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La pénétration au centre du rapport sexuel ? Un concept dépassé à déconstruire

Publié par Églantine le 23 Juil 2019 à 17:33
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Dans une société où 90% des hommes atteignent systématiquement l’orgasme, seulement 16% des femmes y arrivent. Face à une telle inégalité sexuelle et dans un contexte de libération de la parole des femmes, la sexualité centrée sur la pénétration ne doit plus être obligatoirement le schéma primordial au lit.

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« Mal baisée, c’est un trop grand mot. Mais grande frustrée chronique, ouais » tels sont les mots puissants de Marie, pour CausettePréliminairesPénétrationOrgasme, voici le trio le plus connu au monde mais aussi le plus dévastateur pour les femmes. Très présent dans la pornographie, qui forme à nos dépens notre reflet du sexe, ce fil rouge lors des rapports hétérosexuels révèle être seulement destiné au plaisir de l’homme. Pour plus d’égalité sexuelle, cette vision entre les femmes et les hommes au lit doit changer, à travers de nouveaux prismes de plaisir, comme la masturbation, le cunnilingus ou encore l’éjaculation féminine pour clore un rapport sexuel. Bye FREUD !

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Le mythe de l’orgasme vaginal

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En 1905, le célèbre psychanalyste, Freud, développe l’idée qu’il y a deux types de femmes : les vaginales et les clitoridiennes et qu’elles se sont construites autour d’une jalousie du pénis de l’homme. Celles qui ont des orgasmes dits clitoridiens seraient immatures et pas encore prêtes à vivre pleinement leur sexualité. L’orgasme vaginal, quant à lui, serait donc la seule voie pour acquérir une maturité sexuelle, clame t-il dans son ouvrage « Trois essais sur la théorie sexuelle. » Un beau mansplaining et une main mise masculine sur la sexualité de la femme. Engendrant des pressions et une culpabilité gargantuesques chez les femmes, cette vision freudienne a aussi cristallisé une sexualité tournée autour de la pénétration « vagin+penis=plaisir » aux dépens du clitoris.

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Ce n’est que récemment qu’il a été prouvé que l’orgasme vaginal n’existait pas puisque le plaisir féminin provient exclusivement du clitoris. Lors de la pénétration, les femmes peuvent éprouver du plaisir et avoir un orgasme grâce aux aller-retours du pénis qui stimulent les parois du clitoris : « L’orgasme dit ‘vaginal’ a donc une origine clitoridienne » indique Odile Buisson, auteure de Qui a peur du point G ? dans Psychologies. L’orgasme vaginal est donc bien un mythe puisque, selon une enquête de l’Ifop, seulement 28 % des femmes arrivent à l’orgasme lorsqu’il y a une pénétration. Finalement Freud n’a pas dû beaucoup pratiquer.

La masturbation ou une ode au clitoris et au cunninlingus

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Si la masturbation était encore taboue il y a quelques années, elle commence à se démocratiser de plus en plus chez les femmes. Selon plusieurs enquêtes de revues médicales, près de 75% des femmes se sont déjà masturbées, un vrai décalage avec les années 70 où elles étaient seulement 19%. Le chiffre le plus étonnant est qu’elles sont 46% à atteindre plus facilement l’orgasme quand elles se touchent toute seule, que lorsqu’elles pratiquent un rapport sexuel avec leur partenaire. Les diverses raisons sont qu’elles connaissent leur corps et savent se donner du plaisir : « On découvre finalement que les femmes n’ont pas besoin des hommes pour jouir » martèle l’auteure Camille Froidevaux-Metterie, plaçant le corps féminin au centre des réflexions. Cette manière de se donner du plaisir seule sort totalement du cadre d’une sexualité phallocentrée puisque finalement, elles n’ont pas besoin de pénétration et même du sexe masculin pour jouir. Bien sûr, la question n’est pas de bannir la pénétration et de dire qu’elle est inutile mais plutôt, de lui donner une autre place, beaucoup moins centrale. Elle est trop souvent centrée sur le plaisir masculin, au grand damn des femmes, oubliant parfois quelques pratiques sexuelles bien piquantes.

Souvent délaissé, le cunnilingus est l’une des pratiques favorites des femmes. Consistant à lécher le sexe féminin, cette pratique sexuelle orale est souvent vue comme un bon moyen d’exciter la femme avant de la pénétrer. Et bien, enlevez vous cette idée de la tête puisque 81% des femmes ont un orgasme juste avec quelques léchouilles, selon une étude du Journal of Sexual Medicine. Le meilleur exemple est quand une personne demande à une lesbienne : « Mais il te manque pas quelque chose dans ta vie sexuelle, vu qu’il n’y a pas de pénis. » Et bien messieurs, sachez que les lesbiennes ont plus d’orgasmes que les hétérosexuelles. La raison ? Les femmes connaissent le corps féminin et savent l’importance de la stimulation du clitoris. Ce n’est pas pour rien que le porno lesbien est plébiscité chez les femmes hétérosexuelles

masturbation

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Laissez les femmes finir !

Pour arrêter de prôner une sexualité phallocentrée, il faut aussi se retirer de la tête qu’un rapport sexuel doit se clôturer lorsque l’homme jouit : « L’éjaculation masculine signe généralement la fin du rapport sexuel et c’est énormément dû au porno » indique Elvire Duvelle-Charles, fondatrice de Clit Revolution, pour Slate. Dans un film pornographique hétérosexuel, la femme gémit (assez fort) dans plusieurs positions sexuelles et lorsque l’homme éjacule tout s’arrête et tout le monde sourit. Oust ! Cette image montre bien que le plaisir de l’homme est supérieur à la femme, que la domination masculine prime au lit et que la femme est seulement vue comme un objet sexuel. Or, disons-le fort: Laissez les femmes finir ! Tout arrêter en plein acte est une frustration sans nom. Aimerez-vous, messieurs, que madame finisse et qu’elle s’arrête alors que vous n’avez pas encore joui ? Penser que l’homme met moins de temps pour jouir qu’une femme est une idée totalement reçue, puisque selon plusieurs études, elles peuvent avoir des orgasmes « au bout de deux à trois minutes » explique Alain Héril, psychanalyste sexothérapeute pour Madame Figaro.

Finalement pour que la sexualité soit moins centrée sur le « pénis rentrant dans un vagin« , chacun et chacune doit en apprendre plus sur le petit bouton merveilleux qui amène les femmes au 7e ciel : le clitoris.

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