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Salaires : combien gagne un kiné ?

Publié par Killian Ravon le 22 Jan 2024 à 13:23
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Ils sont plus d’une centaine de milliers en France et leurs effectifs ne cessent de croitre : les kinésithérapeutes sont des professionnels paramédicaux de plus en plus requis.

Ce n’est pas étonnant au vu du vieillissement démographique et de la recrudescence des affections nécessitant une rééducation.

Néanmoins, malgré une activité soutenue, leurs émoluments plafonnent depuis 10 ans. Alors, quel est le salaire réel des kinés en 2024 ? C’est la question que nous allons élucider dans cet article !

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Des appointements confortables… en façade

En moyenne, un masseur-kinésithérapeute exerçant en libéral perçoit 3500 € net mensuels en France. Une rétribution à priori avantageuse, largement supérieure aux revenus médians intérieurs. Sauf que concrètement, cette statistique dissimule d’amples disparités. « Ce montant n’équivaut pas à 35 heures hebdomadaires », mets en garde Guillaume Rall, dirigeant du Syndicat national des rééducateurs en masso-kinésithérapie (SNMKR).

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En additionnant les consultations et les tâches administratives, l’agenda d’un thérapeute indépendant frôle plutôt les 45-50h hebdomadaires.

Et contrairement aux médecins, les praticiens ne bénéficient pas de forfaits rémunératoires fixes. Leurs salaires découlent uniquement de leur patientèle et du volume d’interventions réalisées.

Autre écueil, et non des moindres : cette moyenne de 3500 € plafonne depuis 2014. Le pouvoir d’achat des spécialistes du soin kinésithérapique est ainsi en recul permanent.

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Des salaires entravés à l’hôpital

Les 15% d’experts officiant en centres hospitaliers ou en établissements de soins ne sont guère mieux lotis. Tout comme les fonctionnaires, leur rétribution obéit à une grille indiciaire rigide, offrant peu de perspectives d’évolution.

Pour un thérapeute débutant, les appointements bruts tournent autour de 2100 € mensuels. Après une carrière aboutie et l’accession au « grade supérieur », ce montant peut culminer à 3700 € brut, soit 3218 € net par mois. Des émoluments certes corrects, mais très inférieurs aux reprises dans le domaine privé.

Cet écart pousse d’ailleurs toujours plus de jeunes diplômés à se détourner des hôpitaux pour s’implanter directement en libéral. Au risque d’accentuer la pénurie de personnels paramédicaux dans le secteur public.

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La formation, parent pauvre du système

Ce déficit d’attractivité des carrières hospitalières est d’autant plus problématique que l’enseignement initial dispensé aux kinés laisse déjà à désirer. Chaque année, des milliers d’étudiants échouent aux concours d’entrée, ultrasélectifs.

Beaucoup s’exilent aussi à l’étranger. Un parcours couteux et contreproductif, aggravant la pénurie de spécialistes qualifiés. Pour y remédier, le gouvernement songe à instaurer des quotas d’admission plus élevés.

Difficulté : sans financement complémentaire, augmenter les promotions se fera au détriment de la qualité de l’éducation. Or, d’irréprochables savoirs thérapeutiques et paramédicaux sont cruciaux pour soigner des patients atteints de pathologies de plus en plus lourdes.

Malgré des salaires illusoirement confortables, la profession de masseur-kinésithérapeute pâtit d’un manque de reconnaissance pécuniaire et sociétale. Blocage des revenus, cursus déficient, fuite des compétences vers le privé… La situation n’est pas viable à long terme.

Les décideurs doivent de toute urgence rehausser le statut de ces rééducateurs, à la hauteur de leur rôle névralgique au sein de notre société vieillissante. Car praticiens épanouis = patients comblés !

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