« Ce soir un pouilleux vicelard m’a suivie et collée au cul jusqu’à ne plus savoir quoi faire… » : le poignant témoignage de Camille harcelée dans un bus qui décrit l’enfer du harcèlement que peuvent subir les femmes…
C’est le 16 Novembre que Camille a poussé un énorme coup de gueule sur Facebook suite à sa mésaventure. Huit jours plus tard, le post a été partagé plus de 4000 fois, commenté presque mille fois et partagé presque 10 000 fois… La preuve que ce genre de situations n’arrive pas qu’aux autres, touche et mobilise.
Camille prenait le bus et a été victime d’un type vicieux qui ne lui voulait manifestement pas que du bien… Elle a heureusement eu la chance de tomber sur un chauffeur de bus adorable et compréhensif qui l’a aidée à se sortir de cette situation délicate et Camille a pu rentrer chez elle en toute sécurité. Malheureusement, certaines filles ne trouvent d’aide auprès de personne dans ces cas là… et ne rentrent pas chez elles saines et sauves. Camille est rentrée vivante et en bonne santé mais certainement avec un goût amer dans la bouche. Ce goût qui te rappelle que puisque tu es une femme, tu ne peux pas te balader en toute sécurité dans la rue et les transports. Et cela en 2016, c’est aberrant. Vous êtes sans doutes nombreuses à lire ce post et à avoir vécu des expériences malheureusement similaires à celle de Camille… Son témoignage n’éradiquera pas les pervers mais il peut inciter à la solidarité ! Dès que l’on est témoin d’une scène comme celle-là, il est impératif de venir en aide à la personne ou bien de prévenir la police ou qui que ce soit d’autre pour vous aider. Il ne faut pas hésiter à demander à l’aide, à se faire entendre. Et surtout malgré la peur, il est important que nous ne cessions pas de vivre en tant que femmes.
Voici le témoignage de la jeune femme…
« MEGA COUP DE GUEULE : ce soir un pouilleux viscelard m’a suivie et collée au cul jusqu’à ne plus savoir quoi faire. Du moment où je suis montée dans le bus 91 à Montparnasse jusqu’à chez moi.
J’allais à gauche, il allait à gauche. J’allais à droite, il allait à droite.
Je m’assois dans le bus accordéon complètement vide, il s’assoit pile derrière moi. Je le teste : je me lève, il se lève. J’appuie sur le bouton pour descendre, il se poste derrière moi pour descendre au même arrêt. Si j’avais pas mon sac de sport sur le dos, limite il s’y collait !
Résultat, je prends mon courage à deux mains, pleine de honte, de peur qu’on me prenne pour une parano prétentieuse : je demande au chauffeur de surveiller le chewing-gum dégueulasse qui me colle aux basques depuis 10min, juste le temps que j’entre dans mon immeuble qu’il verra depuis sa fenêtre.
Le chauffeur, plein de gentillesse, me dit « restez dans le bus, je dépose tout le monde et je fais demi tour pour vous déposer, de toute façon je ramène le bus au centre terminus ».
Le chewing-gum lui, ne s’était pas dégonflé et m’avait suivie jusqu’à l’avant du bus pendant que je parlais au chauffeur !! Arrivés au terminus, il a vu que je ne descendais pas donc il est resté dans le bus aussi !! Au terminus !!
Le chauffeur a été obligé de gueuler « c’est le terminus monsieur », chewing-gum visqueux a dit « ah pardon » et il est descendu.
Le chauffeur a ri jaune en me disant « il était déterminé ! ». Quant à moi, je l’ai remercié 10 fois après qu’il m’ait déposé en bas de chez moi.
Autant parfois dans ce genre de situation (car oui, ça arrive malheureusement bien trop souvent, demandez aux femmes de votre entourage), je regarde le gars et je lui dit un truc bien placé, autant là celui là avait vraiment une tête de méchant, j’avais pas confiance vraiment pas !
DONC, ce post pour gueuler ma colère en premier lieu. Parce que j’en ai marre de ces connards qui n’ont aucun respect pour les femmes. Ça arrive tellement souvent que les femmes elles mêmes rentrent la plupart du temps blasées, n’évoquant même pas ce qu’il s’est passé, par lassitude, tristesse et peur qu’on minimise la situation.
Mais surtout, ce post pour remercier le chauffeur au joli accent antillais et souriant, qui m’a sauvée ce soir d’une bonne grosse angoisse, si ce n’est pire. Car je ne saurai jamais ce qui aurait pu se passer s’il ne m’avait pas aidée. Alors à toi chauffeur, merci ! Dans ce malheur, je retiens que des gens bien existent, des hommes, qui plus est.
Ah oui, la photo : c’est comme ça que j’étais habillée durant tout ce triste épisode. Le summum de la sexy attitude n’est ce pas ? Alors imaginez 2 sec si j’avais été en jupe, en talons, en débardeur ou que sais-je encore ! »