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Les gangs salvadoriens utilisent leur violence pour imposer le respect du confinement mieux qu’un gouvernement

Publié par Nicolas F le 11 Avr 2020 à 23:33
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Depuis quelques semaines, la violence semble avoir diminué au Salvador. La pandémie de coronavirus a ceci de positif, que nous sommes tous égaux face au danger de la maladie. De nombreux conflits dans le monde connaissent actuellement une trêve. Pour preuve, le gouvernement salvadorien a dénombré « seulement » 65 meurtres en mars, contre 115 le mois précédent. Plus étonnant encore, les gangsters d’hier sont les gendarmes d’aujourd’hui. Les plus violents gangs salvadoriens mettent à profit leurs milice pour mater la population récalcitrante, qui ne respecterait pas les consignes sanitaires.

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Les gangsters sont pressés que le confinement soit terminé

Le président Nayib Bukele a demandé le respect d’un confinement total au Salvador, depuis quelques semaines. Le plus surprenant, est que ce sont les gangs les plus violents du pays, qui s’appliquent à faire respecter la loi. Les ennemis des autorités sont devenus de vrais gendarmes. Plusieurs gangs envoient leurs membres armés de battes de baseball, d’armes blanches ou d’armes semi-automatiques dans les rues. Ceux-ci menacent à présent la population qu’ils rencontrent dans les rues, sans justificatif. Au Brésil, où aucune mesure n’a été prise par les autorités, un phénomène similaire est observé. Ce sont les chefs de gangs qui imposent les règles sanitaires dans les bidonvilles.

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Les gangs mettent tout en œuvre pour faire respecter les règles sanitaires

Les gangsters salvadoriens sillonnent dorénavant les rues avec des porte-voix, et menacent de frapper ceux qui ne restent pas confinés. Des voitures circulent dans la capitale, diffusant des messages de prévention préenregistrés. Un couvre-feu d’un mois est imposé dans le pays afin d’endiguer la propagation du virus. Une seule personne par foyer a le droit de sortir de la maison pour se rendre uniquement au magasin. Seuls les militaires, les fonctionnaires, les journalistes, et tous les employés du secteur médical ou alimentaire ont le droit d’aller travailler. « On ne veut voir personne dans les rues. Si vous sortez, c’est uniquement pour aller au magasin, et il vaudrait mieux que vous portiez un masque », peut-on entendre sortir d’un haut-parleur installé sur le toit d’une voiture d’un gangster. Les deux groupes mafieux les plus importants du pays sont le Barrio 18 et le MS-13. Les statistiques indiquent qu’environ 500 000 Salvadoriens sont liés d’une manière ou d’une autre à ces gangs, dans un pays qui compte 6,3 millions d’habitants.

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Image d’archive (2015), de membres du gang Barrio 18 lors d’une arrestation menée par la police (Image : Reuters)

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Le taux de criminalité risque d’exploser à la fin du confinement

Les gangs salvadoriens n’ont pas officiellement fait de trêve, bien que dans les faits le taux de criminalité a drastiquement chuté ses dernières semaines. Les gangs s’enrichissent en extorquant de l’argent aux commerçants, contraints à leur rétrocéder une part de leurs bénéfices afin de pouvoir continuer à exercer leurs services. La vente de drogue est le deuxième moyen de financement des gangs. Non seulement le nombre de meurtres a été divisé presque par deux sur le mois de mars, mais fait historique, ces deux derniers jours, le pays n’a pas enregistré d’homicide, ce qui n’était jamais arrivé deux jours consécutifs. Malheureusement, les spécialistes craignent qu’une fois le confinement levé, le taux de criminalité explosera. Les gangs perdent énormément d’argent à cause du confinement, d’où leur assiduité pour le faire respecter au maximum, espérant qu’il termine au plus vite. « Après le confinement, les gangs n’oublieront pas les dettes, ils tueront tous ceux qui ne payent pas », explique un habitant de la capitale, qui craint les prochaines semaines.

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Crédits : Reuters