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L’affaire Grégory sur le point d’être résolue ? Une décision historique vient d’être prise

Publié par Gabrielle Nourry le 09 Oct 2024 à 12:32

Près de quarante ans après la découverte du corps de Grégory Villemin, le mystère plane toujours autour de cette affaire. Mais l’enquête pourrait bientôt prendre un tournant radical grâce au nouveau procureur.

Une disparition toujours non élucidée

Le 16 octobre 1984, Grégory Villemin, 4 ans, disparaissait dans la commune de Lépanges-sur-Vologne. Son corps était retrouvé quelques heures plus tard, dans la Vologne, une rivière au cœur des Vosges. C’est alors le début d’une affaire judiciaire historique qui a marqué et ému la France entière.

L’enfant est retrouvé pieds, mains et tête liées par des cordelettes et un bonnet de laine rabattu sur son visage. La photo choquera d’ailleurs le pays entier. Après de nombreux rebondissements, l’affaire est toujours en cours d’instruction.

La vidéo du jour

En 2017, Jacqueline Jacob, la grand-tante de Grégory, son mari Marcel, et Muriel Bolle, avaient été mis en examen pour l’enlèvement de Grégory. Des mises en examens qui ont finalement été annulées un an plus tard pour des vices de procédure. Depuis, l’enquête semble au point mort.

Le père du garçon est sorti du silence

Quarante ans après le drame, le père du garçon, Jean-Marie Villemin, a décidé de prendre la parole à travers une bande dessinée appelée « Grégory ». Sa dernière prise de parole dans les médias remonte à 2006 au journal La Croix. Cette bande dessinée permet au père de famille d’exprimer ses vérités.

« Je me demande comment nous avons survécu. Nous étions perdus (lui et sa femme), au fond du gouffre, sans aucun soutien, ballottés par les évènements et une justice erratique », écrit-il dans la préface. Le papa du petit Grégory s’en prend au traitement de l’affaire.

Selon lui, les journalistes, enquêteurs et magistrats « qui ont approché le dossier de près, et qui pour certains l’ont dévasté, s’expriment sans scrupule ni honte et en profitent pour dire n’importe quoi ». Il n’hésite pas à dénoncer des manipulations de certains journalistes qui ont retardé la recherche de la vérité.

Jean-Marie Villemin évoqué également sa culpabilité. Pour rappel, en mars 1985, il tue son cousin Bernard Laroche suspecté dans le meurtre de Grégory. « J’ai craqué, j’ai pris la vie de mon cousin, je resterai à jamais un assassin. Je le regrette tant », confie-t-il.

De nombreuses questions demeurent en suspens pour le père du garçon : « Un corbeau dont nous ne connaissons toujours pas l’identité a tué notre fils de 4 ans pour me faire mourir de chagrin. Au nom de quoi ? Pour assouvir quelle haine ?« . Il obtiendra peut-être des réponses prochainement puisque l’affaire est relancée.

L’affaire relancée par le nouveau procureur

Près de 40 ans après la découverte du corps du petit Grégory, le nouveau procureur à la Cour d’appel de Dijon souhaite relancer l’enquête. Philippe Astruc a assuré ce lundi 7 octobre « qu’il ne faut pas lâcher ». En mars dernier, de nouveaux actes d’enquête avaient été ordonnées dans cette affaire.

« Je crois qu’il faut continuer à rechercher la vérité. (…) Il faut continuer à travailler, notamment avec des enquêtes classiques, c’est-à-dire des recherches, des témoignages, des vérifications, mais aussi l’apport des éléments techniques, notamment sur les ADN que nous avons scellés et sur l’analyse de la voix du corbeau », a-t-il déclaré.

Auprès de France Bleu Bourgogne, le magistrat a précisé que « c’est par exemple la technologie qui nous a permis d’identifier neuf ADN« . Près de 40 ans après le drame, les moyens technologiques des enquêteurs ont en effet largement évolué.

« Il faut continuer ce travail. Chaque fois, on questionne les experts pour savoir si l’on peut utiliser telle ou telle nouvelle méthode (…) pour savoir si c’est suffisamment scientifiquement abouti », a ajouté le nouveau procureur.

De nouvelles comparaisons ADN effectuées

En mars dernier, de nouvelles comparaisons ADN ont été demandées. Des expertises qui porteront notamment sur les cordelettes qui entouraient le corps de Grégory, ses vêtements, son menton et des courriers du corbeau.

Les comparaisons seront réalisées avec les ADN de Michel Villemin, l’oncle du petit garçon et de plusieurs membres de la famille élargie. La justice va également réaliser une étude de faisabilité d’une expertise vocale des enregistrements du corbeau. Il s’agira de définir si la technologie moderne peut identifier ces voix enregistrées sur des cassettes.

Une décision de la justice qui redonne de l’espoir et qui satisfait les parents de Grégory. « Leur moteur, c’est de savoir ce qu’il s’est passé et comment ça s’est passé, c’est de faire la lumière sur les derniers moments de la vie de leur enfant », a expliqué leur avocate à franceinfo.