L’Autriche est-elle le cendrier de l’Europe ?
Suivez nous sur Google News
En Autriche, la pression est montée d’un cran sur l’extrême droite au pouvoir. Et ce, à cause d’un référundum en faveur de l’interdiction du tabac dans la restauration. L’Autriche serait-elle en passe d’être élue le cendrier de l’Europe ?
L’Autriche : le paradis des fumeurs
Souvenez-vous, chers fumeurs, de ce temps où vous pouviez encore fumer dans les bars et restaurants. Nous avons, depuis son interdiction, tous adopté la pause cigarette sur le pas de la porte, plus ou moins naturellement.
Mais ce n’est toujours pas le cas de l’Autriche qui reste un des derniers pays où il demeure possible de fumer dans ces établissements.
L’Ordre des médecins n’a jamais cessé de lutter pour l’interdiction du tabac. Lundi dernier, les résultats officiels d’une pétition reconnaissent que plus de 10% de la population souhaite voir l’entrée en vigueur d’une loi pour l’interdiction de fumer dans les restaurants.
Une loi abrogée et une Autriche qui gronde.
Cela fait treize ans que l’Autriche tente de dire non au tabac. 13 années durant lesquels les professionnels de santé n’ont cessé de rappeler les dangers liés au tabagisme.
En 2015, les sociaux-démocrates et conservateurs avaient fini par adopter une législation censée interdire totalement le tabac dans la restauration. Elle devait entrer en rigueur en mai dernier.
Cependant, cette loi a été abrogée sous la pression du parti d’extrême droite FPÖ. Son chef, Heinz-Christian Strache en avait fait une condition sine qua non pour pouvoir répondre à la formation d’une coalition avec les conservateurs. Et pour cause : le chancelier est lui-même connu et reconnu pour être un grand fumeur.
L’Autriche « à rebours de la tendance observée dans le monde entier »
C’est en ces termes que l’ordre des médecins a qualifié le pays. Il rappelle également que 13 000 personnes meurent chaque année de maladies liées au tabac.
Cette pétition n’a pas fini de faire parler d’elle. Il ne s’agit pas simplement d’un chiffre mais d’une véritable mobilisation.
Sous cette simple loi se cache les contradictions du FPÖ. Le parti avait en effet promis le développement de la démocratie directe. Et pourtant, le parti du chancelier a lui-même réitéré son refus d’organiser un référundum sur la question du tabac.
Vous l’aurez compris, cette question autour de la cigarette dépasse amplement le stade de la simple loi. Il s’agit d’une contradiction totale entre promesses et réalité.
AFP
