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Amélie Mauresmo, hantée par son enfance, elle se confie

Publié par Déborah Attias le 31 Mai 2025 à 20:30

Dans la grande famille du sport français ou internationale, Amélie Mauresmo a une place à part. À l’instar de nombreux collègues, elle a eu des hauts et des bas. Cependant, en coulisses, les curieux ne lui laissent aucun répit. C’est pourquoi, une fois son dernier match joué en 2009, elle ne s’est pas reposée sur ses lauriers. Estimant qu’elle a encore beaucoup à donner au monde du tennis, elle s’est ensuite impliquée à sa manière. Aujourd’hui, c’est l’heure du bilan ! On va tout vous raconter dans les moindres détails.

Des débuts prometteurs

Le 5 juin 1983, Yannick Noah remporte Roland-Garros. Comment oublier sa danse de la joie sur le terrain ? C’est presque impossible tant la séquence a fait le tour du monde. Du haut de ses quatre ans, la petite Amélie Mauresmo se souvient de la joie provoquée par l’événement sportif. D’ailleurs, une fois le match terminé, la légende raconte qu’elle a été dans le tennis et qu’elle a tenté de reproduire les gestes du héros du jour…sans avoir de raquette ! De quoi forcément attendri ses parents. C’est pourquoi, quand ils lui demandent de choisir une activité sportive, le tennis semble s’impose comme une évidence. Bien des années plus tard, elle va nouer des liens d’amitié avec ce champion pas comme les autres. Pour la définir, elle ne va pas mâcher ses mots. « Ce qui nous unit, c’est la générosité et le fait de mettre le groupe avant les individualités. ».

Au début, Amélie Mauresmo essaie un club de tennis située dans la ville de Bornel, dans le département de l’Oise. Par contre, sa licence, elle va l’obtenir au TC Méru. Pendant une douzaine d’années, elle ne va pas perdre une miette des entrainements et encore moins des conseils dispensés par ses professeurs. Cette perfectionniste dans l’âme a confié se remettre en question en permanence. De plus, avant chaque match, ces trois objectifs demeurent sa priorité. « Le goût du travail, le dépassement de soi et la force d’y croire »

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Lorsque les férus de la petite balle jaune l’ont vu pendant l’édition junior de Roland Garros en 1996, ils ont compris presque immédiatement qu’elle avait du potentiel. Et pour cause, malgré une horrible douleur liée à une tendinite à l’épaule, Amélie Mauresmo ne déclare pas forfait. Résultat des courses, après un suspence insoutenable, elle s’impose face à Meghann Shaughnessy.

Comme le veut la tradition de tous les joueurs de tennis professionnels, Amélie Mauresmo participe au tournoi de Wimbledon. Là encore, la magie opère tant avec le public qu’avec les experts. Désormais championne du monde junior, elle s’accroche comme jamais à sa bonne étoile.

Deux ans plus tard, Amélie Mauresmo est devenue majeure. Inscrite au tournoi de Berlin, elle titille la curiosité de ses adversaires. Preuve étant, au tournoi de Berlin, elle semble infatigable et indélogeable. Hélas, Conchita Martinez va avoir le dernier mot. On l’a compris, la française ne parvient pas à se hisser à la première place. Malgré tout, elle n’a pas à rougir de sa performance !

QUID des plus grands matchs d’Amélie Mauresmo

Juste avant le passage à l’an 2000, Amélie Mauresmo parvient à battre la numéro Un mondiale de l’époque Lindsay Davenport. Ephorique, elle se précipite dans les tribunes pour embrasser sa dulcinée. On l’a compris sans avoir besoin de dessin, après cette demi-finale riche en rebondissements et ultra médiatisée, elle est convaincue qu’elle va remporter cette compétition en Australie. Sauf qu’elle ignore encore que la Suissesse Martina Hingis va faire vaciller son précieux équilibre.

En 2001, Amélie Mauresmo multiplie les victoires et les récompenses. En France ou en Europe, rien ni personne ne semble être en mesure de résister à ses services et à ses balles de match. Or, une fois en Italie, à cause de la fatigue ou de la pression, elle s’effondre face à Jelena Dokić.

Pour la saison 2002, Amélie Mauresmo prend une décision radicale. Ce changement d’entraineur à la dernière minute a de quoi étonner la presse spécialisée, mais également tous ceux qui suivent son parcours. C’est pourquoi, elle va prendre quelques minutes pour se justifier. En plus de la faire rire aux éclats, Loïc Courteau a plus d’un tour dans son sac. « Il m’a mené à une évolution dans le jeu, mais aussi, au fil des années, dans mon cheminement personnel.»

À la fin de l’année 2003, soit pile vingt ans après avoir tenté d’imiter son idole Yannick Noah, Amélie Mauresmo et ses amies françaises repartent avec la Fep Cup. Dans l’équipe crée par le capitaine Guy Forget, elle se sent à sa place. De cette manière, elle se hisse dans le top 5 mondial.

En 2004, tout sourit à Amélie Mauresmo. Classée dans les meilleures joueuses de tennis de la planète, et donc de sa génération, elle remporte au moins cinq tournois à la suite. De quoi impressionner toutes ses rivales et forcer l’admiration des jeunes pépites. Cerise sur le gâteau, aux Jeux Olympiques d’Athènes, elle gagne une médaille d’argent.

Souhaitant renouveler l’exploit de la Fed Cup, Amélie Mauresmo n’est pas au bout de ses surprises. En effet, lors de la session de 2005, l’équipe russe est déterminée à damner le pion aux tricolores. Qu’à cela ne tienne, elle sait qu’elle finira par se venger de cette défaite.

Qu’à cela ne tienne, l’année d’après, Amélie Mauresmo inscrit à son CV son tout premier Grand Chelem. Que ce soit à l’Open d’Australie ou encore à Wimbledon, elle illumine le terrain et ne laisse donc aucune chance à Justine Henin.

Hélas, pendant les trois années suivantes, Amélie Mauresmo a enchainé les désillusions. Malade physiquement (appendicite) et psychologiquement (dépression), ses admirateurs de la première heure redoutent le pire. Fort heureusement, au début de l’année 2009, l’Open de Brisbane va lui redonner un peu d’espoir. Une fois arrivée en quart de finale, elle ridiculise la première mondiale Ana Ivanović.

L’Open Gaz de France 2009 est sa dernière compétition officielle. Pour l’occasion, Amélie Mauresmo accède à la finale. Certes, tout au long de cette édition, ce n’était pas de tout repos pour la Française. Encore énervée contre sa compatriote russe Elena Dementieva, elle va redoubler d’effort sur la terre battue. Et ça finira par porter ses fruits !

Comme nous venons de vous le mentionner, Amélie Mauresmo a rangé sa raquette au vestiaire quelques jours avant de passer à 2010. Qu’on se rassure, si elle ne va plus jouer, elle va désormais mettre son professionnalisme au service des autres. De quoi provoquer des émotions dans les vestiaires mais aussi dans les tribunes des compétitions françaises ou internationales.

Une entraineuse ou une capitaine pas comme les autres

Rien de tel que la Fed Cup pour enfiler pour la premire fois son costume de capitaine ! Presque 15 ans après son sacre en tant que joueuse, elle espère bien inscrire les Bleues une seconde fois dans l’histoire de ce tournoi mythique. Hélas, rien ne se déroule comme prévu. La défaite, puis sa seconde grossesse l’ont forcé à revoir sa copie en urgence.

Fin juin 2018, son ami et modèle Yannick Noah lui offre un beau cadeau en lui cèdant sa place à la Coupe Davis. Cette mission est d’autant plus symbolique qu’elle est la première femme à avoir de telles responsabilités. Après avoir longtemps hésité, elle défraie la chronique. En effet, au lieu de l’accepter, elle a décliné cette proposition. Par la suite, elle révèle avoir préféré concentrer ses efforts sur un joueur que sur plusieurs. Etre l’entraîneuse de Lucas Pouille est désormais sa seule et unique priorité. Hélas, la pandémie va venir interrompre cette belle collaboration.

A la fin de l’année 2021, à 42 ans, elle devient la directrice du tournoi de Roland-Garros. Encore une fois, elle est fière d’être la seule femme à avoir décroché ce rôle tant convoité. De son propre aveu, être responsable de cette quinzaine sportive est le plus beau « cadeau » de sa carrière.

Une vie privée mouvementée

À la fin du premier millénaire, Amélie Mauresmo est sur son petit nuage. Comme nous l’avons raconté précédemment, du haut de ses 20 ans, son jeu est meilleur que celui de la numéro mondiale Lindsay Davenport. C’est une fois la demi-finale remportée, elle se précipite dans les gradins pour embrasser sa chérie Sylvie Bourdon. Face aux photographes et aux caméras de télévision, elle affiche clairement sa préférence pour les femmes.

Seize ans après, Amélie Mauresmo fait un constat sans appel sur cette séquence devenue collector « C’était compliqué. J’ai pris cher à ce moment-là et pendant pas mal de temps », Forcément, face aux critiques de tous ses détracteurs, elle n’a pas eu le choix que réduire radicalement son cercle afin de se protéger. Quand on lui demande si son baiser était prémédité, elle persiste et signe. « Ça s’est fait comme ça, au feeling, sans trop réfléchir et sans calculer. En somme, c’était un geste de sincérité » mais surtout d’amour. On l’a compris, elle ne regrette rien de ce tsunami médiatique où tout a basculé autour d’elle, surtout quand des anonymes la remercient encore des décennies après. A ses yeux, le plus « important est d’avoir réussi à faire bouger les lignes».

Sur les réseaux sociaux, Amélie Mauresmo poste souvent des photographies de ses deux enfants, Aaron et Ayla. Comme d’autres enfants de star, ils sont pris de dos ou de profil. Et pour cause, l’objectif de leur incroyable maman est de les surveiller comme le lait sur le feu.

En plus des fans un peu trop insistants, Amélie Mauresmo a du mal à gérer sa séparation avec son ex-femme. Par le biais de son avocate, cette dernière nie avoir harcelé moralement à de nombreuses reprises l’ancienne capitaine de l’équipe de France de Tennis. Dans l’incapacité de travailler, le médecin a prescrit à l’ex numéro 1 mondial un repos forcé de 10 jours. Or, cet argument n’a pas réussi totalement à convaincre le juge. A la fin du procès à huit clos, le verdict laisse personne indifférent. Elle est condamnée à « quatre mois de prison avec sursis, injonction d’éloignement et une amende d’un euro symbolique » Furieuse, elle vient de faire appel. Affaire à suivre…

Amélie Mauresmo balance du lourd sur son enfance

On le sait à présent, Amélie Mauresmo a passé presque toute son enfance ainsi que son adolescence sur de la terre battue. Avec de la maturité et du recul, elle estime qu’elle n’a « jamais regretté ce choix ». Par contre, elle évoque des chapitres compliqués à gérer. « Je suis partie de chez moi à 11 ans. Je me souviens, je reprenais le train le samedi midi, car il y avait école le samedi matin à l’époque et je revenais le dimanche soir. Donc j’avais, et même pas tous les week-ends, une journée et demie, voire que 24 heures de repos. » Tout ce qu’elle qualifie aujourd’hui de fêlures a eu un impact sur sa personnalité. Désormais endurcie, elle ne se fait pas de cadeau et réussit de cette façon à « atteindre ses objectifs. »

Malgré tout, la mort de son géniteur en 2004 a brisé son cœur en mille morceaux. Six mois après le drame, la joueuse accède au titre de numéro 1 mondiale. Face aux caméras de Clique et au bienveillant Mouloud Achour, elle laisse sortir sa tristesse et conclut ainsi. « Ça a été un événement qui a été évidemment très difficile à accepter, mais ça m’a donné cette distance. » Désormais, elle a un seul leitmotiv. « Être bien dans sa vie, sa peau, dans ce qu’elle fait. À partir de là, elle sait que tout le reste s’enchaîne ! »