SFR en grande difficulté : que va-t-il arriver à ses clients ?
L’opérateur téléphonique SFR est dans la tourmente. Selon BFM Business, l’entreprise s’apprêterait à entrer en procédure de sauvegarde accélérée dès début juin. Une nouvelle étape dans la descente aux enfers de la filiale d’Altice, qui pourrait aboutir à une revente partielle ou totale… et un bouleversement pour ses abonnés.
Une procédure rare pour tenter de sauver les meubles
La procédure de sauvegarde accélérée s’adresse aux entreprises qui rencontrent de graves difficultés financières, sans être encore en cessation de paiement. Contrairement à la sauvegarde classique, elle ne laisse que peu de temps pour redresser la situation : l’urgence est maximale. En clair, SFR joue probablement sa dernière carte avant une cession.
Ce choix stratégique intervient après une série noire : perte de près d’un million d’abonnés depuis 2023, réputation dégradée en service client, et une dette colossale de 24 milliards d’euros. Selon Le Figaro, Patrick Drahi, le patron d’Altice, chercherait depuis des années à se débarrasser de SFR.
Une vente inévitable ? Plusieurs repreneurs déjà dans la course
Le rachat de SFR semble désormais plus qu’envisagé. Orange, Free, Bouygues Telecom : les trois autres opérateurs français pourraient bien se partager le gâteau. D’autant que Bouygues et SFR ont déjà un accord de mutualisation de réseau depuis 2014.
Mais une acquisition totale par un seul opérateur poserait problème : cela créerait un déséquilibre trop fort sur le marché. C’est pourquoi l’hypothèse d’une répartition des abonnés entre plusieurs acteurs paraît la plus probable.
Et les abonnés dans tout ça ?
Difficile de savoir ce que l’avenir réserve aux clients SFR. Si une vente ou un morcellement est acté, ils pourraient être transférés automatiquement chez un nouvel opérateur, selon leur offre (mobile, fibre, box…).
Parmi les scénarios évoqués :
- Bouygues Telecom pourrait récupérer une partie du réseau mobile.
- Free serait intéressé par la base client.
- Orange pourrait récupérer certaines infrastructures.
Autre piste évoquée par les analystes : l’arrivée d’un acteur étranger comme la Saudi Telecom Company (STC), déjà active en Europe. Cela simplifierait les négociations, mais pourrait soulever des interrogations sur la gestion des données et la souveraineté numérique.
Silence radio chez Altice
Du côté d’Altice et de SFR, c’est le silence complet. Officiellement, le groupe se concentre sur le redressement de l’entreprise et la gestion de sa dette. Mais en coulisses, les négociations pour une reprise seraient déjà bien avancées.
Une chose est sûre : le paysage des télécoms français pourrait être bouleversé dans les prochains mois, et des millions d’abonnés risquent de changer d’opérateur… sans même avoir leur mot à dire.