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Violences sexuelles dans le sport : les témoignages glaçants des victimes

Publié par Flavien le 29 Jan 2020 à 21:30

Plus de deux ans après le début du mouvement #MeToo qui a secoué le monde entier, la parole des femmes victimes de violences sexuelles continuent de se libérer. De nombreuses patineuses se sont livrées au journal « L’Équipe » sur les attouchements sexuels qu’elles ont subis lorsqu’elles étaient mineures.

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Une trace indélébile. Dans le lexique judiciaire, il existe la prescription. Pour faire court, c’est lorsqu’un certain nombre d’années après les faits, si personne n’a porté plainte durant cette période, la justice ne pourra plus rien faire même si le délit est avéré. Malheureusement, le cerveau n’en a cure de cette fameuse prescription. Le choc psychologique d’avoir été abusé sexuellement, reste et restera jusqu’à leur dernier souffle.

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À la fin des années 1970, Hélène Godard est sélectionnée pour rejoindre les meilleurs espoirs du patinage artistique français à l’Insep (Paris). Didier Gailhaguet, Jean-Roland Racle et Gilles Beyer étaient ses entraineurs. Les deux derniers l’ont agressé sexuellement alors qu’elle était encore mineure. Gilles Beyer aurait eu des rapports sexuels à deux reprises avec elle alors qu’elle n’avait que 14 ans. « J’étais très admirative. Sauf que lui était adulte et consentant alors que moi j’étais mineure » , raconte l’ancienne patineuse.

Deux ans plus tard, Jean-Roland Racle va proposer à Hélène de l’héberger où il vivait avec sa femme. Ses parents vont accepter car « ils étaient en toute confiance parce que sa femme était adorable et charmante » . « Un soir il m’a embrassé chez lui pendant que sa femme n’était pas là. Après ça a pris de l’ampleur » , raconte-t-elle. Des agissements qui se poursuivaient à l’entrainement : « Il m’amenait dans un petit vestiaire en contrebas et me touchait la poitrine, le sexe » .

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« Il a commencé à s’inviter dans la baignoire et à me demander de le laver. J’ai su après que c’était de la masturbation » 

Michel Lotz, ancien entraineur fédéral, est lui aussi au coeur du cyclone. Anne Bruneteaux, une ancienne élève, dormait chez lui deux jours par semaine entre ses 13 et 15 ans. « J’avais interdiction de fermer la porte de la salle de bain. Il a commencé à s’inviter dans la baignoire et à me demander de le laver. J’ai su après que c’était de la masturbation » , affirme-t-elle. Outre ces attouchements répétés dans la salle de bain, elle avoue aussi avoir été victime d’une tentative de viol : « Il était ivre, m’a enfermée dans l’infirmerie et a tenté de me violer » , explique Anne. Une autre jeune patineuse, Béatrice Dumur, décrit elle aussi « les viols » qu’elle aurait subis en logeant elle aussi chez Lotz. « Il se disait amoureux de moi. Mais comment peut-on aimer une jeune fille de 13 ans », avoue-t-elle avec effroi.

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« Ça ne te dérange pas, moi je dors tout nu »

Mais les témoignages accablants envers Michel Lotz ne s’arrêtent pas là. Cindy Pereira, ancienne élève puis collègue de Lotz, alors qu’elle avait un peu plus de 18 ans, l’entraineur lui aurait affirmé qu’ils devaient partager la même chambre d’hôtel sur demande du président du club, Robert Miara, pour réduire les frais. « Le soir il me dit « Ça  ne te dérange pas, moi je dors tout nu« . Je lui ai dit que si mais il s’est quand même mis tout nu. Il y avait deux petits lits mais ils étaient assez proches » . Après cela, elle a demandé au président du club si c’était vraiment obligatoire, ce à quoi il a répondu, que ce n’était pas une demande de sa part.

Une enquête qui intervient la veille de la sortie du livre de Sarah Abitbol, dix fois championne de France de couples, où elle témoigne des viols que lui aurait fait subir l’un de ses entraineurs.

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