais il y avait des éléments qu’on avait en main dont on ne s’est pas servi. Dès le départ, ils ont interdit aux pharmaciens de vendre des masques parce que c’était en rupture. Quand on est confiné et qu’on sort pour faire les courses, vous n’aviez pas de masques, parce qu’on avait pas le droit de les vendre. Alors qu’est-ce qu’ils faisaient les gens? Ils mettaient des couches, des écharpes, des slips sur la têtes… Mais moi j’ai halluciné. Et j’avais des masques mais j’avais pas le droit de les vendre! » . 

Christelle n’est pas la première pharmacienne à relever cette incohérence. En effet, plusieurs d’entre eux ont déjà communiqué ces directives du gouvernement à la presse. Depuis la mise en place du port du masque obligatoire, la pharmacienne affirme quand même se sentir en sécurité. De plus elle dit prendre ses précautions depuis le confinement, bien avant que cette loi ne soit instaurée par le gouvernement. Pour elle c’est une question de responsabilisation. Porter le masque le plus souvent possible aide à limiter les risques et à contrôler la propagation du virus. Cependant elle regrette que certaines personnes âgées prennent moins de précautions que les plus jeunes alors qu’elles sont plus fragiles face au virus. « C’est une barrière. En fait ça porte bien son nom: le masque est une barrière. Il ne protège pas à 100% mais diminue le risque » conclue-t-elle.

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