Après un examen de seulement 5 minutes aux urgences, un enfant de 9 ans décède
Dans quelques jours, la justice rendra son verdict. Une pédiatre va être jugée le 30 juin prochain concernant la mort du petit Hassan âgé de 9 ans, décédé en 2020.
Il s’était présenté aux urgences avec sa mère mais après un examen de seulement 5 minutes, il est décédé des suites d’un syndrome inflammatoire sévère.
Un petit enfant de 9 ans décède
Le 30 juin, le tribunal correctionnel de Marseille rendra son verdict dans une affaire douloureuse qui interroge le rôle du corps médical.
Une pédiatre y est jugée pour homicide involontaire après la mort d’Hassan*, un garçon de 9 ans autiste, décédé en mai 2020.
L’enfant, souffrant de fièvre, d’éruptions cutanées et d’une grande fatigue, avait été conduit aux urgences pédiatriques de l’hôpital Nord.
Après un premier examen mené par une interne, la pédiatre senior descend évaluer la situation. Selon le père, la consultation a été expédiée en moins de cinq minutes.
Le diagnostic tombe : scarlatine. Maladie bactérienne certes désagréable, mais habituellement bénigne. L’enfant est renvoyé chez lui avec un traitement antibiotique, sans hospitalisation.
L’enfant décède deux heures après
Mais à peine deux heures après sa sortie, Hassan est victime d’un arrêt cardiaque. Il meurt quelques jours plus tard à l’hôpital de La Timone, des suites d’un syndrome inflammatoire grave, de type « Kawasaki-like », observé chez certains enfants dans le contexte post-Covid.
Si cette pathologie restait peu connue à l’époque, des consignes de vigilance avaient déjà été diffusées. L’interne dit d’ailleurs avoir évoqué cette hypothèse avec sa supérieure, sans être écoutée.
Le ministère public considère que la pédiatre a commis plusieurs négligences élémentaires, évoquant notamment l’absence de preuve d’un véritable examen clinique.
Rien ne démontre que le cœur, les poumons ou l’abdomen de l’enfant aient été auscultés. Il requiert seize mois de prison avec sursis. La défense, elle, soutient qu’aucune action médicale n’aurait pu sauver l’enfant et conteste toute faute grave.
Pour les parents d’Hassan, au-delà de la douleur incommensurable, ce procès est aussi une quête de vérité. Ils espèrent que ce drame permettra d’alerter le milieu hospitalier sur l’importance de ne jamais sous-estimer les signes cliniques, même lorsque le diagnostic semble évident.
Le jugement attendu le 30 juin ne rendra pas leur fils, mais il pourrait, à leurs yeux, éviter d’autres tragédies.
*Nom modifié pour préserver l’anonymat de la victime.