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Véronique Sanson : enfin de retour en France, découvrez son havre de paix

Publié par Déborah Attias le 02 Juin 2025 à 2:28

Dans la grande famille de la variété française, Véronique Sanson se distingue. Dans un premier temps, les mélomanes identifient à présent rapidement sa voix. Ensuite, à l’intérieur de son répertoire, force est de constater que les mélodies (douces ou rythmées) n’ont pas pris une ride.

Enfin, les paroles de ces tubes font réfléchir. Cependant, durant plus d’une décennie, et par amour, la chanteuse a plié bagage hors de nos frontières. C’est l’évidence, ce déménagement a laissé des traces indélébiles dans son âme. Pour la première fois, nous allons vous dévoiler les coulisses de toutes ses aventures.

Véronique Sanson, une femme caméléon

Un départ précipité

Au début des années 70, Véronique Sanson est une jeune femme épanouie, du moins en apparence. Du reste, sa rencontre avec le compositeur Michel Berger est une aubaine. Du reste, à l’époque, ce dernier n’est pas sur le devant de la scène. Par contre, au sein de sa maison de disque, il a du flair pour dénicher les virtuoses. C’est pourquoi, dès qu’il a entendu le son de sa voix, il a un coup de cœur. Rapidement, la relation professionnelle entre deux artistes change de nature. Devenus fusionnels, les tourtereaux ignorent encore que tout va basculer deux ans plus tard.

À l’époque, Michel Berger est à l’affût de nouveaux talents. Aussi, lorsqu’il apprend que Stephen Stills et son groupe sont en concert à Paris, il réserve deux places, sans toutefois consulter sa compagne du moment, Véronique Sanson. Au début, elle n’est pas motivée du tout pour l’accompagner. Or, par miracle, elle finit par se laisser convaincre à la dernière minute. Dès les premières notes, elle est comme envoutée par la prestation rock de cet américain.

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Quelques jours plus tard, Véronique Sanson recroise le chemin de Stephen Stills. Un jeu de séduction va commencer et prendre des proportions inimaginables. À cause des kilomètres qui les séparent, ce qui devait juste être une liaison sans lendemain va se transformer en passion brûlante. Juste avant son retour dans le pays de l’oncle Sam, il insiste pour qu’elle tire un trait sur son passé et le suive. Sous emprise, elle va échauder dans l’urgence un plan machiavélique. D’abord, elle va mettre peu de personne dans la confidence. Puis, elle emprunte de l’argent à sa consœur Nicoletta. Au lieu de freiner ses ardeurs, l’interprète de Mamie Blues va lui offrir les billets d’avion sur un plateau. La légende raconte qu’un soir d’octobre 1972, elle a pris la poudre d’escampette en prétextant à son prince charmant qu’elle sortait acheter des cigarettes.

Le rêve ou le cauchemar américain ?

Pendant plusieurs jours, Michel Berger part sa recherche. Angoissé et convaincu qu’elle a eu un terrible accident, il fait la tournée des hôpitaux. Hélas, Véronique Sanson ne donne plus de son et encore moins ni d’image. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle semble s’être évaporée dans la nature. Sans l’intervention d’un agent d’Interpol, personne n’aurait su et pu la géocaliser. Quant aux rares confidents, ils ont tenu leur parole jusqu’au bout. Pendant une période, elle vivait incognito dans un hôtel de New York avec son nouvel amoureux. Avec le recul, elle confie qu’elle n’est vraiment pas fière de son acte.

Une fois prise la main dans son sac, au lieu de présenter des excuses, Véronique Sanson persiste et signe. D’abord, elle range symboliquement dans un coin son passeport. Puis, elle décide d’acquérir la nationalité. Cerise sur le gâteau, elle va officialiser en se mariant avec son amant.

Peu de temps après, le couple va déménager loin de l’agitation new-yorkaise. «On s’était quand même fait une prison dans cette maison perdue à 3 000 mètres d’altitude.» Parmi les rares invités connus, elle salue la visite de Julien Clerc et de France Gall. De plus, elle explique que le lieu a servi pour le tournage du film d’horreur Shining. « Il y avait de la neige jusqu’en mai. Finalement, dans cette solitude inouïe, j’ai beaucoup écrit » Contrairement au héros qui enchaine les pages blanches, elle a réussi le défi fou de composer !

Comme vous pouvez le voir sur cette rare photo d’archive, Véronique Sanson est rapidement tombée enceinte. Au printemps 1974, le petit Christopher a illuminé le quotidien morose de ses parents. En effet, plus les mois passent, plus le conte des fées des débuts laisse place au cauchemar éveillé. Violence physique et verbale, addition à l’alcool et aux stupéfiants, elle n’est plus que l’ombre de ce qu’elle a été. Aussi, lors de la promotion d’un album en France, elle fait une escapade rapide. Ne voulant surtout pas être dérangée par les locaux et les envieux, elle s’installe dans le château d’Hérouville. Dans cet endroit renconverti en studio jusqu’en 1985, elle va trouver de l’inspiration pour écrire l’un de ses disques mythiques, Vancouver.

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Plus de dix ans après son départ du pays de l’oncle Sam, elle va organiser une belle surprise à ses fans. En effet, ceux qui ont la chance d’être au Greek Theater de Los Angeles ce soir de 1993 ont eu l’immense honneur de la voir chanter avec son ex et son fils. Oui, oui, vous ne rêvez pas ! D’ailleurs, premier fan de son prince Christopher, elle a rapidement pris conscience qu’il avait tous les ingrédients pour être un bon musicien. Comme quoi le talent, ça se transmet de génération en génération !

Le Canada lui tend les bras

Comme nous l’avons évoqué dans le précédent paragraphe, Véronique Sanson a une affection particulière pour ce coin. Est-ce parce que les locaux parlent la langue de Molière ? En tout cas, à l’heure où nous écrivons ces lignes, le mystère demeure entier ! En tout cas, les liens sont réciproques puisqu’en 1977 Radio Canada lui a offert les clés d’un show ! Les auditeurs ont eu bien de la chance de pouvoir l’entendre chanter en direct tout en gérant la programmation !

Dans ce coin du globe, il y a toujours des festivals de musique. Sans aucune exception, Véronique Sanson va accepter d’y participer, ne serait-ce que par respect par ceux qui l’ont immédiatement adopté ! Et quoi de mieux que le Franco-Ontarien à Vancouver pour y chanter son tube ?

Le format du festival des Francofolies a fait ses preuves dans le monde entier. Pour Véronique Sanson, le public de Montréal est toujours fidèle au rendez-vous. En 1989, 1991 (seule au piano), 1993 et 2008, elle y remporte un succès fou !

C’est l’évidence, les places de cette tournée de Véronique Sanson se sont vendus encore une fois comme des petits pains. Cerise sur le gâteau, plusieurs auteurs canadiens ont décidé par la suite de lui consacrer un livre, puis un site internet. On l’a compris, malgré ses voyages et ses spectacles dans les plus belles salles du monde entier, le Canada a une place importante dans son cœur.

Véronique Sanson en Asie

Au milieu des années 70, Véronique Sanson est l’un des têtes d’affiche de la cinquième édition du Festival International de Musique de Tokyo. Face à la qualité de ses prestations, elle remporte un prix en argent. De quoi rendre vertes de jalousie ses collègues !

En Amérique du Sud

En plein divorce avec Stephen Stills, Véronique Sanson prend le premier avion pour le Brésil. Lors de la Semana francesa de cinema e televisão em Brasil, elle va avoir l’honneur de rencontrer Gilberto Gil. Plus qu’une légende, ce chanteur a enchainé les tubes.

Véronique Sanson, une européenne convaincue

En Allemagne

La même année, elle sort un album sans nom. Vu que la pochette est de couleur blanche, les fans ont pris l’habitude de le surnommer ainsi. Dès lors, il obtient tellement de succès de l’autre côté du Rhin que Véronique Sanson va s’y rendre.

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Le jour du bicentenaire de la Révolution française, Véronique Sanson n’est pas en France. Par contre, avec Charles Aznavour et le groupe Les Négresses Vertes, elle va organiser un concert pour les expatriés. Hélas, la météo ne sera pas clémente pour la mère de Christophe et elle va devoir tirer sa révérence plus rapidement que prévu.

La Martinique, c’est fantastique !

Malgré les dix ans qui séparent ces deux concerts, Véronique Sanson a fait plusieurs heures de vol et de bateau pour aller en Martinique. Qu’on se le dise, le jeu valait la chandelle puisque lors d’un événement musical, elle a croisé la route de son compère Alain Souchon.

Véronique Sanson n’a pas froid aux yeux. Malgré la guerre froide et la révolution de Velours, elle fait une courte escapade à Prague. Dès lors, le jour de la fête de la musique, elle est enfin prête à voir si la magie opère. Force est de constater que la réponse était positif puisqu’elle a livré une prestation hors du commun. Ses titres avec l’orchestre symphonique raisonnement encore dans les oreilles des personnes présentes.

Un repos bien mérité

En Espagne

Souvent associée à la fête, la réputation de la ville d’Ibiza n’est plus à faire. Or, pour Véronique Sanson, ce coin des Baléares rime avec les jours heureux. Au moins, sur place, elle s’y sent bien. Et pour cause, même si elle fait quelques concerts dans le coin, le reste du temps, elle peut passer incognito. Donc, elle n’a pas à subir les flashs des photographes, et encore moins la curiosité des fans. Et ça, ça vaut de l’or !

Toujours la bienvenue en France

Lors de l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand, Véronique Sanson est sur le point de divorcer. Dans ses valises, il y a bien entendu son piano, mais surtout son fils. Comme toujours, quand elle se sent au bord du ravin, elle trouve de l’inspiration et compose des chefs-d’œuvre. L’opus « Laisse-la vivre » en est l’exemple type ! De ce bijou va naître des retrouvailles en forme de tournée extraordinaire et féerique au Palais des Sports.

15 ans après la formation du trio improvisé des Stills sur scène, le père, la mère et le fils remettent ça à la Rochelle. Quelle belle surprise pour tous ceux qui l’ont suivi à l’étranger ! De quoi mettre de côté les tensions du passé et créer de fabuleux souvenirs.

En avril dernier, une grande fête est organisée au sommet du pic du Midi. En effet, à l’occasion de ses 25 bougies, ce lieu prestigieux a accueilli Véronique Sanson. Certes, la COVID a laissé des traces dans les alentours. Néanmoins, grâce à cet événement hors au commun, on a découvert un lieu d’observation unique en son genre.

Véronique Sanson raconte son quotidien en dents de scie à Triel-sur-Seine

Pas franchement convaincue de s’installer à Paris, Véronique Sanson a coupé la poire en deux. Après le château dans lequel elle a rédigé l’une de ses plus belles mélodies, elle investit dans une magnifique demeure des Yvelines. Vu la superficie, elle a assez de place pour accueillir tous ses amis, mais également, ses compagnons à pattes ou à ailes !

Férue de cuisine, elle met un point d’honneur à profiter des ressources qu’elle fait pousser elle-même « J’ai du romarin, du thym, de la ciboulette. Toutes les herbes. Mon jardin n’est pas très grand, mais ce qu’il est beau ! » Et sauf la musique qui adoucit son cœur depuis plusieurs décennies, quelle meilleure thérapie que le jardinage ? Elle fait un constat sans appel. « Ça me lave la tête. J’ai du boulot. La nature, c’est tout ce qu’il nous reste et personne ne s’en préoccupe »

Sur place, elle a le matériel nécessaire pour enregistrer ses chansons. «Je n’aime pas la noirceur des studios. Dans cette maison, j’apprécie la lumière. Il y a tant de fenêtres que je ne peux pas accrocher de tableaux. » Et si elle a le vague à l’âme, elle s’évade en regardant ce qui se passe à l’extérieur. « J’aperçois les péniches sur la Seine. Elles remontent vers Rouen ou descendent vers Paris. Elles transportent du sable, du gravier, des voitures. Je vois aussi mon potager. »

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