Une campagne contre les agressions sexuelles fait polémique avec son message totalement scandaleux
Cette communication officielle, signée par la région de York, une municipalité de l’Ontario, au Canada, pose problème. Elle va à l’encontre de tout ce qu’on essaie d’expliquer en matière d’agression sexuelle. Peu importe le niveau de conscience, les gestes commis, les paroles prononcées, l’attitude adoptée, les personnes victimes d’agressions sexuelles ne sont jamais en tort. Il n’existe aucune circonstance atténuante qui puisse justifier l’acte d’un agresseur. Pourtant, cette communication officielle laisse sous-entendre le contraire, et ça ne plait pas du tout aux internautes qui se révoltent sur Twitter.
Une campagne complètement ratée
La région de York a choisi le mauvais angle de communication pour parler des problèmes d’agression. Elle pointe du doigt directement les victimes, avec ses affiches placardées un peu partout dans les bars et les lieux publics de la région. On y voit une femme effrayée quand elle découvre, le lendemain sur son téléphone, des photos honteuses de la veille. Le slogan qui accompagne l’affiche dit : « Il ne faut pas seulement surveiller votre verre mais aussi combien de verre vous prenez. N’essayez pas de suivre le rythme des mecs ». En lisant ces lignes, on comprend tout de suite que les filles ont leur part de responsabilité. C’est un peu leur dire que c’est de leur faute tout ce qui a pu leur arriver. En gros, elles n’avaient qu’à moins boire !
Même saoule, une fille n’est pas responsable !
Il est bien évidemment intolérable de penser que parce qu’une femme se serait laisser aller à trop boire, on puisse justifier qu’elle ait été victime d’agressions sexuelles. Peu importe l’état de la fille, rien ne peut justifier qu’un homme profite d’elle. Bien entendu, cela ne veut pas dire que les filles ne doivent pas rester vigilantes, tout excès étant de toute façon néfaste pour la santé et joue sur notre sécurité.
Victim blaming (blaming women for drinking too much) is part of rape culture, this ad is extremely irresponsible. Pull this immediately.
— Julia Dickens (@juliachickens) 1 septembre 2017
Une campagne qui fait partie de la culture du viol
Parmi les tweetos en colère face à cette publicité, on peut lire : « Comment est-ce possible que cette campagne ait été approuvée ? La région de York paye pour des publicités qui blâment les victimes », « Blâmer les victimes fait partie de cette culture du viol, et cette publicité est irresponsable. Retirez-la immédiatement », « Pourquoi ne pas encourager et croire les femmes qui rapportent des agressions sexuelles, plutôt que leur dire qu’elles n’auraient pas dû boire en premier lieu ? ». Très vite les affiches ont été remballées, suite aux nombreuses plaintes, mais la région de York n’a pas réagi.
How about supporting and believing women who report sexual assault, rather than just telling them not to get drunk in the first place?
— Dear Ratboy (@eliz_kb) 1 septembre 2017
Oh god. Please hire the right people, perhaps not idiotic men, to design this next time. #illdoit
— Vivian Lai (@viceinvirtue) 30 août 2017
How on earth was this campaign approved? @YorkRegionGovt paying for ads shaming young women and victim-blaming. pic.twitter.com/ghjp9nU394
— Claire van Nierop (@Cana_Dutch) 24 août 2017