« Voici ma démission » : le Pape François au plus mal, il prend une décision radicale
Suivez nous sur Google News
Le pape François a marqué l’histoire de l’Église catholique par son engagement en faveur des plus faibles, son souci de la justice sociale et son ouverture au dialogue. Mais, début 2025, confronté à des problèmes de santé de plus en plus graves, tous les regards se tournent vers lui et sur ce qui pourrait arriver. Revenons sur son parcours, les raisons de cette décision et les conséquences pour l’avenir de l’Église.
Une vie dédiée à la foi et aux plus démunis
De Buenos Aires à Rome : l’ascension d’un pasteur
Jorge Mario Bergoglio est né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires, en Argentine, dans une famille modeste d’origine italienne. Dès son plus jeune âge, il se distingue par sa profonde spiritualité et son engagement envers les plus démunis. Après une formation en chimie, il entre au séminaire et rejoint la Compagnie de Jésus en 1958.
Ordonné prêtre en 1969, il gravit rapidement les échelons au sein de l’Église argentine, devenant archevêque de Buenos Aires en 1998, puis cardinal en 2001. Il se distingue par son humilité, préférant utiliser les transports en commun et vivre simplement. Il met l’accent sur l’action sociale et la proximité avec les fidèles, ce qui lui vaut une grande popularité.
Un pape réformateur
Le 13 mars 2013, il est élu 266e pape de l’Église catholique, devenant le premier pontife latino-américain et jésuite. Dès le début de son pontificat, il affiche sa volonté de réformer l’Église, en mettant l’accent sur la transparence financière, la lutte contre les abus sexuels et l’accueil des migrants. Son encyclique « Laudato si' » (2015) marque un tournant dans l’engagement écologique de l’Église.
Cependant, ses positions progressistes lui valent des critiques au sein des cercles conservateurs. Son approche plus ouverte sur des questions sociétales comme l’homosexualité ou les divorcés remariés suscite des tensions au Vatican.
Une santé déclinante
Depuis plusieurs années, la santé du pape François inquiète. Hospitalisé depuis le 14 février 2025 pour une pneumonie aux deux poumons, il est en proie à de violentes crises pulmonaires. À 88 ans, cette situation a de quoi inquiéter, d’autant plus qu’il avait déjà subi une ablation partielle d’un poumon à l’âge de 21 ans. Son état de santé a conduit à de nombreuses spéculations sur une éventuelle renonciation.
Toutefois, le 5 mars 2025, le Vatican a publié un communiqué annonçant que l’état de santé du pape était « stationnaire ». Malgré cette relative stabilité, la fatigue et les difficultés respiratoires persistantes ont renforcé l’idée qu’il était peut-être temps pour lui de passer la main.
Cette accumulation de problèmes de santé, combinée à son âge avancé, l’a poussé à envisager une retraite anticipée, une possibilité qu’il avait lui-même évoquée dès 2022 lorsqu’il souffrait déjà de douleurs aux genoux et se déplaçait en fauteuil roulant.
Une démission historique
Une annonce anticipée
Contrairement à ce que certains pourraient penser, la décision du pape François ne s’est pas prise à la légère ni dans la précipitation. En effet, comme il l’avait révélé dans une interview au média espagnol ABC en 2022, il avait signé une lettre de démission dès 2013, quelques semaines après son élection. « J’ai signé la démission et lui ai dit : ‘En cas d’empêchement médical ou autre, voici ma démission. Vous l’avez’, » avait-il confié, précisant qu’il avait remis cette lettre à Mgr Tarcisio Bertone, alors secrétaire d’État du Vatican.
Ainsi, bien que l’annonce officielle de sa démission ait eu lieu en 2025, la décision avait été anticipée depuis longtemps, illustrant sa volonté de ne pas laisser l’Église sans gouvernance en cas d’incapacité physique prolongée.
Les précédents historiques
La démission d’un pape est un événement rare dans l’histoire de l’Église catholique. Au cours des siècles, seuls 10 papes sur 266 ont renoncé à leur titre de leur vivant. La majorité décède durant l’exercice de leur fonction.
Le cas le plus récent est celui de Benoît XVI, qui avait démissionné en 2013 en raison d’une maladie infectieuse touchant son visage. Il s’était retiré dans un monastère du Vatican et était décédé neuf ans plus tard, en 2022. Avant lui, il faut remonter à Célestin V en 1294, qui avait quitté ses fonctions après seulement cinq mois de pontificat, et à Grégoire XII, qui avait abdiqué en 1415 pour mettre fin au Grand Schisme d’Occident.
Ces rares cas montrent à quel point une telle décision est perçue comme une rupture dans la tradition pontificale. François s’inscrit donc dans une lignée exceptionnelle de papes ayant renoncé à leur fonction, non par faiblesse, mais par conscience de leurs limites physiques.
Les réactions internationales
La nouvelle de sa démission suscite une onde de choc au sein de l’Église et dans le monde. De nombreux chefs d’État et responsables religieux lui rendent hommage. Le président français salue « un homme de paix et de justice », tandis que l’ONU souligne son engagement en faveur des migrants et du climat.
Au sein du Vatican, les conservateurs, souvent critiques de son pontificat, voient dans cette démission une opportunité de redéfinir l’orientation de l’Église. D’autres craignent une instrumentalisation de l’événement pour revenir sur certaines réformes initiées sous son mandat.
Et maintenant ?
Un conclave sous haute tension
Conformément aux règles de l’Église, un conclave sera organisé pour élire son successeur. Le Collège des cardinaux, composé d’environ 120 électeurs de moins de 80 ans, devra choisir entre des candidats de tendances diverses. Parmi les favoris figurent des cardinaux issus d’Afrique et d’Asie, continents en pleine expansion pour le catholicisme.
Les enjeux sont immenses : faudra-t-il poursuivre la voie réformiste tracée par François ou revenir à une ligne plus traditionnelle ? L’Église, confrontée à une baisse du nombre de fidèles en Occident, doit aussi trouver des réponses aux défis contemporains.
L’héritage du pape François
Malgré les controverses, François laisse un héritage fort. Il aura modernisé le Vatican, mis la question sociale au cœur du débat religieux et encouragé un dialogue plus ouvert avec les autres confessions. Son départ marque la fin d’une époque, mais ouvre aussi une nouvelle page pour l’Église catholique.
Alors que les regards sont tournés vers Rome, l’histoire retiendra un pape qui, jusqu’au bout, aura placé le service de l’Église avant tout. Sa démission, loin d’être un renoncement, s’inscrit dans une démarche
