La femme sur la photo de la « fille afghane » raconte la triste histoire derrière le cliché
Sans dire un mot, cette femme a représenté à elle seule l’atroce combat de tout un peuple ! Il s’agit du personnage à l’origine de la célèbre photo « Afghan Girl ». Son parcours de vie témoigne du cauchemar et de la souffrance que doivent subir ceux qui ne sont pas chez eux dans leur propre pays.
Le photographe retrouve la jeune femme !
En 1984, le photographe Steve McCurry se rend auprès de la population afghane afin de montrer ce qui s’y passe. Là, il remarque une petite fille d’environ 13 ans, avec des yeux verts aussi profonds qu’un océan. Sans hésiter, il la prend en photo et le cliché devient une couverture pour la National Geographic.
Très vite, la photo de la « fille afghane » fait le tour du monde. Les gens s’émerveillent en regardant les yeux perçants d’une si jeune fille. De son côté, Steve McCurry essaie de la retrouver pour lui raconter ce qui se passe. Finalement, il la retrouve au Pakistan. La jeune femme s’était mariée peu après avoir pris la photo et a dû se réfugier ailleurs !
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Le vrai nom de la jeune femme est Sharbat Gula. Lors d’une interview avec Al Jazeera, McCurry déclare : « La photo de 1984 témoignait de sa dignité, de son innocence, de son cœur, de sa force et de sa persévérance. Elle a humanisé la véritable lutte des réfugiés de guerre dans le monde, sans un mot, simplement par son visage ».
Elle traverse la pire épreuve de sa vie !
D’après McCurry : « Quand nous l’avons retrouvée en 2002, elle était mère et continuait sa lutte pour essayer de joindre les deux bouts pour sa famille. Nous avons vu une évolution de la difficulté transcender son visage. Elle semblait endurcie par le climat, l’anxiété, le manque d’hygiène et la mauvaise alimentation. Malgré tout ce qu’elle a enduré, elle continue ».
Sauf que les difficultés ne vont pas tarder à s’accroître pour la jeune femme. Elle a vécu 35 ans au Pakistan, jusqu’à ce que les autorités locales l’accusent d’utiliser de faux papiers. En prison, elle a lutté contre une hépatite C et a pu sortir après 15 jours. Mais à son retour, elle apprend une affreuse nouvelle ! Elle a perdu son mari, sa fille de 22 ans et sa petite-fille de deux mois.
On lui a d’abord permis de les enterrer avant de l’expulser vers son pays d’origine. « C’était l’incident le plus dur et le pire de ma vie. Je leur ai dit que je rentrais dans mon pays. Je leur ai dit : « Vous m’avez laissée ici pendant 35 ans, mais à la fin, vous m’avez traitée comme ça ». C’est suffisant », raconte cette femme.
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Elle peut enfin donner son avis !
Dès l’arrivée de Sharbat Gula à Kaboul, le président de l’époque, Ashraf Ghani, lui offre un appartement. Mais quelques années après, son pays fait de nouveau face à la guerre et cette femme a dû fuir. Dès l’arrivée au pouvoir des talibans, elle a su qu’ils pourraient s’en prendre à elle. Heureusement, l’Italie lui accorde l’asile !
Elle déclare : « Cette photo m’a posé beaucoup de problèmes… J’aurais préféré qu’elle ne soit jamais prise. Je me souviens bien de ce jour-là, de ce photographe qui est arrivé à l’école du camp de Nasir Bagh. J’étais enfant. Je n’aimais pas les photos. Dans la culture afghane, les femmes n’apparaissent pas sur les photos ».