Ary Abittan, plus que jamais seul et abandonné, il se confie
Dans la grande famille des humoristes, le beau sourire d’Ary Abittan illumine les écrans de cinéma, de télévision ou les salles de spectacle. En effet, toujours prêt à amuser la galerie ou à émouvoir ses fans, il a enchainé les projets en solo ou avec ses collègues.
Or, un an après la pandémie, et plus précisément à la Toussaint 2021, son équilibre va vaciller. Forcé de se garder le silence pendant trois longues années, il vient de faire le bilan de ce cauchemar éveillé dans quelques interviews. On va tout vous raconter dans les moindres détails !
Une famille en or
Comme l’atteste la photo ci-dessus, Ary Abittan est un enfant espiègle. Aussi loin que ses souvenirs remontent, il a la nette impression d’avoir trouvé la technique pour « de capter les travers, les mimiques de mes “trente-neuf” oncles, de mes tantes, des voisines. » Par contre, à l’école, c’est une autre histoire. Au lieu d’apprendre et de réciter sagement ses leçons, le trublion préfère se mettre en scène et les jouer devant ses camarades. Forcement, au bout d’un moment, cela a une incidence sur ses résultats.
Sa mère, son soleil
Si Ary Abittan devait résumer son lien avec sa mère, il dirait incontestablement qu’il a été bercé par le son si particulier de ses nombreux éclats de rire. « Il y a quelque chose de fort dedans. Il est authentique et naturel.» D’ailleurs, s’il a finalement choisi une voie artistique, c’est surtout pour elle. Aussi, dès qu’il sait qu’elle est dans la salle, il se lance le défi de la localiser.
Son père, son héros
Quand il parle de son père, Ary Abittan a les yeux qui brillent. « Je l’adore, j’ai beaucoup d’admiration pour lui. Ce mec est extraordinaire, il nous a tout donné. Vraiment. » D’ailleurs, lorsque ce dernier divorce, il décide d’imiter son fils, au point de lui parfois déclencher un sentiment de honte, voir de malaise. « Il venait me rejoindre en boîte, avec ses copains, habillé en blanc (…) on dirait les Bee Gees qui arrivent dans une boîte ». Pire encore, si l’occasion s’y prête, afin d’attirer l’attention de potentielles conquêtes, il utilise la notoriété de son fils aîné. Qu’on se le dise, cette stratégie est loin d’avoir fait ses preuves !
Sa sœur, son modèle
Proche de sa petite sœur, Ary Abittan souligne sa détermination. Dans de rares entretiens accordés à des confrères, il fait un constat rempli de tendresse. « On peut être issu des mêmes parents, mais ne pas avoir le même cerveau du tout ! » C’est l’évidence, pétri d’admiration pour Rina, il sait qu’il peut compter sur son soutien indéfectible. Et que la réciproque est vraie !
À peine majeur, il tire un trait sur l’école. Dès lors, il va enchainer les petits boulots. Quand il ne vend pas des fruits sur le marché de Sarcelles, il conduit son taxi de son géniteur. De ces expériences, il souhaite uniquement retenir les bons moments. Mieux encore, à force de « des gens de tous horizons », les idées de sketchs fusent.
Le théâtre, la première passion de Ary Abittan
Ary Abittan a une dette envers ses trois artistes
Le peu d’argent qu’Ary Abittan a réussi à mettre de côté, il le dépense dans des cours de théâtre. Et sa stratégie finit par payer. En effet, auprès des spectateurs du café-théâtre du Splendid ou du Trévise, il va avoir l’occasion de passer de la théorie à la pratique. Très vite, la magie opère au point qu’il va faire la première partie d’un certain Enrico Macias.
Qu’on se le dise, lorsque Gad Elmaleh alias le roi du stand-up français lui donne sa chance, Ary Abittan est sur son petit nuage. D’ailleurs, conscient de son talent, « sa spontanéité, désinvolture et son panache » l’humoriste lui offre d’abord un petit rôle dans son film Coco. Ensuite, il va demander à sa sœur Judith de l’aider à monter son tout premier spectacle.
De nature franche, Elie Semoun n’a pas hésité à voler au secours de son ami Ary Abittan. Alors en plein tsunami médiatique, il est l’un des seuls du métier à prendre publiquement sa défense. « Je suis malheureux pour les artistes qui ne peuvent plus s’exprimer parce qu’ils sont considérés comme ringards ou qu’ils ont été conspués médiatiquement, car ils ont fait des bêtises » Du reste, longtemps mis à l’écart par la profession à cause des propos polémiques de son ancien camarade Dieudonné, il connaît hélas ce sentiment de rejet.
Quelques passages à la télévision
Pendant deux saisons de Nos années pension, Ary Abittan va enfiler le costumer de Bobor. Qu’on se le dise, cette série possédait tous les ingrédients du succès, telles que des répliques ciselées ainsi qu’un casting quatre étoiles. Or, en coulisses, l’attitude du comédien pose quelques problèmes à la production. Qualifié de « lourdaud, malpoli, mais pas méchant », il enchaine les maladresses.
Bien des années plus tard, il va avoir l’occasion de se rattraper en donnant la réplique à Julie de Bona. D’ailleurs, quand on lui demande comment il a décroché le premier rôle, il révèle que la réalisatrice Stéphanie Pillonca-Kervern a rédigé le scénario d’Apprendre à t’aimer en pensant à lui. « C’était loin de mon registre comique. Ça m’a fait énormément plaisir qu’on me propose quelque chose à contre-emploi de ce que les gens s’imaginent. » Du reste, il va graver ce tournage à jamais dans sa mémoire.
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Sa complicité quasi immédiate avec la petite Naomi Joy est l’une de ses plus belles récompenses. « Je suis arrivé, elle m’a tendu les bras. Ce sont des enfants qui démentent toute brutalité et toute violence dans ce monde. »
Ary Abittan : que retenir de ses prestations au cinéma ?
Quand le réalisateur des deux volets du Grand Pardon et de L’Union sacrée le contacte, Ary Abittan saisit l’opportunité au vol. Du reste, la complexité de « l’histoire de cette fille qui, pour se sortir d’une situation embarrassante, lance une fausse rumeur contre elle-même », il fait tout pour se démarquer.
Dans La Traque, il va se métamorphoser en agent du Mossad (services secrets israéliens). Et même s’il a que quelques minutes à l’écran, pouvoir rendre ainsi hommage à Serge et Beate Klarsfeld est un honneur.
Comme il en a l’habitude, Olivier Nakache et son complice Eric Taledano s’inspirent de leur quotidien pour donner des directives à leur troupe d’acteurs. Et du beau monde il y a dans son long métrage : Vincent Elbaz, François-Xavier Desmaison, Omar Sy, Isabelle Carré ou encore Valérie Karsenti vont lui donner de précieux conseils pour la suite.
Ary Abittan, indispensable
Dans l’Esprit de famille, il est enfin sur l’affiche, et non pas dans uniquement dans le générique. Cette fois, Richard Berry est le chef d’orchestre et va tenter de canaliser les deux humoristes sur le plateau. Qu’on se le dise, ce challenge est plutôt réussi. Au cours de la promotion de ce téléfilm, Ary Abittan va en profiter pour dévoiler un trait de caractère commun avec son personnage, l’hypocondrie.
En 2014, Ary Abittan devient l’un des trois gendres (pas) idéals de Qu’est ce qu’on a fait au bon dieu. Sauf qu’entre prises, il va convaincre Médi Sadoun de déconcentrer leurs autres partenaires. « n chantait, riait, déconnait, se lançait des vannes et faisait des jeux.» Est-ce que cette bonne ambiance a contribué au succès du premier épisode de ce film ? On ne le saura jamais !
Visiblement pas effrayé, le réalisateur propose un autre projet à ces deux joyeux lurons. Cette fois, Ary Abittan endosse le rôle du policier face à un prisonnier pas comme les autres. De quoi amuser les deux frères de cœur et de faire passer un bon moment aux cinéphiles.
Comme le dit l’expression, « jamais deux sans trois » ! Dans À bras ouverts, sa complicité avec Christian Clavier est indéniable. Certes, à la base, le belge François Damiens devait être de la partie. Or, en lui montrant son implication personnelle et professionnelle, Ary Abittan a réussi à convaincre le cinéaste. « J’ai pu passer énormément de temps compagnie de Roms. J’ai découvert un peuple magnifique, avec une culture totalement différente de la nôtre. »
QUID des trois tournées d’Ary Abittan
Quelques mois avant la première victoire de la France à la coupe du monde, Ary Abittan remporte la sienne. Ce 10 janvier 1998, il ne l’oubliera jamais pour une multitude de raisons. « Le forum des Cholettes, c’est un peu l’Olympia de Sarcelles. J’y jouais mon premier grand spectacle où il y avait 700 personnes… tout le monde était là. À la fin, mon père s’est mis debout, il a levé les bras au ciel…Comme s’il m’avait donné sa permission de faire ce métier ! »
Une décennie plus tard, Ary Abittan prouve à ses admirateurs qu’il les aime « à la folie ». Écrit à deux mains avec Judith, la sœur de Gad, chaque minute de ce one-man-show est devenu culte. Et pour cause, en une heure et demie, il rend hommage à tous les personnages croisés dans ses années d’errance dans les rues de capitale.
Comme son nom l’indique, ce spectacle est largement autobiographique. Même s’il a eu des moments plus douloureux que d’autres, Ary Abittan n’en tient pas rigueur à son entourage. Au contraire, d’abord, il va volontairement grossir ses petits défauts (hypocondrie et anxiété). Ensuite, il va nous raconter que ses épreuves (divorce, difficultés liées à la paternité) l’ont aidé à rebondir et à grandir.
Qui sont les femmes d’Ary Abittan ?
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Quand il avait 24 ans, Ary Abittan avait déjà la bague au doigt. Avec son amie d’enfance, la belle Sylvie, il a eu trois magnifiques filles. Certes, devoir gérer sa carrière et sa vie de père n’a pas été un long fleuve tranquille. C’est pourquoi, lorsqu’il décide de s’en séparer, il décide de tout faire pour qu’elles ne manquent de rien !
Et elles ont fini par renvoyer la pareille. Au plein tsunami médiatique, il salue avec émotion leur courage et leur aide. « On a beaucoup parlé, j’ai essayé de les protéger. Quand il y a une épreuve de ce genre, ça concerne tout le monde »
Depuis le début de la pandémie, Ary Abittan est amoureux de Sarah-Line Attlan. De leur rencontre chez un ami commun en passant par des retrouvailles sur un site de dating, ils semblaient être ‘un pour l’autre.
Et là, pour Ary Abittan, tout bascule
Ce dernier samedi d’octobre 2021, Ary Abittan fixe rendez-vous à sa maitresse. Avec cette jeune fille un peu plus jeune que lui, il passe du bon temps. Ce soir-là, entre deux publicités des 20 ans de la Star Academy, la tension va monter d’un cran. Et pour cause, ce (second) rapport intime va prendre une tournure cauchemardesque. Choqué par l’attitude du comédien, elle ira porte plainte. De plus, un examen médical va révéler des stigmates physiques.
Dès le lendemain, la police va interpeller Ary Abittan. Placé en garde à vue, il est mis en examen pour viol. De l’avis des experts de l’époque, il risque jusqu’à 15 ans de prison. « Horrifié » par les dires de sa détractrice, « sous le choc », « catastrophé », « abasourdi, dans un état très fragile », il va panser ses plaies en silence. Placé sous contrôle judiciaire, il va respecter les impératifs à la lettre.
À l’été 2023, la justice tranche. Contre toute attente, les juges estiment qu’il n’est « pas possible de conclure que les lésions traumatiques et saignements de la plaignante résultent d’un acte de pénétration sexuelle non consenti» . Un peu en confiance, Ary Abittan va sortir la tête de l’eau.
Au printemps 2024, un non-lieu est prononcé. Révulsée, la partie adversaire va faire appel. Il faudra attendre janvier 2025 pour que tout rentre de l’ordre.
Ary Abittan fait le point
A peine a-t-il entamé ses spectacles qu’Ary Abittan est interpellé vivement par des associations fémininstes. Bien qu’il « respecte leur combat parce que c’est très, très important la libération de la parole de la femme,» il souligne que son cas est particulier. « J’ai été accusé à tort et j’ai été innocenté trois fois. »
Sur le plateau de C à vous, il dévoile son état d’esprit passé et actuel. « Je voulais réserver ma parole à la justice, je ne voulais pas jouer le jeu du tribunal médiatique. C’était très important pour moi. Donc je l’ai fait, aujourd’hui je suis là, je suis très heureux d’être là »
Et si on l’interroge sur le contenu de son spectacle, il résume à sa manière aux auditeurs de RTL. « Quand la douleur est trop forte, à un moment donné, on se dit bon qu‘on va commencer à sourire un petit peu.» Enfin, sans donner de nom, il évoque le comportement ambivalent grande famille du cinéma et du théâtre. « D‘autres n’étaient plus là, mais je ne leur en veux pas. Ils ont jugé que c’était bon pour eux, parce que peut-être, ils n’avaient pas les armes.» Aussi, il « préfère se concentrer sur les gens là et qui l’ont soutenu (…) et qui l’ont sauvé. »