Le syndrome de Peter Pan, c’est quoi ?
Il y a des syndromes dont nous entendons parler sans jamais vraiment prendre le temps de les comprendre. Et celui dit de Peter Pan en fait partie. On en a parfois une image bucolique pensant, à tort, que ce n’est pas bien grave. Alors, c’est quoi le syndrome de Peter Pan au juste ?
Le syndrome de Peter Pan : un trouble du comportement
Le syndrome de Peter Pan n’est pas une maladie. Il s’agit en fait d’un ensemble de symptômes qui provoquent un trouble du comportement. Peter Pan, ce personnage créé par J.M. Barry et que nous connaissons tous n’a qu’une devise : « grandir est contraire au règlement ».
Et c’est exactement ce qu’est ce syndrome : celui du refus de grandir, de prendre ses responsabilités. C’est le besoin de vivre dans l’insouciance et la naïveté du monde de l’enfance. Sauf que ce refuge n’a rien d’un idéal quand on en comprend les racines.
Un syndrome qui provient de l’enfance
Ce sont majoritairement les hommes qui sont atteints de ce trouble. Le problème ? Etre dans un corps d’adulte tout en étant doté d’une maturation affective restée bloquée dans l’enfance. On parle de personnes qui sont alors en véritable souffrance, incapables de se projeter dans le monde tel que nous, adultes, le connaissons.
Ce syndrome survient dès l’enfance et atteint son paroxysme entre 25 et 30 ans. Et c’est là qu’il peut devenir handicapant.
Selon Alain Meunier, psychiatre, ces personnes « vivent un traumatisme au cours de leur enfance, qui les empêche de grandir et d’évoluer, soit, pour une raison ou une autre, ils se trouvent privés de leur adolescence ».
Et cette définition change tout. Il ne s’agit pas d’une volonté de la personne mais un besoin vital pour elle que de se réfugier dans un monde qu’elle se créé. Pour se préserver.
Le syndrome d’un manque d’amour
Tout comme Peter Pan, les personnes atteintes ne connaissent pas l’amour. Souvent, ce sont des personnes qui ont eu un parent très difficile à contenter. En résultera une peur de l’échec et une fêlure terrible. Celle d’un manque de confiance en soi. Une blessure qui ne sera jamais réparée.
Il arrive également qu’il s’agisse de personnes qui n’ont pas connu de véritable enfance et qui ont du, très tôt, faire face à des responsabilités de « grandes personnes ». Dès lors qu’elles sont devenues adultes, ces personnes n’ont eu d’autre choix, pour survivre, que de se réfugier dans un autre monde. Celui de l’enfance.
Les phases du syndrome
Toutes les personnes atteintes par ce syndrome ne le sont pas à la même échelle. Certains peuvent avoir une vie tout à fait classique et, dès lors qu’ils rentrent chez eux, vont se réfugier dans « leur » monde. D’autres, en revanche, n’ont plus de vie sociale. Ils se sentent alors totalement étouffés par ce monde qu’ils s’étaient créés pour devenir libre. Ils en deviennent esclaves, tout en étant parfaitement conscience de leur état.
Malheureusement, ce syndrome entraîne souvent d’autres troubles, comme l’addiction (alcool, drogue) et la dépression. Ce sont ces mêmes troubles qui, parfois, les conduisent au suicide.
Être atteint du syndrome de Peter Pan, ce n’est pas simplement s’adonner à des activités enfantines. Il s’agit aussi et surtout d’une dépendance très forte aux autres, d’un sentiment permanent d’angoisse et de solitude, de troubles émotionnels qui plongent la personne dans un enfer. Caractéristique du trouble : la personne est persuadée qu’elle est immortelle. Dans un déni le plus total, elle rejettera l’idée même de l’existence de la mort.
L’unique solution qui existe est celle d’une psychothérapie. Il faut alors que la personne accepte les soins et qu’elle soit suivie par un psychothérapeute qui, lui-même, aura été formé à ce type de syndrome.