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Choc : En France, le taux de mortalité en réanimation serait beaucoup plus élevé qu’annoncé

Publié par Salomee le 27 Avr 2020 à 18:02
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Depuis le début de l’épidémie, il est difficile de vraiment savoir quels dégâts précis cause cette maladie. Le 17 avril 2020, le directeur général de la santé, Jérôme Salomon avait annoncé que le taux de mortalité en réanimation s’élevait à 10%. Un chiffre déjà assez alarmant. Or, le Réseau européen de recherche en ventilation artificielle (RESA) mène actuellement une étude qui n’indique pas du tout les mêmes chiffres : le taux de mortalité oscillerait entre 30% et 40%. Un résultat dramatique. Retour sur cette étude et les informations précieuses qu’elle fournit.

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Un taux de mortalité en réanimation entre 30 et 40% en France

Le RESA a mené une étude relavant des résultats choquants concernant la mortalité en service de réanimation. Elle vacillerait entre 30% et 40%. Ces résultats choquent comparés à ceux annoncés par Jérôme Salomon, qui étaient de l’ordre de 10% de mortalité au 17 avril 2020. Alors comment un tel écart peut-il avoir lieu ?

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Pour faire cette étude, le réseaux européen a suivi un groupe de 1000 patients malades pendant 28 jours. Ces personnes sont entrées en service de réanimation avant le 28 mars et ont donc été suivies jusqu’au 25 avril. D’ici quelques jours, cette étude devraient faire l’objet d’une publication mettant en avant les détails des résultats qu’elle a observés. 

Selon Matthieu Smith, un médecin réanimateur à la Pitié-Salpétrière, à Paris et coordinateur du REVA, « nous nous dirigeons vers une mortalité qui sera très vraisemblablement entre 30 % et 40 %. C’est un chiffre énorme » . ll rappelle que des données restent à analyser pour « affiner ce chiffre, mais on sera sur cette tendance«  . De plus, il compare ces chiffres à ceux de l’épidémie de grippe H1N1, qui « même avec les formes les plus graves » étaient de l’ordre de 25% de mortalité en service de réanimations. 

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Pour lui, cette mortalité n’est pas le fait de la surcharge des hôpitaux, suivant la mise en quarantaine des français mais serait causée par la maladie développée qui « n’est pas seulement sur une pneumonie, sur une simple défaillance des organes pulmonaires, mais sur une pathologie grave qui a aussi une grande composante inflammatoire, vasculaire, ou qui peut également atteindre les reins. »

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Interrogés par Le Monde, plusieurs autres médecins attestent de la véracité de ce pourcentage : « à Bicêtre, on est sur une fourchette large de 40 % à 60 % de décès » affirme par exemple le docteur Tai Pham, médecin réanimateur dans cet hôpital.

Les explications de ce chiffre mirobolant

Ce n’est « pas délirant par rapport à ce que l’on voit sur le terrain »  : selon le médecin Antoine Kimmoun, réanimateur au centre hospitalier régional universitaire de Nancy, le chiffre de 10% annoncé par le gouvernement ne reflète donc pas « la mortalité définitive » . En effet, les chiffres du gouvernement ont été calculés sur 2806 patients dont 291 d’entre eux sont décédés (bien 10,5% de mortalité) or seuls 55% de ces personnes auraient fait l’objet d’une ventilation invasive (instrument pénétrant directement dans la bouche, nez ou peau). Dans l’étude menée par le RESA, 80% des cas ont fait l’objet de ce type de ventilation, preuve que les cas étudiés sont plus graves. 

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Comme l’explique le docteur Tai Pham, les chiffres donnés par le gouvernement se basent sur des patients entrés en réanimation au cours « de la deuxième moitié de mars » . À cette époque, il rappelle que « des cas moins graves, sans grande détresse respiratoire, pouvaient être admis en réa. » . Or ce n’est plus le cas aujourd’hui, ce qui expliquerait cet écart entre les chiffres.

Le chiffre de 10% représenterait donc le taux de mortalité en réanimation à l’instant T, c’est à dire au 17 avril 2020. C’est d’ailleurs ce qu’a confirmé le gouvernement, affirme Le Monde.

Pour plusieurs spécialistes, l’annonce de ce chiffre par le gouvernement a été prématurée. En effet, selon le docteur Yvon Le Flohic, médecin généraliste ayant été chargé du suivi épidémiologique H1N1 en Bretagne en 2009, « on ne peut pas dire : si vous allez en réa, on va vous sauver, ça va aller dans 90 % des cas » . L’annonce du directeur général de la Santé a véhiculé « l’image d’une toute-puissance médicale » or c’est faux, selon ce médecin. Selon lui, « on ne peut pas calculer la mortalité sur un lieu et sur une période. » . 

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La majorité des médecins sont d’accords : des chiffres précis ne peuvent pas encore être annoncés, il faut « des études au long cours, avec un échantillon de patients sur trois, six mois, voire un an » , confirme le spécialiste Pham.

Ce virus pose encore énormément d’interrogations qui ne peuvent, malheureusement, pas se résoudre dans la minute. Sans aucun précédent, les acteurs de cette crise sanitaire aiguë naviguent à vue. Preuve avec cette confusion de chiffres.

Source : Le Monde. 

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