« Nous risquons de connaître des épidémies » : Une épidémie de Mpox à venir ? Les inquiétudes des autorités sanitaires
Face au nombre grandissant de cas de Mpox recensés au Royaume-Uni, les autorités sanitaires britanniques tirent la sonnette d’alarme et appellent à la prudence.
Le Mpox en quelques chiffres
S’il est peu médiatisé, le Mpox inquiète fortement les autorités sanitaires. Notamment au Royaume-Uni, où quelques cas sont recensés depuis 2022 — année de l’épidémie mondiale. Au départ, le virus se transmettait essentiellement de l’animal à l’humain. Depuis, il a muté et les transmissions interhumaines sont en forte hausse. « Les épidémies les plus récentes montrent que le contact intime est désormais un moyen important de propagation du virus », analyse Carlos Maluquer de Motes, maître de conférences en virologie moléculaire à l’Université de Surrey, dans une lettre publiée dans Nature Medicine.
« Ce changement dans le mode de transmission conduit à des chaînes de transmission plus longues et à des épidémies durables », poursuit-il. Une particularité qui inquiète. De plus en plus agressifs, le virus et ses mutations parviennent à modifier les propriétés virales. D’ailleurs, plus ils circulent longtemps au sein de la population, plus les mutations les aident à s’adapter aux humains…
How worried should we be about mpox? https://t.co/Ge9lrhZiUs
— BBC News (UK) (@BBCNews) August 22, 2024
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À noter qu’il existe deux clades distincts du virus : le clade I (avec les sous clades Ia et Ib) et le clade II (avec les sous clades IIa et IIb). L’épidémie de 2022, que l’OMS a qualifié de « soudaine et rapide », a été causée par la souche du clade IIb. Au Royaume-Uni, 3 732 cas confirmés et hautement probables de Mpox clade IIb ont été recensés jusqu’au 31 décembre.
Les territoires touchés et les symptômes
L’épidémie de 2022 concernait également des camps de réfugiés en République du Soudan. Une recrudescence de décès a été relevée en République démocratique du Congo où, dans certaines régions, le clade Ib hsa se propage de personne en personne. Ce clade a d’ailleurs été recensé au Royaume-Uni. S’il touche essentiellement les adultes, le Mpox pourrait à terme toucher les enfants, plus à même de développer des maladies graves.
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Au 10 février 2025, l’Agence britannique de sécurité sanitaire recensait neuf cas de Mpox confirmés. Le premier cas de clade Ib a été identifié en octobre 2024, à Londres. L’individu s’était récemment rendu en Ouganda. Toutefois, la contamination par le clade I de mpox reste faible pour la population britannique.
Pour rappel, les symptômes du virus sont les suivants : éruption cutanée (elle peut durer de deux à quatre semaines), fièvre, maux de tête, douleurs musculaires, maux de dos, manque d’énergie et ganglions lymphatiques enflés. Les éruptions cutanées ressemblent à des cloques ou à des plaies et peuvent affecter le visage, la paume des mains, la plante des pieds, l’aine, les régions génitales/anales. Le nombre de plaies peut varier, allant d’une à un millier. Dans certains cas, les patients développent des inflammations à l’intérieur du rectum ou sur les organes génitaux.
Modes de transmission et inquiétudes
Pour éviter de contracter le Mpox, il est recommandé de prendre quelques précautions, car le virus peut être transmis de plusieurs manières. Via le contact physique étroit avec les plaies/croutes (y compris relation sexuelle, baisers, câlins, caresses) ; en touchant les vêtements, la literie ou les serviettes de personnes contaminées ; via la toux ou les éternuements d’une personne contaminée et proche de vous.
« Nous avons besoin de toute urgence d’une meilleure surveillance et de capacités locales ou régionales pour produire ce dont nous avons besoin – sinon, nous risquons de connaître de futures épidémies« , alertent les chercheurs dans la revue Nature Medicine. « Nous disposons d’outils de diagnostic limités et encore moins de traitements antiviraux ».