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Mort de Jacques Chirac : 10 choses que vous ne saviez pas sur l’ancien président de la République

Publié par Maxime le 26 Sep 2019 à 18:41
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Jacques Chirac s’est éteint. L’ancien président de la République est décédé ce jeudi 26 septembre à l’âge de 86 ans. L’homme d’Etat, figure historique de la Cinquième République, aura accompagné durant plus de quatre décennies des générations entières de citoyens. Considéré comme l’un des derniers fauves de la politique hexagonale, Jacques Chirac « s’est éteint ce matin au milieu des siens. Paisiblement. » dans son appartement parisien, a déclaré son gendre Frédéric Salat-Baroux à l’AFP.

Les hommages ont afflué sitôt l’annonce du décès de celui qui présida la France pendant douze années (1995-2007), apogée d’une vie tout entière consacrée au pouvoir, avant d’affronter la maladie pendant de longues années. Chefs d’Etat étrangers, anciens présidents, leaders politiques, figures populaires, tous saluent la mémoire de l’ancien député, ministre, premier ministre, maire de Paris, président du RPR, puis de la République.

Les chroniqueurs et éditorialistes reviennent en longueur sur les multiples facettes de Jacques Chirac, chef d’Etat au grand coeur et à la personnalité complexe. S’il a dû essuyer quelques critiques pendant ses deux mandats à la tête du pays, l’ancien président a vu sa côte de popularité grimper en flèche après son départ de l’Elysée.

Un phénomène étonnant sachant que l’homme d’Etat s’est nettement mis en retrait de la scène politique suite à l’élection de Nicolas Sarkozy, pour combattre la maladie et se défendre dans des affaires judiciaires nauséabondes.

Jacques Chirac

>>>À lire aussi : Les photos les plus cool de Jacques Chirac

Comment Jacques Chirac est-il devenu une icône générationnelle ?

Le phénomène peut paraître surprenant, pourtant, depuis son départ de l’Elysée en 2007, Jacques Chirac était considéré comme le plus « cool » des présidents. Les photos insolites de l’ancien chef d’Etat d’une élégance et d’un charisme inégalables refont aujourd’hui surface sur les réseaux sociaux. Sur ces clichés bien connus et détournés à l’envi sur les t-shirts à la mode, on l’aperçoit notamment sauter par-dessus le tourniquet du métro parisien, faire une sieste les pieds posés sur les sièges d’un avion ou même cigarette au bec, dans des costards toujours impeccables.

Jacques Chirac est devenu, sans même le vouloir, une icône générationnelle, symbole d’un temps révolu, d’une époque où les hommes d’Etat jouissaient d’un charisme à la hauteur de leur fonction. Bon nombre d’adolescents, souvent trop jeunes pour l’avoir vraiment connu en fonction à l’Elysée, ont découvert avec nostalgie ces photos d’époques, popularisées par des comptes comme « Fuck Yeah Jacques Chirac » et s’émerveillent devant le « flow » (comprendre l’allure) de l’ancien président.

La bonhommie de sa marionnette aux Guignols de l’Info, programme phare de Canal+, a fortement joué dans sa popularité nouvelle au début du XXIe siècle. La chaîne cryptée rend même hommage au chef d’Etat avec une photo de son double de cire sur son compte Twitter ce jeudi et ce sobre message : « Merci Monsieur le Présent. »

 

Un amour des citations pittoresques

Au fur et à mesure de ses années dans le monde politique, les observateurs ont décelé un certain sens de la formule imagée chez Jacques Chirac. On peut ainsi se souvenir de ses citations désormais passées à la postérité. « Ca m’en touche une sans faire bouger l’autre » , « On greffe de tout aujourd’hui, des reins, des bras, un coeur. Sauf les couilles. Par manque de donneur. » , « Il n’y a pas que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, je l’ai toujours dit » ou bien sa fameuse « histoire abracadabrantesque » .

Son éloquence et son timbre de voix si particulier, souvent imité, sublimaient ces déclarations marquantes, décalées et souvent assez osées.

>>>À lire aussi : Les 20 citations les plus marquantes, décalées et osées de Jacques Chirac

Une certaine forme de timidité

Outre ces citations restées dans les mémoires, Jacques Chirac était un formidable homme d’esprit, dans la lignée de ses prédécesseurs sous la Cinquième République. « La timidité est l’un des patrimoines de l’Homme » affirmait-il. Pour l’éditorialiste politique de BFM TV Alain Duhamel qui l’a côtoyé de près ces cinquante dernières années, Jacques Chirac, pourtant très sûr de lui dans l’exercice de ses fonctions, pouvait toutefois faire preuve d’une certaine timidité dans un cadre plus privé.

Si bien qu’au moment d’écrire ses Mémoires en collaboration avec Jean-Luc Barré après le pouvoir, l’ancien chef d’Etat s’interrogeait alors : « Qui cela peut-il intéresser ? » Ces deux écrits de 500 et 600 pages deviendront pourtant des incroyables succès littéraires, se vendant à 350 000 puis 150 000 exemplaires, sans aucune promotion.

Jacques Chirac, grand séducteur

Marié à Bernadette Chirac depuis 1956, l’ancien chef d’Etat s’est aussi façonné une image de séducteur éternel. Très bel homme, élégant et charismatique, le jeune loup de la politique aurait régulièrement été voir ailleurs (politiques, journalistes, actrices) selon des rumeurs plus ou moins sérieuses.

Selon un écho populaire, le chef d’Etat aurait appris la mort de Lady Diana en 1997 à Paris, alors qu’il passait la nuit dans l’appartement de l’actrice Claudia Cardinale.

Dans une séquence devenue culte du « Petit Journal » de Yann Barthès en 2009, Jacques Chirac, apparaît très proche de l’ancienne conseillère générale Sophie Dessus lors d’un déplacement en Corrèze, son fief électoral. Bernadette Chirac capte le petit manège de son mari et le fusille alors du regard. Surpris comme un petit enfant après une bêtise, il reste alors bien sagement à sa place pendant le discours de son épouse. Souvent chahuté, le mariage entre Jacques et Bernadette aura tenu jusqu’à la mort du chef politique.

Jacques Chirac, avec Simone Veil.

>>>À lire aussi : Cette anecdote coquine sur Jacques Chirac racontée par l’un de ses proches

Adulé par le monde agricole

Resté très proche des habitants de la Corrèze, où il a commencé sa carrière politique comme député en 1967, Jacques Chirac a toujours noué un lien particulier avec le monde agricole. Grand amateur de la cuisine du terroir et de la fameuse « tête de veau » , le chef d’Etat était connu pour rester des journées entières à parader au Salon de l’agriculture lors de ses années à l’Elysée. Depuis, rares sont les politiques à jouir d’une pareille popularité lors de cet événement annuel.

Symbole de cet amour pour le monde agricole, la Confédération Nationale des Tripiers de France s’est vivement émue de la disparition de son « meilleur ambassadeur. » dans un message posté ce jeudi sur Twitter : « Tristesse d’apprendre le décès du président Jacques Chirac, notre meilleur ambassadeur de la tête de veau, et grand amateur de produits tripiers. »

Un véritable animal politique

Animé par cette ambition d’accéder aux plus hautes responsabilités étatiques, Jacques Chirac s’est mesuré tout au long de sa carrière à des adversaires politiques de taille. Ses passes d’armes avec Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand ou Edouard Balladur, notamment, auront marqué des décennies de vie politique et les extraits de ces débats houleux cumulent plusieurs centaines de milliers de vues sur la Toile.

À la fin de son deuxième mandat, Jacques Chirac s’est confronté de manière plutôt houleuse à son ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, qui peinait à masquer ses ambitions présidentielles. Le chef de l’Etat confiera même à des proches une formule dont il a le secret : « Sarkozy faut lui marcher dessus. Et du pied gauche, ça porte bonheur » .

Chirac Sarko

Photo AFP

Passion pour le Japon

Grand amateur de la culture nippone, Jacques Chirac a toujours entretenu des rapports privilégiés avec le Japon. Les médias locaux y ont d’ailleurs largement traité la mort de l’ancien chef d’Etat ce jeudi. Le président était un grand fan de sumo et des « arts premiers asiatiques » délaissés par les intellectuels occidentaux. Sa passion pour cette culture et ces arts ancestraux le poussera à faire sortir de terre le musée du quai Branly ou musée des arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques (civilisations non européennes), qui porte aujourd’hui son nom, le long de la Seine, au pied de la Tour Eiffel en 2006.

Le poids de l’Histoire

Si son action à la tête de l’Etat, durant les douze années de sa présidence, n’a pas laissé une trace impérissable en terme de politique intérieure, Jacques Chirac est aujourd’hui salué pour deux décisions majeures. Dans un discours solennel historique prononcé au Vel’ d’Hiv, quelques mois seulement après son investiture en 1995, il est le premier chef d’Etat à reconnaître la responsabilité de la France dans la déportation vers l’Allemagne des Juifs de France au cours de l’occupation du pays par les nazis. Une avancée qui fera date.

Quelques années plus tard, en 2003, il refuse d’embarquer la France dans un conflit en Irak, malgré la pression des Etats-Unis. Il confie à son ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, le soin de mener cette bataille diplomatique à l’ONU et s’impose comme le Président qui a dit « non » à la superpuissance américaine.

Chirac France

Fortement marqué par la poussée de l’extrême-droite en 2002

Après un premier septennat marqué par l’échec retentissant de sa dissolution de l’Assemblée nationale en 1997 et la cohabitation avec son premier ministre Lionel Jospin, Jacques Chirac se représente pour un second mandat en 2002. Cette élection résonnera comme un coup de tonnerre dans la sphère politique hexagonale avec l’arrivée du Front national de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour. Jacques Chirac accuse le coup. Même s’il est certain d’être réélu grâce au soutien massif de la gauche, qui applique le concept du front républicain face au candidat FN, il avoue à des journalistes avoir vécu le jour le plus triste de sa vie avec cette percée inquiétante de l’extrême-droite.

Élu avec 82,21% des suffrages, grâce à la gauche, aux personnalités de la société civile et des médias de masse qui appellent explicitement à voter pour lui, il nomme un gouvernement de droite et créé une nouvelle fracture dans la société. Les électeurs de gauche se sentent trahis, le clivage entre les deux courants politiques majeurs du pays se renforce de manière conséquente. Ces reproches le suivront jusqu’à la fin de son mandat en 2007.

Touché par la maladie en 2005

S’il affichait une santé de fer jusque là, le président Chirac est victime d’un AVC en 2005. Fragilisé par cet événement, il évoque en privé, avec quelques journalistes, son état de santé qu’il qualifie d' »incertain » . De plus en plus touché par la maladie ces dernières années, l’ancien chef d’Etat n’était plus apparu en public depuis 2014. Sur Twitter, le compte parodique « État De Santé Quotidien De Jacques Chirac » affichait chaque jour le message « Il est vivant » depuis septembre 2018. Jusqu’à ce 26 septembre 2019. Adieu, Jacques Chirac.

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