« On a entendu la maman hurler » : la disparition d’une fillette de 3 ans tourne au drame
Dans l’Eure, au cœur de la base de loisirs de Léry-Poses, un après-midi ordinaire s’est transformé en scène d’angoisse. Samedi 16 août, plusieurs familles profitaient du lagon et des activités nautiques quand une petite fille de trois ans et demi n’a plus été aperçue aux côtés des siens.
À 18 h 30, ses proches ont donné l’alerte au poste de secours. Faisant basculer le site dans une tension sourde. Les saisonniers et les sauveteurs ont immédiatement enclenché les procédures de recherche les plus rapides. Tandis que la gendarmerie était prévenue.
Les premières recherches sur le site
Le plan d’eau a été ratissé méthodiquement par les équipes sur place. Les sauveteurs ont quadrillé la zone, interpellant les baigneurs, vérifiant les abords et les points de passage. D’autres personnels ont remonté les chemins, regardé derrière les équipements, près des jeux, des sanitaires, des stands de rafraîchissement. Chaque minute comptait. Sur ce type de base, les recherches suivent un protocole précis, pensé pour privilégier les zones à risque. Sans perdre de vue les espaces de déambulation où un enfant peut s’égarer. Cette mobilisation s’est jouée sous les regards figés des familles, suspendues au moindre signe.
Un témoin raconte la sidération collective
Sur le pourtour du lac, les conversations se sont tues. Le temps a semblé s’étirer pour celles et ceux qui assistaient à la scène à distance. Sans bien comprendre ce qui se passait. Une femme présente au moment des faits a confié à nos confrères la détresse qui a traversé la foule : « Nous étions tous choqués autour du lac. On pensait qu’elle s’était perdue, pas qu’elle s’était noyée. On a entendu la maman hurler de chagrin. » Cette phrase, quelques mots lâchés dans la stupeur, a résumé l’émotion brute ressentie sur place. Beaucoup ont ensuite regagné leurs serviettes en silence, d’autres ont proposé spontanément leur aide.
Une organisation habituée aux pics d’affluence
La base de Léry-Poses n’est pas qu’un simple plan d’eau. C’est un vaste ensemble de loisirs avec plusieurs lacs, des espaces aménagés, des plages surveillées et des zones dédiées aux sports d’eau. En haute saison, l’affluence est forte et la surveillance s’adapte : rotations des équipes, points d’observation, rappels de consignes aux familles.
Tout est pensé pour empêcher qu’un moment d’inattention ne prenne des proportions dramatiques. Malgré cette organisation, le risque zéro n’existe pas : il suffit d’un instant où l’on détourne les yeux pour que l’on perde la trace d’un enfant au milieu des serviettes, des bouées, des glaces qui dégoulinent et des rires.
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Le rôle déterminant des premières minutes
Quand un signalement de disparition est confirmé, la priorité est de cerner l’itinéraire probable de l’enfant : était-il dans l’eau, à la lisière du sable, près des jeux, ou en train de suivre un camarade ? Les sauveteurs croisent les témoignages, balisent des zones et déclenchent, si besoin, des plongeurs. La moindre incohérence est prise au sérieux, car les délais d’intervention font la différence.
Une noyade peut être rapide et silencieuse : pas de grandes éclaboussures, pas de cris assurés. Souvent juste une disparition dans le champ de vision. C’est tout le tragique de ce type d’accident. Il ne ressemble pas à ce que l’on imagine au cinéma, il se joue en quelques instants.
Un site familial, un appel à la vigilance
La direction de la base a exprimé sa solidarité et sa compassion à la famille. Elle a rappelé un point essentiel : les environnements aquatiques exigent une attention constante, surtout avec de très jeunes enfants. À cet âge, la curiosité et la mobilité augmentent, la perception du danger reste limitée, et l’on a vite fait de s’éloigner de quelques mètres. Sur les plages surveillées, d’innombrables situations se résolvent chaque jour en retrouvant un enfant qui a suivi un ballon ou un copain. Mais c’est l’addition de petites vigilances qui évite qu’une promenade ne vire au cauchemar.
Des familles sous le choc
Les heures qui suivent un tel signalement sont marquées par l’incrédulité. Beaucoup sur place ont dit avoir pensé à une simple errance, une piste menant à un stand ou à un coin d’ombre. Certains ont évoqué un « temps suspendu », d’autres ont surtout retenu les pleurs, la stupeur et la pudeur du public. Dans ce type de situation, les équipes invitent à laisser circuler les secours, à éviter les attroupements et à ne pas relayer de rumeurs sur les réseaux, pour ne pas gêner les opérations. La priorité reste l’efficacité et la discrétion des recherches.
Une émotion qui résonne au-delà de la Normandie
Quand un drame touche un enfant, l’émotion dépasse les frontières d’un territoire. Les témoignages, parfois très sobres, disent la même chose : la sidération devant un accident incompréhensible et le respect pour les secouristes qui, dans des conditions difficiles, s’acharnent à sauver une vie. Sur les réseaux locaux comme dans la presse, le message qui revient est un appel à la prudence, un rappel que l’eau reste un milieu à part, même sur des bases aménagées, surveillées et réputées familiales.
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Le cadre d’un site très fréquenté
Léry-Poses se distingue par la diversité de ses plans d’eau et de ses activités, du lac des Deux-Amants aux espaces réservés, en passant par des parcours et des zones de baignade. Cette ampleur explique l’attrait du lieu, mais aussi la nécessité d’une coordination pointue entre policiers municipaux, gendarmes, équipes de la base et sauveteurs. Les week-ends d’août, l’affluence densifie tout : plus de circulation, plus de familles, plus de glaces, de ballons, de bouées, donc davantage de variables à surveiller. C’est aussi ce qui rend la prévention indispensable.
La parole des autorités judiciaires
Au lendemain des faits, le procureur de la République d’Évreux, Rémi Coutin, a évoqué un décès accidentel, tout en annonçant l’ouverture d’une enquête destinée à éclaircir précisément les circonstances. Ce double message est important : reconnaître la nature probable de l’événement sans fermer la porte aux vérifications. Les enquêteurs doivent documenter l’itinéraire de l’enfant, les horaires, les mouvements et la chronologie des interventions afin d’écarter toute hypothèse alternative et d’établir un récit incontestable de ce qui s’est produit.
Pourquoi la noyade est si trompeuse
La plupart des spécialistes le rappellent : une noyade peut se produire dans peu d’eau, en silence, sans gestes spectaculaires. C’est l’un des pièges les plus redoutés en milieu familial et récréatif : on regarde ailleurs pour étaler de la crème, on répond à un message, on remet une sangle de bouée, et l’on perd le contact visuel. Dans ce contexte, la présence continue d’un adulte référent, au plus près des tout-petits, reste la mesure la plus protectrice. Ce rappel n’a rien d’accusateur : il fait partie d’une culture de prévention que partagent sauveteurs, éducateurs et familles, précisément pour éviter les drames.
Une communauté qui se serre les coudes
Dans les jours qui suivent, les bases de loisirs réévaluent souvent leurs messages de prévention : panneaux plus visibles, recommandations orales, rappels par haut-parleur aux heures de pointe. Les équipes redoublent de pédagogie auprès des familles. Les habitués, eux, n’hésitent pas à faire passer le mot : se relayer pour surveiller, établir un point de ralliement, apprendre aux enfants à appeler un adulte en cas de besoin. Rien n’efface une douleur aussi brutale, mais la solidarité concrète permet parfois d’éviter qu’elle ne se reproduise.
Ce que l’on sait de la chronologie
Selon les informations publiées par la presse locale, l’alerte a été donnée vers 18 h 30. Les sauveteurs ont aussitôt multiplié les vérifications, pendant qu’arrivaient les renforts. Après environ une heure de recherches, le corps de l’enfant a été repéré dans le plan d’eau. Les équipes se sont alors engagées dans de longues manœuvres de réanimation. Leur acharnement n’a pas suffi.
Le décès de la fillette a été constaté, et l’enquête a été formellement ouverte. « Perdre un enfant, c’est la pire chose qui soit », a déclaré la direction du site, qui a présenté ses pensées à la famille.
