Ce médecin se déplace à cheval pour aller faire ses visites, dans une zone rurale d’Italie
En vous baladant dans les vallées arpentées du Piémont, vous pourriez tomber nez à nez avec Roberto Anfosso et son cheval. Rares sont ceux qui choisissent le cheval comme moyen de locomotion, et c’est encore plus rare que l’animal serve de moyen de transport médical. Pourtant, dans cette zone éloignée d’Italie, le docteur Anfosso va faire ses consultations à dos de cheval.
Un moyen de transport qui crée des liens
Cela fait déjà 10 ans que le docteur Roberto Anfosso et son cheval sont les stars de la région. Quand ils arrivent dans un village, on les accueille comme des sauveurs, car les villageois savent que le docteur est en service. « Chaque semaine, je parcours 80 à 100 kilomètres à cheval », explique Roberto. Ce médecin de 63 ans longe les vignes et les champs de noisetiers depuis une décennie, pour aller soigner de nombreux patients à la moyenne d’âge relativement âgée. Ici, dans la région rurale de Verduno, la longévité est presque un record. « Les patients à qui je rends visite à cheval ont 70 ans et plus. La plus âgé a même eu 104 ans ».
Le cheval donne une relation moins institutionnelle
Non seulement le cheval est plus pratique pour rejoindre certaines rues, certains quartiers ou certaines maisons reculées, mais en plus, l’animal permet de nouer un lien social particulier. Quand le médecin arrive à cheval, « le patient a le sentiment que le médecin a plus de temps à lui consacrer, il se sent gratifié. Cela crée une relation particulière, très humaine, moins institutionnelle. » Le cheval permet aussi d’avoir des sujets de conversations avec le patient, qui se distrait quelques minutes de sa maladie. Ignazio Fortino, un patient de 70 ans confirme se ressenti : « Nous sommes habitués à le voir arriver à cheval. Pour nous, il n’y a rien d’étrange là-dedans. Cela crée une belle relation et donne le sentiment qu’il n’est pas pressé et qu’il peut mieux prendre soin de nous. » Autre petit avantage, le médecin peut accepter les petits verres d’alcool que veulent lui offrir ses patients, sans se soucier des contrôles sur la route. « Très souvent, ils offrent à manger, proposent de leur vin. Ils sont quasiment tous producteurs. Ils débouchent une bouteille et on ne peut pas refuser car ce serait comme refuser l’hospitalité et le fruit de leur travail ».