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Aurores boréales : la France peut-elle revoir le show dès 2026 ?

Publié par Killian Ravon le 07 Oct 2025 à 19:20

Depuis toujours, les aurores boréales fascinent. On les associe à la Laponie, aux nuits glacées, aux forêts qui craquent sous la neige. Pourtant, il arrive que ces draperies vertes, roses ou rougeoyantes s’invitent au-dessus de la France. Ce miracle visuel naît quand une tempête solaire projette vers nous un flot de particules. À leur arrivée, notre magnétosphère se charge d’absorber le choc et l’oxygène comme l’azote de la haute atmosphère se mettent à briller. De là naissent ces immenses voiles lumineux qui se déploient comme des rideaux.

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Aurore boréale vert-violet au-dessus d’un littoral français avec phare en silhouette et mer calme sous ciel étoilé.

Ces apparitions au-dessus de nos têtes restent rares. Elles exigent une activité solaire soutenue, un ciel dégagé, une pollution lumineuse très faible et un peu de chance. Lorsqu’elles se produisent, la sensation est unique, presque irréelle : les villes se figent, les smartphones se lèvent, et un silence de cinéma s’installe sous le ciel.

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Quand le Soleil devient « cannibale »

Les astronomes parlent parfois de tempête solaire « cannibale ». L’image n’a rien d’exagéré : une première éjection de plasma est rattrapée par une seconde, plus rapide, qui « avale » la première. La fusion des deux ondes crée un choc magnétique d’une puissance rare, propulsé en direction de la Terre. Si la géométrie est favorable, l’onde perturbe profondément notre environnement spatial et pousse l’ovale auroral vers des latitudes inattendues. C’est ce mécanisme spectaculaire qui peut faire basculer l’Hexagone dans la zone de visibilité des aurores.

Dans la pratique, cela se traduit parfois par des ciels verts acides, des franges magenta, des nappes pourpres qui frémissent puis s’éteignent, comme si l’horizon respirait. L’œil nu perçoit le mouvement, l’appareil photo révèle les couleurs. Ce ballet peut durer quelques minutes ou s’étirer plus d’une heure par vagues successives.

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Aurore boréale verte au-dessus de Strasbourg lors d’une tempête G5.
Aurora borealis Strasbourg (France), 10–11 mai 2024 — Crédit : Waltercolor, CC BY-SA.

Ce que l’histoire récente nous a appris

La France a déjà connu de tels soirs. En 2003, une série d’éruptions d’une intensité exceptionnelle a peint de vives couleurs nos ciels d’automne. Plus près de nous, des aurores ont été signalées en 2024 et au tout début de 2025, parfois visibles jusque sur les plages de l’Atlantique, parfois au-dessus des plaines du Nord et même en périphérie des grandes villes lorsque le ciel s’y prêtait. Beaucoup ont découvert ce phénomène par hasard, en levant les yeux ou en voyant, après coup, les photos virales des nuitées « fluo ».

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Depuis ces épisodes, la météo de l’espace a semblé se calmer, au moins côté Hexagone. Mais les données collectées ces derniers mois témoignent d’un regain d’activité solaire. Les spécialistes de la météo spatiale y voient la possibilité d’un nouveau pic, avec à la clé un retour du spectacle auroral sous nos latitudes, si les conditions s’alignent.

Rubans verts et violets reflétés sur un lac sombre.
Aurora Borealis, sky reflection on lake — Crédit : KevinSchmid, licence Pixabay.

Les régions à privilégier pour tenter sa chance

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Quand une alerte tombe, mieux vaut se tenir prêt. En France, les régions du Nord sont les mieux placées : Bretagne, Normandie et Hauts-de-France arrivent en tête. Les littoraux offrent souvent un horizon plus dégagé, et la mer renvoie parfois une lueur qui sublime la scène, sans la dénaturer. À l’intérieur des terres, il faut s’éloigner des zones urbaines et viser un point haut, face au nord géographique.

Deux règles d’or : fuir les lampadaires et scruter la météo. Un voile nuageux suffit à gommer la lueur, et une brume trop dense dévore la couleur. À l’inverse, un ciel clair, froid, avec un vent discret, met toutes les chances de votre côté. Enfin, ne vous fiez pas qu’aux réseaux sociaux : la sensibilité des capteurs donne parfois des teintes que l’œil ne verra pas aussi saturées. Le phénomène, lui, n’en reste pas moins réel et magique.

Rubans auroraux rouge-vert au-dessus du littoral audois.
Aurore Boréale — Port-La-Nouvelle, 10 octobre 2024 — Crédit : maxime raynal (Flickr) via Commons, CC BY 2.0.
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Un plaisir fragile dans un monde ultra-connecté

On l’oublie souvent : si l’atmosphère et le champ magnétique nous protègent, nos technologies n’ont pas la même chance. Les satellites, les réseaux électriques et certaines communications radio peuvent se montrer vulnérables lors des tempêtes les plus costaudes. Des pannes ont déjà été documentées par le passé. C’est ce qui pousse les agences à surveiller en permanence l’activité du Soleil et à déclencher des alertes rapides en cas de besoin.

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Bonne nouvelle : la prévention a énormément progressé. Les opérateurs anticipent, les centres de météo spatiale affinent leurs modèles, et l’information circule vite. Pour les curieux, cela signifie que l’on peut suivre quasiment en direct la progression d’une éjection de masse coronale, la mesure des indices géomagnétiques ou l’arrivée d’un vent solaire plus dense. Et si le spectacle vient à se jouer chez nous, ceux qui auront préparé leur plan d’observation auront une longueur d’avance.

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Aurores vertes sur relief enneigé, nuit claire.
Northern lights over mountains — Crédit : Hans, licence Pixabay.

Pourquoi chaque fenêtre de visibilité est unique

Observer une aurore depuis la France ne tient pas seulement à l’intensité d’une tempête solaire. Cela dépend de l’orientation du champ magnétique interplanétaire à l’instant T, de la vitesse du plasma, de l’heure locale et du météo-sol. C’est pour cela qu’il est impossible d’annoncer une date précise à l’avance. On peut, au mieux, parler de probabilités, de périodes « à surveiller » et de régions « mieux exposées ». Certaines nuits prometteuses finissent sans lueur, d’autres a priori plus banales surprennent par un halo discret mais bien réel.

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La photographie a popularisé ces veillées : une pose longue révèle les teintes que l’œil devine. Mais l’essentiel reste l’attente, les souffles brefs quand une onde s’allume, et ce moment où le temps se met à ralentir. L’aurore n’est pas un feu d’artifice : c’est un phénomène vivant, variable, capricieux. Elle se mérite.

Voile vert au-dessus de l’Île-de-France, ciel clair.
Aurora borealis (11 mai 2024), France — Crédit : Alexis Lours, CC BY-SA.

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Patience aujourd’hui… pour mieux vibrer demain

Le cycle solaire dure environ onze ans. Nous vivons une phase où les épisodes spectaculaires peuvent survenir, parfois plusieurs fois en peu de temps, puis se raréfier jusqu’à se faire oublier durant plus d’une décennie. C’est à la fois frustrant et excitant : chaque apparition compte, chaque alerte attire son lot de veilleurs de nuit, chaque photographe nourrit la mémoire collective.

Alors, faut-il espérer des aurores dès cet automne en France ? Les signaux actuels incitent à la prudence. Les astronomes surveillent l’activité de notre étoile et n’écartent pas un retour du phénomène chez nous. Mais le scénario le plus crédible, au vu de la dynamique récente du Soleil, reste une fenêtre plus favorable en début d’année 2026, avec un potentiel maximal pour les régions au nord d’une ligne Bretagne–Normandie–Hauts-de-France, à condition d’un ciel clair et d’une pollution lumineuse minimale.

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