Voitures : une nouvelle vignette débarque sur nos pare-brises
Les propriétaires de voitures de collection l’attendaient depuis des années, c’est désormais acté en cette fin 2025. Une nouvelle vignette collection vient officiellement de voir le jour, à apposer sur le pare-brise des véhicules en carte grise spécifique.
Elle ne change rien aux règles de circulation. Mais elle porte un message fort pour tous ceux qui défendent le patrimoine roulant français.
Crédit : Lav Ulv / Wikimedia Commons, licence CC BY 2.0
Pourquoi les voitures de collection ont déjà un statut à part
Dans les rues, les voitures de collection sont de plus en plus nombreuses. Ce n’est pas un hasard. Dès qu’une auto dépasse les trente ans, elle peut prétendre à ce statut particulier. Cela passe par une carte grise collection, qui matérialise officiellement la reconnaissance de son âge et de son intérêt patrimonial.
Ce statut ouvre déjà la porte à quelques avantages bien concrets pour les passionnés. Le contrôle technique est par exemple plus espacé que pour une voiture moderne, avec une périodicité fixée à cinq ans. Un détail qui compte, surtout pour des véhicules qui roulent moins au quotidien. Mais qui nécessitent parfois un entretien plus pointu.
Autre signe distinctif, autorisé depuis longtemps et très prisé : la plaque d’immatriculation noire, qui renforce le côté rétro et met en valeur la ligne de l’auto. Elle ne change rien au fonctionnement du véhicule, mais elle participe à cette notion de patrimoine vivant que les collectionneurs revendiquent.
Sur le plan réglementaire, les véhicules en carte grise collection bénéficient aussi d’un traitement particulier face aux zones à faibles émissions. Là où de nombreux modèles anciens se retrouvent bannis des centres-villes, les véhicules de collection conservent le droit d’y circuler, même sans vignette Crit’Air. Pour les propriétaires, c’est un argument de poids dans un contexte où les ZFE se multiplient et où les restrictions environnementales s’intensifient.
Depuis plusieurs années, pourtant, une demande revenait régulièrement dans les clubs et les rassemblements d’anciennes : disposer d’un signe clair, visible d’un coup d’œil, pour identifier ces véhicules pas comme les autres. C’est exactement le rôle de la nouvelle vignette collection.
Crédit : rawdonfox / Wikimedia Commons, licence CC BY 2.0
Une vignette inspirée de l’étranger, mais adaptée à la France
Selon la FFVE, la Fédération Française des Véhicules d’Époque, cette nouvelle vignette ne sort pas de nulle part. Elle s’inspire de ce qui existe déjà chez certains de nos voisins européens, en particulier en Allemagne et en Belgique, où des systèmes similaires permettent d’identifier immédiatement un véhicule de collection.
En France, la vignette a un objectif simple : signaler qu’un véhicule est officiellement enregistré avec une carte grise collection. Elle ne remplace aucun document et n’ajoute pas de contrainte. Elle vient seulement s’ajouter au dispositif existant, comme un marqueur visuel immédiatement reconnaissable.
Dans les faits, cette pastille ne confère aucune dérogation supplémentaire sur la route. Elle n’accorde ni nouveaux droits de circulation, ni accès privilégié aux ZFE. Son rôle est ailleurs : rappeler que l’auto qui la porte fait partie du patrimoine roulant national, au même titre qu’un monument classé ou un bâtiment ancien.
C’est aussi une réponse à un malaise ressenti par de nombreux collectionneurs. Avec la montée des ZFE et la généralisation de la vignette Crit’Air, les anciennes ont souvent eu l’impression d’être mises à l’écart ou assimilées à des véhicules très polluants, alors qu’elles ne roulent que ponctuellement. Cette vignette vient corriger, au moins symboliquement, cette image jugée injuste.
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Qui peut demander la vignette collection et à quelles conditions ?
La vignette collection ne s’adresse pas à tous les véhicules anciens. Elle vise une catégorie bien précise. Pour y prétendre, l’auto doit d’abord avoir plus de trente ans. Ce seuil correspond à la définition communément admise d’un véhicule de collection, qui dépasse largement le simple critère de “voiture âgée”.
Ensuite, le modèle en question ne doit plus être produit. Il ne s’agit pas de distinguer une série limitée récente ou une version un peu rare, mais bien des véhicules dont la fabrication est arrêtée. Cela renforce l’idée d’un parc figé dans le temps, représentant une époque, une technique, une esthétique.
Autre condition importante, le véhicule doit être conservé dans son état d’origine. Autrement dit, il ne s’agit pas d’une base ancienne entièrement transformée, mais d’une voiture qui respecte son architecture et ses caractéristiques d’époque. C’est ce qui légitime la mention “collection” sur la carte grise et, par extension, l’accès à la vignette.
Concrètement, la vignette s’adresse donc uniquement aux véhicules déjà enregistrés en carte grise collection. Sans ce statut administratif, impossible d’y prétendre. La vignette ne crée pas un nouveau label parallèle, elle vient seulement visibiliser un statut existant.
Ce détail que peu de gens connaissent, c’est que cette vignette a aussi une durée de vie limitée. Elle est valable cinq ans. Au-delà, il faudra la renouveler, toujours dans le cadre de la même procédure, afin de vérifier que le véhicule remplit toujours les critères et que son statut n’a pas été modifié.
Crédit : Damian Gadal / Wikimedia Commons, licence CC BY 2.0
Combien coûte cette vignette et comment l’obtenir en pratique ?
Sur le plan financier, la vignette collection reste accessible. Elle est facturée quinze euros, pour une validité de cinq ans. Cela représente un coût modeste rapporté à la durée, surtout pour des passionnés qui investissent déjà beaucoup de temps et d’argent dans l’entretien de leurs véhicules.
Pour la commander, tout se passe en ligne, directement sur le site de la FFVE. La démarche se veut simple et rapide, à l’image des services déjà proposés par la fédération aux propriétaires d’anciennes. Il suffit de réunir les informations essentielles liées au véhicule, en particulier le numéro d’immatriculation mentionné sur la carte grise collection.
Une fois la demande validée et le paiement effectué, la vignette est envoyée par courrier à domicile. Elle arrive donc comme n’importe quel document administratif, sans passage obligatoire en préfecture ou chez un professionnel.
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Reste ensuite à l’installer au bon endroit. La vignette doit être apposée sur le pare-brise, côté droit. Elle prend symboliquement la place laissée libre par l’ancienne vignette d’assurance, désormais supprimée. Là encore, rien n’est laissé au hasard : ce positionnement la rend facilement visible, sans gêner la vision du conducteur.
Pour les collectionneurs, il y a presque un petit rituel derrière ce geste. Coller cette pastille, c’est assumer et afficher ce statut particulier, un peu comme on fixerait un blason sur une carrosserie restaurée avec soin.
Crédit : Eckhard Henkel / Wikimedia Commons, licence CC BY-SA 3.0
Une portée surtout symbolique face aux ZFE et à la vignette Crit’Air
Officiellement, la vignette collection n’offre aucun avantage de circulation supplémentaire. Un automobiliste qui la colle sur sa voiture ne gagnera pas de nouveaux droits dans les zones à faibles émissions, ni de passe-droit face aux restrictions liées à la vignette Crit’Air.
Pour autant, cette pastille n’est pas un gadget. Dans un contexte où les réglementations environnementales se durcissent, elle réaffirme que les anciennes ne sont pas des “pollueuses du quotidien”. Elles roulent rarement, souvent le week-end, lors de sorties, de rallyes ou de rassemblements.
Les chiffres le rappellent d’ailleurs de manière très claire : les véhicules de collection représentent environ une voiture sur mille cinq cents en circulation, soit moins de un pour cent du parc. Leur impact global sur la pollution reste donc presque nul, surtout comparé aux flux de trafic quotidien.
Ce que cette vignette met en avant, c’est la dimension culturelle de ces autos. Pour Jean-Louis Blanc, président de la FFVE, les véhicules de collection sont avant tout des objets patrimoniaux qui doivent être préservés. Ils racontent une histoire industrielle, technique, mais aussi sociale, que ce soit à travers une citadine populaire, une berline familiale ou un coupé plus prestigieux.
La pastille vient donc comme une sorte de badge, un signe de reconnaissance discret, mais lisible par les riverains, les élus et les forces de l’ordre. Elle rappelle que si ces voitures ont le droit de circuler malgré les ZFE, ce n’est pas par dérogation de confort, mais parce qu’elles incarnent une mémoire mécanique.
Crédit : Santeri Viinamäki / Wikimedia Commons, licence CC BY-SA 4.0
Un symbole d’unité pour les collectionneurs, avec un avenir encore ouvert
Longtemps réclamée, la vignette collection ne se contente pas d’orner les vitres des anciennes. Elle crée aussi un sentiment d’appartenance à une même communauté. Qu’il s’agisse d’un petit cabriolet populaire, d’une berline anglaise chic ou d’un coupé sportif italien, tous peuvent arborer le même signe distinctif dès lors qu’ils remplissent les critères.
Pour les collectionneurs, c’est une façon de se reconnaître entre eux, mais aussi de se rendre visibles aux yeux du grand public. Beaucoup de passants ignorent encore ce qu’implique une carte grise collection, ou pourquoi certaines voitures ont le droit de circuler sans vignette Crit’Air dans des zones normalement interdites. La vignette devient alors un support pour expliquer, transmettre, parfois même susciter la curiosité des plus jeunes.
Elle rappelle aussi que le patrimoine roulant ne se résume pas à quelques modèles iconiques enfermés dans des musées. Ce patrimoine circule, roule, s’entretient, se restaure, se montre sur route ouverte. Chaque vignette collée sur un pare-brise raconte en creux des heures passées à chercher des pièces, à refaire une sellerie, à sauver une auto de la casse.
Rien n’indique pour l’instant que cette vignette donnera accès à des privilèges supplémentaires. Aucune nouvelle règle, aucun nouveau dispositif de circulation n’a été annoncé. Officiellement, elle reste un marqueur visuel, autorisé et encadré, mais sans effet direct sur les ZFE ou les taxes.
Et c’est justement là que réside la vraie révélation : derrière l’effervescence autour de cette vignette collection, tout repose aujourd’hui sur le symbole. Une simple pastille à quinze euros, valable cinq ans, qui ne change rien sur le papier, mais qui pourrait demain servir de base à de nouveaux aménagements, si les pouvoirs publics décidaient un jour de donner encore plus de poids aux véhicules de collection.
- 17/11/2025 à 09:32encore une arnaque les plaques noire prouvent a elle seule que c'est une voiture de collection ou va l'argent des vignette surement pas pour les vieux comme elle ètait prévue jadis
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