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Ce changement d’enseigne va bouleverser vos rayons dès 2026

Publié par Killian Ravon le 22 Juin 2025 à 3:34

Depuis quelques années, les supermarchés français jouent aux chaises musicales. Les logos changent, les couleurs des pancartes se métamorphosent, et les clients peinent parfois à suivre le rythme. Après les conversions spectaculaires de certains Cora en Carrefour ou la mue express d’hypermarchés Casino, une nouvelle vague de transformations se profile.

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Employé changeant l'enseigne d'un supermarché dans une allée de produits

Dans les couloirs frais des grandes surfaces, on entend déjà bruisser la rumeur : un acteur majeur est prêt à rafler la mise et à réinventer votre expérience d’achat.

Pourquoi tant de relookings ?

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Les bouleversements visibles en façade cachent une stratégie plus profonde : la guerre des parts de marché. Inflation persistante, coûts logistiques en hausse, exigences écologiques et explosion du drive ont forcé les distributeurs à affûter leurs armes.

Chaque enseigne veut séduire les consommateurs en quête de prix justes, de produits frais et de circuits courts. Résultat : les rachats s’enchaînent, les formats évoluent, les rayons bios s’étirent, tandis que les corners de produits locaux fleurissent.

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Le précédent Cora-Carrefour

Le printemps dernier, la transformation éclair de plusieurs hypermarchés Cora en mastodontes Carrefour a servi de répétition générale. Les équipes ont dû rebadger des kilomètres de signalétique, reprogrammer les caisses automatiques et reconfigurer les catalogues promotionnels. Les habitués, déboussolés, ont dû apprendre à retrouver leurs marques dans des allées pourtant familières. Ce précédent a prouvé qu’un changement d’enseigne ne se limite pas à un coup de pinceau : c’est une opération chirurgicale qui touche l’assortiment, la logistique et même la carte de fidélité.

Rayon d'un magasin Intermarché à Gif-sur-Yvette en France.
Magasin Intermarché à Gif-sur-Yvette en France. Crédit : Lionel Allorge
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Casino, Intermarché et la bataille de la proximité

En coulisses, les alliances se nouent. Intermarché a déjà mis la main sur une partie du parc Casino, tandis que le géant stéphanois, affaibli, cède ses actifs pour se désendetter. La tendance est claire : miser sur des surfaces plus petites mais mieux réparties sur le territoire. Le pari ? La proximité. À l’heure où le plein d’essence coûte cher, l’enseigne la plus proche de chez vous devient souvent la première option… à condition d’afficher un ticket de caisse raisonnable.

Façade d’un magasin Colruyt en Franc
Ancienne façade Colruyt avant transformation : le “avant/après” . Crédit : DocChewbacca
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Les Belges en embuscade… puis en retrait

Dans ce jeu d’échecs à grande échelle, un acteur étranger avait tiré son épingle du jeu : Colruyt. Arrivée en France à la fin des années 1990, la chaîne belge s’est construit une réputation de spécialiste du discount. Son concept : des magasins d’environ 1 000 m², des façades sobres, un éclairage minimaliste et une promesse de prix planchers. Pourtant, malgré la fidélité d’un noyau dur de clients. Le modèle peine à atteindre la masse critique nécessaire pour alléger ses frais logistiques dans l’Hexagone.

Bâtiment d’un supermarché Netto à Givet
Vue extérieure d’un point de vente Netto dans les Ardennes
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Des magasins pas comme les autres

Si vous avez déjà poussé la porte d’un Colruyt, vous avez sans doute remarqué l’absence de musique d’ambiance. Les palettes encore filmées au milieu des allées et ce parfum d’entrepôt qui contraste avec les supermarchés traditionnels. Pas de têtes de gondole saturées d’offres tape-à-l’œil : ici, la promesse réside dans la simplicité et le prix bas. Mais cette esthétique dépouillée, qui séduit en Belgique, ne correspond pas toujours aux attentes des consommateurs français. Plus sensibles à l’expérience d’achat qu’au produit brut.

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Quels changements pour les clients ?

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Concrètement, quand un point de vente change d’enseigne, tout — ou presque — bascule. Les marques de distributeur disparaissent pour laisser place à leurs équivalents, les contrats avec les producteurs locaux sont renégociés, et la signalétique intérieure est entièrement refaite. Les consommateurs observent souvent des réassorts massifs : un rayon fromage repensé, une cave à vins élargie, une boucherie réaménagée. L’objectif est double : moderniser l’offre et l’aligner sur l’ADN de la nouvelle enseigne. Tout en évitant la rupture de stock qui ferait fuir la clientèle.

@alba.infos

Attention la France. À partir du 30 juillet 2025, une nouvelle mesure va bouleverser les habitudes de consommation des Français : il faudra désormais scanner sa carte d’identité à chaque passage en caisse, même pour les achats les plus courants. Que ce soit en supermarché, dans une boutique de vêtements ou même lors d’un retrait en magasin après un achat en ligne, la présentation de ta pièce d’identité deviendra obligatoire. Le système de caisse procédera à un scan pour vérifier ton identité, enregistrer ton achat, et l’associer directement à ton profil fiscal. #france🇫🇷 #france🇫🇷 #actualités #france🇫🇷

♬ son original – Alba infos

L’enjeu du pouvoir d’achat

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La France tourne toujours autour d’un inflationniste 3 % annuel, et le moindre centime compte. Dans ce contexte, les groupes de distribution jonglent entre promotions XXL et stratégies de marques propres. Les produits à petits prix — huiles, pâtes, couches, biscuits — deviennent des arguments marketing plus efficaces qu’un écran publicitaire en prime time. Pour garder la main, chaque distributeur doit prouver qu’il reste le champion du pouvoir d’achat. D’où l’importance de s’implanter là où la concurrence est faible et de reprendre des points de vente déjà fréquentés plutôt que de construire ex nihilo.

La stratégie Mousquetaires à la loupe

Derrière le logo au sabre, le Groupement Les Mousquetaires se donne un cap clair : atteindre les 20 % de parts de marché à l’horizon 2028. Aujourd’hui, la bannière Intermarché plafonne à un honorable 18,2 %, mais reste devancée par Carrefour et E.Leclerc. Pour combler l’écart, le groupe investit dans des formats complémentaires : grands hypers en périphérie, supermarchés de quartier et même enseignes ultra-discount. Le rachat de magasins existants permet de gagner du temps : pas besoin de terrasser un terrain ni d’obtenir des permis de construire.

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Un calendrier serré

Les travaux de rebranding s’étalent généralement sur un an et demi. Façades, uniformes, outils informatiques : rien n’est laissé au hasard. Les travaux peuvent forcer les magasins à fermer quelques jours, mais la plupart restent ouverts pendant la métamorphose, quitte à installer des cloisons provisoires et à travailler de nuit. Les équipes se forment en parallèle à de nouvelles procédures, tandis que le marketing planche sur l’inauguration officielle, souvent rythmée par des jeux concours et des dégustations gratuites.

Faut-il s’inquiéter des prix ?

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Lorsqu’un discount passe sous la bannière d’une enseigne plus généraliste, la grande question reste celle de l’étiquette. Les observateurs redoutent une hausse insidieuse. Toutefois, les nouveaux propriétaires savent qu’une inflation trop brutale ferait fondre la fréquentation comme neige au soleil. Ils s’efforcent donc d’harmoniser les prix : quelques références montent légèrement, d’autres baissent pour créer l’illusion d’un équilibre. En parallèle, l’arrivée de MDD — « Producteurs & Commerçants » chez Intermarché, par exemple — promet un rapport qualité-prix agressif, surtout sur les gammes frais.

Comment les fournisseurs s’adaptent-ils ?

Le changement d’enseigne implique souvent une renégociation générale des contrats. Certains producteurs régionaux y voient une opportunité de s’ouvrir à un réseau plus large ; d’autres redoutent les conditions tarifaires imposées par un acteur plus puissant. La charcuterie locale, la bière artisanale ou le fromage AOP du coin peuvent perdre leur place… ou au contraire accéder à une diffusion nationale. Tout dépend de la politique commerciale que la nouvelle bannière souhaite mettre en avant.

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Station-service Intermarché avec pompes à essence à Millau
Station-service Intermarché à Millau, exemple de point de vente carburant intégré à un supermarché.

Les stations-services, pièces maîtresses du puzzle

Au-delà des linéaires alimentaires, les stations-services attenantes jouent un rôle stratégique. Elles assurent un flux constant de clients et renforcent la visibilité de l’enseigne. Dans la transaction en cours, plusieurs dizaines de pompes changent également de drapeau. Pour l’acheteur, c’est l’assurance de sécuriser un relais de croissance, surtout dans les zones rurales où la station du supermarché fait parfois office de seul point d’approvisionnement en carburant.

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L’impact local : emplois et fiscalité

Ces opérations provoquent des inquiétudes légitimes parmi les employés. Les contrats sont-ils maintenus ? Les primes équivalentes ? En règle générale, les effectifs restent en place, la loi française garantissant la reprise des salariés en cas de cession. Des sessions de formation sont programmées pour intégrer les équipes aux nouvelles méthodes. Sur le plan fiscal, les collectivités locales surveillent le dossier : un chiffre d’affaires plus élevé signifie parfois plus de recettes dans les caisses publiques.

La concurrence n’a pas dit son dernier mot

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Dans le secteur, rien n’empêche un concurrent de surenchérir jusqu’à la signature définitive. C’est pourquoi les enseignes avancent en négociations exclusives, un terme juridiquement lourd qui verrouille — en théorie — toute intrusion extérieure. Cependant, la moindre clause suspensive ou le refus d’une autorité de la concurrence peut tout faire capoter. Les observateurs se souviennent d’acquisitions annoncées en fanfare et finalement annulées faute d’accord sur les stations-services ou sur la répartition géographique.

Le regard des consommateurs

Sur les réseaux sociaux, les communautés de chasseurs de promos guettent chaque rumeur. Les groupes Facebook dédiés aux bons plans se parent de captures d’écran de devantures encore recouvertes de bâches. La perspective de nouvelles références et de cartes de fidélité avantageuses attise la curiosité, mais certains redoutent de perdre leur repère et leurs habitudes tarifaires. Entre excitation et scepticisme, l’opinion oscille.

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Façade d’un supermarché Colruyt avec travaux de rénovation.
Supermarché Colruyt en cours de rénovation, associé à sa station-service, avant rebranding.

Une zone géographique sous-exposée

L’essentiel des points de vente concernés se concentre dans l’est et le centre-est du pays. Une région où la densité d’Intermarché est historiquement plus faible par rapport au Nord-Ouest ou au Sud-Ouest. Le rachat en cours permet donc de combler des « trous » sur la carte, de créer des itinéraires logistiques plus cohérents et, surtout, de rapprocher l’enseigne d’une clientèle qu’elle ne touchait que par le e-commerce.

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Des travaux qui pourraient bouleverser vos trajets

Changer un logo géant, repeindre 1 000 m² de plafond ou reconstruire une réserve frigorifique implique des engins, des échafaudages et parfois… des déviations de parking. Les habitués devront composer avec quelques semaines de chantiers, des entrées déplacées, voire des files d’attente inhabituelles. Les directions régionales promettent une communication active pour minimiser la gêne, mais la réalité du terrain est souvent plus rugueuse, surtout en pleine période de courses de rentrée ou d’achats de fin d’année.

L’ultime inconnue… dévoilée

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Jusqu’ici, deux poids lourds se disputaient le dossier : E.Leclerc, champion historique des prix bas, et Intermarché, fervent défenseur de la proximité. Les banquiers ont tranché, les signatures sont posées, l’exclusivité est actée. Le Groupement Les Mousquetaires remporte la partie : 81 magasins Colruyt français basculeront sous les couleurs Netto ou Intermarché, accompagnés de 44 stations-services, pour un montant d’environ 215 millions d’euros. Au total, 104 sites étaient initialement sur la table : une vingtaine restent encore en attente d’une solution, jugés « non compatibles » pour l’instant. D’ici 2026, les façades orange-moutarde de Colruyt laisseront place au trident rouge de Netto ou aux sabres croisés d’Intermarché — et c’est dans vos rayons que la révolution sera la plus visible.