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L’envers du décor de My Jolie Candle : les salariés livrent des témoignages alarmants !

Publié par Noémie Penot le 17 Fév 2021 à 12:30
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« Enfer » , « management inhumain » , « expérience traumatisante » . D’anciens salariés de la start-up française de bougie-bijou My Jolie Candle ont brisé la glace sur ce qu’étaient leurs conditions de travail. Relayés par le compte Instagram Balance Ta Start-Up, ces témoignages plantent l’envers du décor. Découvrez-les dans la vidéo ci-dessous : 

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My Jolie Candle est LA marque « instagrammable » par excellence. Créée en 2015 par Samuel Guez, les célèbres bougies parfumées renfermant des bijoux sertis de cristaux Swarovski restent à un prix abordable et font un véritable carton. Avec un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros, et une levée de fonds de 7 millions qui vient de se clôturer, le business se porte au beau fixe.

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My Jolie Candle

Le réseau social Instagram y est pour beaucoup. Les influenceuses et influenceurs ont donné une véritable fenêtre de tir à la jeune marque. C’est également ce même réseau qui a commencé à relayer des témoignages inquiétants d’anciens salariés.

« Aucun management » dans l’entreprise My Jolie Candle : une tyrannie ambiante

Après les témoignages alarmants des salariés de la marque LÕU YETU début janvier 2021, le compte Instagram Balance ta Start-Up a appelé les utilisateurs qui seraient passés par My Jolie Candle à témoigner des conditions de travail. Le compte a reçu des dizaines de messages, qu’il a publiés anonymement en story.

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Le management très douteux des responsables est évoqué à de nombreuses reprises. « On te paye pour exécuter » : deux anciennes salariées rapportent les propos que tenaient des responsables lorsqu’elles émettaient un avis différent du leur. L’une des deux dit même avoir été convoquée dans le bureau du CEO (directeur général) pour cette raison. Une autre semble également parler de lui, et le qualifie d’ « inhumain » , « narcissique » , et « manipulateur » . Elle confirme que donner son avis n’est pas possible avec lui, puisqu’il détestait « se remettre en question » .

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Une autre ex-salariée dénonce elle le comportement misogyne et tyrannique de l’un de ses responsables. Elle évoque également le non-professionnalisme d’un couple, tous les deux en poste à My Jolie Candle, qui à deux auraient manipulé d’autres employés. Une autre ex-salariée assure que les vendeuses de la boutique étaient espionnées sans le savoir via des caméras de surveillance, et que leurs faits et gestes étaient surveillés. Il n’y avait même pas de toilettes dans la boutique et elles devaient utiliser celles du magasin en face.

Une autre atteste du harcèlement moral et des humiliations « devant tout le monde » dont elle a été témoin, un autre des crises de larmes de certaines de ses collègues. Pas le droit de parler dans l’open-space, alors que d’autres « se permettent de jouer au ping-pong dans l’open-space pendant que d’autres personnes sont en call ou travaillent dur » . Lors de leurs premiers jours, on dit aux nouveaux salariés que « tous les gens qui arrivent là-bas se font larguer par leur mec ou leur copine » , très certainement à cause du rythme de travail insoutenable, a confié une femme. Il arriverait même qu’un projet sur lequel avait travaillé un salarié pendant une semaine était mis à la poubelle car un responsable n’en voulait plus. Une ex-salariée fait même usage du mot « burn-out » .

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Une belle façade pour cacher la mascarade

« On devait passer pour une start-up cool, à la bonne ambiance, alors que les coulisses donnaient la nausée » .  Des stories Instagram devaient être postées régulièrement, montrant les salariés dégustant leur goûter dans un joli décor. Scène qui s’arrêtait évidemment quand le téléphone arrêtait de filmer. De plus, une ex-salariée confirme que « La Start-up est belle sur le papier : beaux locaux, babyfoot, quartier parisien branché, saucisson à volonté » mais que les conditions de travail ne valent pas cette présentation idéaliste des bureaux.

MJC

Les responsables se permettraient également d’émettre des moqueries et des critiques à l’égard des influenceurs. Pourtant à l’origine du succès de la marque. « Ils les traitaient comme des panneaux publicitaires » . Les salariés étaient également contraints de « négocier pendant des heures pour faire baisser les prix, arrêter de travailler avec ceux qui ne vendent pas en cassant les contrats » .

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Plusieurs confessent également que la marque embobinait les clients, en leur faisant croire que les bijoux étaient « made in Europe » , voire même « made in France » , alors qu’ils provenaient d’Asie, notamment de Gemmopolis, en Thaïlande. Les salariés étaient également contraints de rédiger de faux commentaires positifs sur Glassdoor, site où les employés d’entreprises évaluent anonymement leur environnement de travail, mais également sur Google Review, pour lustrer l’image de la marque.

Des règles arbitraires

Quasiment tous les témoignages font écho du fonctionnement totalement arbitraire de l’entreprise. Des licenciements abusifs auraient lieu car certains salariés ne seraient « pas assez efficaces » . Comme les conversations sur la plateforme de travail Slack sont surveillées, les raisons des licenciements se baseraient également sur des messages qui n’auraient pas plu aux responsables.

Une ex-salariée raconte qu’après avoir été licenciée, ses anciens responsables auraient mis trois semaines à envoyer les papiers requis à Pôle Emploi, alors que ces dits papiers doivent être remis en main propre ou par courrier recommandé. En ce qui concerne les recrutements, on demande d’éviter les jeunes mamans et les homosexuels. En effet, le directeur général emploierait souvent le mot « PD » , et ne veut pas risquer de plaintes.

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Les débordements d’horaires seraient très fréquents, et ne pas travailler plus signifierait que les salariés ne sont « pas motivés » . Plusieurs ex-salariés rapportent que des réunions étaient souvent prévues le lundi matin à 8h, donc en dehors des heures de travail, et qu’il leur était demandé de les préparer le dimanche. L’une d’entre eux raconte que parfois les responsables « ne se pointaient pas car ils avaient oublié ».

Ils sont également nombreux à se plaindre de faire un travail qui devrait être réservé à des manutentionnaires : triage de bijoux, travail d’assemblage, conditionnement des produits dans leurs packagings lors des erreurs de livraison. Tout cela parfois en dehors des horaires de travail.

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Des évolutions de postes étaient promises aux salariés, ainsi que des augmentations de salaire, mais rien de tout cela ne serait arrivé. Une ex-salariée a même dévoilé son salaire : 1 700€ net par mois. L’objectif de prime serait, selon eux, impossible à atteindre, puisque « rien ne sera parfait à leurs yeux ». De plus, ils affirment qu’ils ne pouvaient pas poser des RTT et que les dates de vacances étaient décidées par le directeur général.

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Lorsque les salariés travaillaient en dehors de leurs horaires, les jours fériés, les week-ends, ou les jours de soldes ou Black Friday par exemple, ils assurent ne pas être payés davantage que pendant une journée classique. L’entreprise est accusée d’avoir instauré le chômage partiel à ses salariés pendant le confinement, mais de les avoir faits travailler tout autant qu’en période normale, simplement pour « toucher les aides de l’État » .

Une salariée raconte que si l’un d’entre eux souhaitait se procurer une bougie, aucune réduction ne leur était accordée. Obligatoirement payées en cash, il arrivait que certaines soient achetées directement dans les bureaux et que l’argent passe de la main d’un salarié à la main d’un responsable. En ce qui concerne les données professionnelles des salariés, certains se sont plaints que des documents aient été supprimés sans leur accord, et qu’il arrivait que certains mots de passe d’ordinateurs aient été changés. Par ailleurs, une salariée soulève que de nombreuses transactions n’ont aucune trace et que cela  « mériterait un beau contrôle fiscal » !

Quelques témoignages pour tenter de sauver My Jolie Candle

En ce qui concerne les jours fériés, une actuelle salariée de l’entreprise explique que My Jolie Candle est rattaché à la Convention collective 1517, qui leur impose quatre jours fériés sur les 11 qui existent en France. L’entreprise aurait donc décidé d’imposer à ses salariés de travailler seulement 4 jours fériés dans l’année pour « permettre aux salariés d’avoir un équilibre vie pro vie perso » . Elle assure également que toutes les heures supplémentaires ou chaque jour de travail le week-ends ou pendant les temps forts de l’année sont « suivis minutieusement selon un planning mis à jour quotidiennement » .

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Une ancienne salariée de My Jolie Candle a tenu à témoigner de son expérience positive. Alors que certains salariés accusent l’entreprise de ne pas vouloir embaucher de jeunes mamans, elle affirme avoir annoncé sa grossesse après un mois d’effectivité et de n’avoir reçu que des remarques bienveillantes à ce sujet, même de Samuel Guez. Elle termine son propos en assurant que certaines personnes ayant travaillé avec elle ont apprécié de faire partie d’une entreprise « certes exigeante mais surtout bienveillante ».

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Ensuite, une personne a voulu partager son ressenti sur le concept même de la start-up. Il est lui d’avis que c’est un choix réfléchi et qu’il est normal de travailler plus que ce qui est indiqué dans le contrat, pour obtenir d’excellents résultats. Une ancienne salariée confirme qu’elle a beaucoup appris au sein de l’entreprise : « on est poussés à se surpasser et cela permet donc de gagner en compétences » . Mais cette dernière atteste tous les témoignages alarmants des autres anciens salariés.

Pour découvrir tous les témoignages, rendez-vous sur le compte Instagram Balance Ta Start-Up.

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