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« Âge de la retraite vs. peines de prison » : la proposition choc de Benjamin Camboulives après le verdict du meurtre de Lola

Publié par Killian Ravon le 27 Oct 2025 à 19:30

Sur CNEWS, le 25 octobre 2025, le syndicaliste policier Benjamin Camboulives a avancé une idée qui fait réagir : « On repousse l’âge de la retraite car l’espérance de vie augmente, il faudrait faire de même avec les durées d’incarcération. » Une prise de position formulée au lendemain de la condamnation de la meurtrière de Lola à la perpétuité incompressible.

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Entrée de la cour d’assises de Paris en fin d’audience, portes en bois ouvertes, silhouettes discrètes, ambiance institutionnelle, lumière d’automne.

Mais que dit réellement cette phrase, et à quoi renvoie-t-elle ?

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Bibliothèque de la cour d’appel de Paris, rayonnages et mezzanine, illustration du cadre institutionnel de la justice.
Bibliothèque de la cour d’appel : coulisses d’une justice qui s’écrit et se documente.
Crédit : Wikimedia Commons.
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Quand une phrase télévisée ouvre un débat sensible

Le contexte est immédiat. Au lendemain d’un verdict rarissime, prononcé pour des faits d’une gravité extrême. Un porte-parole policier livre une comparaison volontairement simple pour être comprise par tous. L’analogie mobilise deux repères familiers. D’un côté l’âge de la retraite, ajusté au fil du temps à mesure que l’espérance de vie progresse. De l’autre, les peines de prison, dont la durée fixe a tendance à être lue comme un marqueur de fermeté. L’idée, telle qu’énoncée, consiste à aligner l’un sur l’autre. Si la société vit plus longtemps, pourquoi les durées d’incarcération ne suivraient-elles pas la même courbe ?

Ce raisonnement, posé en quelques mots sur un plateau, n’introduit aucune donnée nouvelle, ne cite ni chiffres ni textes. Il met en miroir deux réalités connues du public et propose, sous forme d’axiome. Un principe de mise à jour. Souvent, ce type de formule vise moins à trancher qu’à déclencher une discussion. Et ici, c’est précisément ce qui opère : une question est jetée dans l’arène, avec la force de l’actualité. Et le poids émotionnel d’un procès hors norme.

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Vue d’ensemble de la prison de la Santé à Paris, façade et structures extérieures, image historique illustrant l’univers carcéral en France.
Extérieur de la prison de la Santé, Paris. Un repère récurrent quand on évoque l’incarcération.
Crédit : Agence Mondial / BnF / Wikimedia Commons.

« Espérance de vie » contre « temps de peine » : une analogie volontaire

En liant espérance de vie et temps d’enfermement, la proposition assume un parallèle. Plus la durée de la vie s’allonge, plus la réponse pénale devrait, selon cette logique, s’étirer. Ce raisonnement ne présuppose pas de mécanisme précis ; il se contente d’aligner deux mouvements : l’un démographique, l’autre judiciaire. Il appelle une réaction instinctive : pourquoi accepter une actualisation dans un champ – la retraite – et la refuser dans un autre – la sanction ?

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On perçoit aussi la dimension rhétorique : la retraite, paramètre concret de nos vies, sert de métaphore pour rendre tangible la question pénale. En télévision, ce type d’analogie joue un rôle d’accroche. Prononcées en direct, ces quelques lignes visent la clarté : elles évitent les arguties et s’appuient sur des mots-phares – âge, vie, prison, incarcération – qui structurent l’opinion.

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Un écho immédiat au verdict

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Si la phrase résonne, c’est qu’elle intervient au moment où l’on vient d’entendre « perpétuité incompressible », peine maximale qui, par définition, se distingue des durées modulables. Le contraste est saisissant : dans un cas, la société ajuste l’horizon de départ à la retraite au fil des générations ; dans l’autre, le jugement tombe comme un bloc, sans perspective d’allègement. C’est dans cet écart que la proposition s’inscrit : elle suggère d’étirer le temps de la sanction à la mesure du temps de la vie, comme si l’un devait répondre à l’autre.

La force de cette manière de poser la question, c’est qu’elle n’a besoin d’aucun appareillage technique : elle renvoie au bon sens supposé. Elle ne contredit pas le verdict qui vient d’être rendu ; elle s’y adosse, comme pour dire : si l’on peut aller jusqu’au maximum légal pour les crimes les plus atroces, ne devrait-on pas, plus largement, reconsidérer l’échelle des peines à l’aune d’une société qui vit plus longtemps ?

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Intérieur du Palais de justice de Paris, vaste salle patrimoniale, perspective architecturale de la justice française.
Intérieur du Palais de justice de Paris, symbole fort de l’institution judiciaire.
Crédit : BnF / Wikimedia Commons.
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Entrée de la cour d’assises à Paris, portail monumental donnant accès aux audiences criminelles.
Entrée de la cour d’assises du palais de Justice, rue de Harlay (Paris).

Une phrase qui interroge notre rapport au temps et à la sanction

Dans l’espace public, l’évocation de la durée agit comme un révélateur : quand on parle de peines, on parle de temps vécu derrière des murs. Mettre ce temps en regard de la longévité interroge la proportion : quelle part de vie la société décide-t-elle de soustraire ? Et selon quelle mesure ? Posée ainsi, la question ne prétend pas réécrire la loi ; elle ouvre une perspective, presque une règle de trois intuitive, que chacun peut mâcher à sa façon.

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Cette approche, rudimentaire et frappante, laisse affleurer plusieurs sous-questions : le temps de la sanction doit-il rester indexé à une philosophie immuable, ou peut-il dialoguer avec des repères sociétaux comme l’espérance de vie ? Le 25 octobre 2025, au lendemain d’une condamnation hors du commun, il est inévitable que ce rapprochement fasse naître des réactions contrastées. Mais saviez-vous que l’analogie – cette figure qui met en balance deux réalités – sert depuis toujours à tester nos intuitions collectives ?

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Façade nord de la prison de la Santé à Paris, mur d’enceinte et éléments architecturaux visibles en journée.
La façade nord de la prison de la Santé, un site emblématique des sujets pénitentiaires.
Crédit : Wikimedia Commons.
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Le sens d’une prise de position publique

En assumant publiquement une telle comparaison, Benjamin Camboulives place la discussion au niveau le plus accessible : celui d’une équation simple entre vie plus longue et peine plus longue. Rien n’y est technique, tout y est compréhensible. L’effet recherché est clair : ramener le débat, souvent confisqué par les spécialistes, dans l’espace partagé où une phrase courte pousse à se positionner.

Ce détail que peu de gens connaissent : une formule sobre, posée au bon moment, peut remodeler l’agenda d’une conversation nationale. Elle condense les tensions du moment – sidération face à un crime, attente de fermeté, souci d’équité – en une ligne directrice que l’on peut approuver ou rejeter, mais difficilement ignorer. Au fond, cette proposition n’ajoute pas de faits au dossier ; elle ajoute un cadre pour les penser.

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Et la révélation principale, tenue pour la fin, tient en une seule phrase, exactement celle prononcée à l’antenne : « On repousse l’âge de la retraite car l’espérance de vie augmente, il faudrait faire de même avec les durées d’incarcération. »

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1 commentaire

  • S
    Stingray70
    28/10/2025 à 10:33
    C'est moduler la loi pénale en fonction d'un critère complètement déconnecté de la gravité du délit.Complètement absurde. Dans le même esprit, une voiture de 300000 km au compteur serait limitée à 110 km/h sur autoroute pendant que la même voiture mais neuve serait autorisée à rouler à 160 km/h.Délirant !

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