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Un « clash » révélateur des conditions d’expulsion

Publié par Anissa Duport-Levanti le 30 Avr 2013 à 16:50
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Lorsque qu’une affaire anodine en révèle bien plus. C’est exactement ce que montre le « clash » entre la place Beauvau et le Quai d’Orsay qui a eu lieu entre le 26 et le 27 avril. Le ministre délégué aux affaires étrangères Pascal Canfin (EELV) devait rejoindre la capitale Bamako pour participer au Forum des acteurs de la société civile malienne. Mais il a appris que sur le vol régulier qu’il devait emprunter, un malien allait être expulsé vers son pays d’origine. Malgré sa supplique auprès de Manuel Valls, le ministre de l’intérieur n’a pas fléchi. Pascal Canfin s’est donc refusé à embarquer, par opposition de principe. « C’est une décision personnelle«  a-t-il précisé. Il apprendra plus tard que ce résident malien était sous le coup d’une expulsion après avoir passé 8 années derrière les barreaux pour viol aggravé sur mineur. Cela a déclenché des réactions à droite, notamment celle du trésorier du front national qui a accusé le ministre d’être, par sa réaction, complice du violeur. À gauche, Cécile Duflot, la ministre du logement, à défendu son collègue.

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Cette anecdote dévoile un problème plus large : les expulsions vers le Mali perdurent, alors même que le pays est en guerre. Une guerre où la France est pleinement engagée. On aurait pu penser que celles-ci cesseraient par soucis de protection des ressortissants maliens. Il n’en est rien. Plusieurs associations, dont le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), réclament à titre humanitaire la mise en place d’un moratoire sur toutes les expulsions de sans-papiers maliens, ainsi que la suppression des visas nécessaires à ces derniers pour entrer sur le territoire français afin de fuir la guerre. Pourtant, aucune mesure n’a encore été prise. Cela reflète bien la baisse de considération actuelle pour le respect des droits de l’homme, à l’image de la visite de François Hollande en Chine, à l’heure où ce principe fondateur de toutes les démocraties est abaissé au simple rang de mot, de notion creuse aisément bafouée à la faveur d’accords commerciaux. Ce n’est pas parce que ce précepte est aujourd’hui reconnu et admis par l’ensemble du monde libre qu’il ne faut plus le défendre. De nombreux expulsés risquent leur vie en rentrant au pays. Mais cela, la plupart des politiques semblent l’avoir oublié.

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