Un « druide » et ses complices séquestrent, tuent, découpent et cuisinent un homme de 60 ans
Ce 19 mai a marqué le premier jour du procès d’un « druide » et ses deux complices, accusés d’avoir séquestré, tué, démembré et brulé un homme.
Qu’est-il arrivé à Diego, ermite de 60 ans ?
Un récit sans queue ni tête. L’exposé des événements qui ont précédé et suivi la mort de George Meichler, alias Diego, laisse pantois. Connu pour son caractère solitaire, l’homme de 60 ans vivait sans eau courante, ni électricité dans une maison de pierre située dans une forêt des hauteurs du Brasc (Aveyron).
Décédé en 2023, il a trouvé la mort dans d’étranges circonstances. Séquestré et violenté par une connaissance, le sexagénaire succombe d’une asphyxie. Un scénario déjà épouvantable, dont l’horreur ne fait qu’augmenter au fil des heures. Pour masquer le décès de leur victime, ses bourreaux décident de le démembrer, de bouillir puis brûler ses restes.
Survenus en février 2023, les faits sont jugés du 19 au 22 mai, à Rodez (Aveyron). L’occasion pour la Cour de se plonger dans le récit sordide du meurtre de Diego.
Trois suspects identifiés par les enquêteurs
Inquiète face à l’absence de nouvelles, son ex-compagne signale sa disparition aux gendarmes. Il faut dire que l’homme est absent de son domicile et que ses amis du club de boules ne l’ont pas vu depuis quelque temps. Fait étrange, sa fille, son père, ainsi qu’un ami ont reçu un curieux message de sa part leur indiquant qu’il partait pour un voyage en Bretagne. Or, Diego n’a pas pour habitude de communiquer par SMS. Autre bizarrerie : la prose ne correspond pas à celle qu’on lui connaît. Autant d’éléments qui tracassent ses proches. Que lui est-il arrivé ?
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Face à l’inquiétude grandissante de son entourage, les gendarmes prennent la direction de la maisonnette en pierre. Aussitôt rentrés, ils sont incommodés par une forte odeur. Ils avisent, dans le jardin, des traces noires qui laissent penser qu’un feu a été allumé récemment.
Convaincus qu’une histoire louche entoure la disparition de Diego, les enquêteurs se mettent au travail. Ils identifient rapidement un certain Philippe Schneider, 56 ans, et sa compagne Nathalie Caboubassy, 43 ans. Originaire du Nord de la France, le couple a posé ses bagages dans la région en 2019.
Un « druide », manipulateur, accro au se*e et vénal
Dès le départ, Philippe S. s’illustre comme étant un original. Revendiquant le statut de « druide », il tente de commercialiser sa « potion magix » en sex-shop. Une boisson concoctée à l’aide d’herbes aphrodisiaques qu’il cultive. Multi-tâche, Philippe S. ouvre ensuite un camion-pizza qu’il nomme « Don Filipo ». Une entreprise dont le succès reste limité.
Interrogées dans le cadre de l’enquête, ses ex-compagnes — et mère de ses trois enfants pour certaines – décrivent un manipulateur et un pervers obsédé par la soumission et le se*e. Obsession qui le menait à fréquenter des clubs libertins dans lesquels il les poussait à se présenter. Ce, malgré leurs protestations. Elles indiquent également qu’il « vivait à leurs crochets », tout en se montrant « infidèle ».
Selon toute vraisemblance, Philippe S. et Diego se connaissaient. Vers la fin, leurs rapports se sont dégradés après que le druide a accusé le sexagénaire du vi*l de sa fille. Un fait insupportable pour lequel il a minutieusement élaboré sa vengeance.
S’il a d’abord nié la préméditation, l’homme de 56 ans a reconnu avoir agi pour l’appât du gain. En effet, Diego cultivait du cannabis dont il projetait de se saisir avec l’aide de son jeune complice, Loup Benrakia, 24 ans. Doté d’une intelligence « faible », selon un psychologue, le jeune fossoyeur était persuadé qu’il s’agissait uniquement d’une vengeance.
Le 27 janvier 2023, Philippe S., sa compagne Nathalie C. et le jeune Loup B. se rendent au domicile de Diego. La situation ne tarde pas à dégénérer. Et si Philippe a d’abord attribué le décès du soixantenaire à un « accident », il est revenu sur sa version. Reconnaissant qu’ils s’étaient introduits chez Diego, il a ensuite indiqué l’avoir bâillonné et attaché « sans vouloir lui faire de mal ».
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Après quoi ils lui demandent les codes de sa carte bancaire, le frappent et le laissent dans un coin tandis qu’ils fouillent son domicile, à la recherche du cannabis et d’un peu d’argent. Une fois le butin en leur possession, ils auraient réalisé que la victime avait « canée ». Un drame qui ne semble pas les perturber outre mesure, puisqu’ils se mettent alors à « fumer quelques joints » tout en élaborant un plan d’action.
Les restes de la victime cuisinés avec des légumes et des herbes
Les intrus se décident ensuite à envelopper le corps de Diego dans une couette, puis le déposent dans un grand sac qu’ils chargent dans son véhicule. Ils conduisent le corps de la victime sur un terrain appartenant à Philippe S. et l’y laissent trois jours « pour respecter la transmigration de l’âme ».
À l’issue de ces trois jours, le quinquagénaire découpe le corps de Diego. Une partie des restes est placée dans un bidon bleu rempli d’eau de javel. Il les brûlera ensuite. Le reste du corps est placé dans deux grandes marmites pleines d’eau bouillante. L’une contient la tête, l’autre des morceaux de la victime. Philippe S. y ajoute des aromates et des légumes « pour que la chair brûle plus vite et pour les odeurs ». Des feux seront allumés pour brûler ce qui reste de Diego.
Nullement perturbés par le caractère glauque des derniers jours, le trio feint le départ de la victime en Bretagne. L’objectif : faire croire qu’il est en vie afin de percevoir ses aides. Un plan qui n’aura pas tenu bien longtemps.
Au premier jour de son procès, le druide s’adresse à la Cour et reconnaît « une folie qui n’aurait jamais dû avoir lieu ». « Je ne comprends pas comment cela a pu arriver et pourtant c’est arrivé. Je n’ai pas de mots pour exprimer ma culpabilité, mes regrets, je comprends la colère et le dégoût que je peux évoquer », poursuit-il. S’il dégage une apparente affliction devant le juge, l’un des experts psychiatre n’hésite pas à citer le mis en cause. « J’en ai chié, vous savez, on croit que c’est facile de le mettre dans un big-bag… J’ai dû découper le corps, vous ne pouvez pas comprendre combien j’ai souffert… », aurait-il déclaré durant un entretien.