Cambriolée le week-end de la Toussaint, la fleuriste de Caudry bouleverse la toile : l’entrepreneur Éric Larchevêque lui passe une commande géante
Juliette, jeune fleuriste de Caudry, a vécu l’impensable au moment où son activité bat habituellement son plein. En plein week-end de Toussaint, alors qu’elle enchaînait les ventes au magasin. Son domicile a été cambriolé et l’intégralité de la recette a disparu.
Son appel, posté en larmes sur Facebook à la demande de la gendarmerie, a déclenché un élan de solidarité. Parmi les soutiens, un nom a surpris. Éric Larchevêque, entrepreneur et investisseur, a annoncé une commande massive de fleurs pour l’aider à se relever.
Crédit : Basicdesign / Wikimedia Commons (CC BY-SA).
« Tout a volé en éclats en une journée » : le récit d’une fleuriste qui travaillait sans relâche
Depuis plusieurs jours, Juliette préparait ses compositions jusqu’à tard le soir. Elle décrit des journées « de 6 h 30 à 22 h ». Pour répondre aux familles venues honorer leurs proches à l’occasion de la Toussaint. Alors qu’elle tenait sa boutique, des voleurs ont ciblé son domicile le 1ᵉʳ novembre et sont repartis avec l’argent de toute une semaine. Elle l’explique, la voix brisée, dans une vidéo Facebook devenue virale : la recette a disparu en quelques minutes, emportant aussi une part de son énergie et de sa confiance.
Sur les conseils de la gendarmerie, elle a publié ce message afin d’alerter les clients ayant payé par chèque. Mais, au-delà du côté pratique, c’était un appel à l’aide. Elle y raconte l’acharnement de son équipe, la fatigue qui s’accumule et ce sentiment d’injustice qui vous saisit quand, après avoir « tout donné », on vous enlève le fruit de votre travail. Beaucoup se reconnaîtront dans cette lutte invisible des petits commerces, surtout lors des périodes-clefs où la trésorerie se joue souvent à quelques jours près.
Crédit : Serge Melki / Wikimedia Commons (CC BY).
L’écho instantané des réseaux : soutien massif… et commande inattendue
Dans les heures qui suivent, les messages affluent. Des clients promettent de repasser, des voisins proposent un coup de main. Et, soudain, un tweet attire l’attention : Éric Larchevêque, cofondateur de Ledger et investisseur bien connu, annonce qu’il a contacté Juliette et qu’il compte « fleurir sa maison ». Le ton est volontaire, presque taquin : « Et chez moi, c’est grand », écrit-il, avant de conclure par un « soutien total aux artisans ». Derrière la formule, l’intention est claire : transformer l’émotion en acte concret, et injecter de la commande là où la perte a frappé.
Cet engagement n’a rien d’un geste symbolique. Pour une petite boutique, une grosse commande peut compenser la trésorerie envolée, sécuriser l’achat de nouvelles fleurs et absorber les frais imprévus. Surtout, elle envoie un signal à toute une communauté : un entrepreneur peut, en quelques mots, remettre du vent dans les voiles d’un commerce local. Et si vous vous demandez si ce genre d’élan a un impact durable, la réponse se joue souvent dans la récurrence : revenir, racheter, recommander.
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« Merci » : l’émotion d’une commerçante qui voit la solidarité se structurer
Le lundi qui suit, Juliette prend la parole à nouveau sur Facebook. Elle dit sa gratitude, évoque les messages, les commentaires, les partages venus de partout. On devine, derrière le texte, les visages croisés au comptoir, les familles qui passent, les collègues qui déposent un bouquet. C’est parfois ce qui sauve une semaine : le sentiment de ne pas être seule, l’idée que chaque commande est un geste de confiance.
Mais saviez-vous que, dans ce genre de situations, la meilleure aide n’est pas forcément un don ? Juliette le rappelle elle-même : ce qui la fera tenir, c’est la fidélité au quotidien, bien plus que le « buzz » d’une vidéo. Acheter un bouquet, faire livrer des fleurs, commander une composition pour un anniversaire : autant de micro-gestes qui, mis bout à bout, financent le lendemain.
Crédit : Jordiferrer / Wikimedia Commons (CC BY-SA).
Attention aux fausses cagnottes : quand l’élan attire aussi les opportunistes
L’histoire, hélas, a un revers. Très vite, des fausses cagnottes apparaissent en ligne, créées par des inconnus sans aucun lien avec la boutique. Juliette met en garde : aucune cagnotte officielle n’est ouverte. Les seules actions légitimes sont celles menées par ses collègues commerçants à Caudry. Ce détail que peu de gens connaissent : dans ces moments d’émotion, la fraude se greffe parfois sur la solidarité, et la rapidité de diffusion sur les réseaux sociaux peut amplifier la confusion.
Son message est limpide : le meilleur soutien, c’est de faire vivre la boutique. Pas seulement après un drame, mais tous les jours. Ce réalisme, loin d’atténuer la peine, montre la voie : revenir au comptoir, choisir ses fleurs, prendre le temps d’échanger, c’est, au fond, la plus belle manière de réparer.
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Pourquoi cette affaire nous touche : au croisement de l’artisanat, du local et du numérique
Si cette histoire résonne au-delà du Nord, c’est parce qu’elle mêle trois dimensions très actuelles. D’abord, la précarité d’un artisanat qui fonctionne souvent à flux tendu, avec des marges modestes et des pics d’activité comme la Toussaint. Ensuite, le lien local : une boutique où l’on vient pour un bouquet, un dernier hommage, un « merci », un « je pense à toi ». Enfin, la vitesse du numérique : en un post, on peut tout perdre ou tout regagner, susciter l’abus comme la générosité.
Ici, la bascule s’est faite du bon côté. L’intervention publique d’un investisseur médiatique, habitué des plateaux télé et juré de “Qui veut être mon associé ?”, a donné un relief particulier à l’élan. Mais elle n’éclipse pas le cœur de l’affaire : une petite entreprise qui se bat, une femme qui relève la tête, des clients qui, par leurs achats, transforment l’émotion en chiffres.
Crédit : Nigel Chadwick / Wikimedia Commons (CC BY-SA).
Et maintenant ? Revenir, commander, en parler — sans se laisser piéger
À court terme, le plus efficace est à la portée de tous. Passer commande, offrir une livraison à un proche, penser à la boutique pour un événement. Avec une vigilance : éviter les arnaques et ne pas relayer de cagnottes non vérifiées. La consigne donnée par Juliette est simple : s’en tenir aux actions locales et aux relais identifiés. C’est une manière d’honorer son travail sans nourrir, malgré soi, des circuits douteux.
On le voit, l’histoire raconte quelque chose de plus large : dans un pays de commerçants et d’artisans, le réflexe d’achat local reste une force tranquille. Et parfois, un tweet bien senti réenchante le quotidien d’une boutique. La preuve : une maison bientôt « entièrement fleurie », une fleuriste qui peut recommander de quoi travailler, et une petite ville qui se rassemble.
:contentReference[oaicite:0]{index=0} ::contentReference[oaicite:1]{index=1}Que retenir ?
Au-delà du soutien d’Éric Larchevêque et des nombreux messages, il n’existe à ce jour aucune cagnotte officielle liée à cette affaire : le seul « geste qui compte » est de faire vivre la boutique de Juliette au quotidien, comme elle le demande elle-même.