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Automobilistes : cette faute au volant entraîne désormais la perte immédiate du permis de conduire

Publié par Killian Ravon le 23 Oct 2025 à 9:06

Dans les prochains jours, un cap est franchi. Répondre à un SMS, jeter un œil au GPS ou lire une notification en conduisant ne sera plus une simple « petite entorse » au Code de la route. À partir du 1er octobre 2025, une expérimentation lancée localement entend frapper fort : le préfet des Landes pourra prononcer une suspension du permis de conduire pour l’usage du téléphone au volant. Objectif affiché, provoquer un électrochoc face à une habitude devenue trop courante.

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Main tenant un smartphone allumé au-dessus du volant dans un habitacle de nuit, gyrophares bleus flous à l’extérieur.

Les chiffres qui ont convaincu les autorités sont glaçants. En 2023, l’inattention liée aux écrans a été mise en cause dans près d’un quart des accidents corporels et environ 390 décès. En clair, ce geste banal détourne l’attention quelques secondes… mais ces secondes suffisent à bouleverser une trajectoire, une vie, une famille. C’est ce « réflexe » que l’État veut casser, avec une fermeté assumée, comme on l’a fait autrefois contre l’alcool au volant.

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Pourquoi ce tour de vis maintenant ?

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Parce que la distraction numérique est devenue l’un des premiers facteurs d’accidents, bien devant d’autres comportements longtemps au cœur des campagnes de prévention. Les pouvoirs publics parlent d’un « choc des consciences ». Les données ne laissent plus de place au doute : même à l’arrêt dans un embouteillage, même pour un « coup d’œil », un écran capte l’attention et multiplie les risques.

Dans le même temps, la France modernise son arsenal routier. On a parlé récemment de la fin du permis à vie et de son futur renouvellement périodique à l’échelle européenne. Pour aller plus loin, et dès maintenant, le préfet veut agir sur l’usage du smartphone en conduite, point de friction quotidien entre la loi et nos habitudes.

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Ce que permet la loi : le cadre de la suspension

Avec l’entrée en vigueur d’un article 224-7 du Code de la route (régime de suspension administrative), le préfet des Landes disposera d’un levier inédit : retirer temporairement le droit de conduire, jusqu’à six mois, pour usage du téléphone au volant. Jusqu’ici, l’infraction était punie d’une amende de 135 € et d’un retrait de 3 points. Désormais, le spectre s’élargit à une suspension du permis dans des cas clairement identifiés.

Il ne s’agit pas encore d’une bascule nationale. La logique est territoriale et progressive, afin de tester la mesure et d’en mesurer l’impact concret sur les comportements.

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Main tenant un smartphone sur le volant d’une voiture en roulant
Au volant, un conducteur tient son téléphone posé sur le volant : un geste devenu courant mais désormais lourdement sanctionné. Crédit : petto123 / Pixabay

Une expérimentation locale pensée comme un sas pédagogique

Pour éviter un effet couperet trop brutal, une phase d’expérimentation débute dans plusieurs départements, dont les Landes. L’idée est d’accompagner les conducteurs vers un nouveau réflexe : conduire sans écran.

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Concrètement, lors d’un premier contrôle, un avertissement préfectoral pourra être envoyé. Ce courrier officiel explique la gravité de l’infraction et prévient qu’en cas de récidive, la suspension tombera sans délai. Entre-temps, des campagnes d’information, des rappels ciblés et des contrôles visibles doivent installer, peu à peu, le « zéro smartphone en conduite ».

Avertissement puis sanction : comment ça se déroulera

Le schéma est simple, lisible et assumé. D’abord, un courrier de rappel à la loi signé du préfet, reçu après une première verbalisation pour téléphone au volant. Ensuite, si le conducteur recommence, la suspension administrative pourra être prononcée, pour une durée pouvant aller jusqu’à six mois.

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Ce deux-temps mêle prévention et fermeté. Il laisse à chacun la possibilité de changer durablement ses habitudes. Mais la ligne rouge est claire : récidiver, c’est s’exposer à ne plus conduire pendant une période significative.

Smartphone servant de GPS devant un tableau de bord en tunnel
Écran de navigation GPS affiché sur un téléphone tenu par le conducteur dans un tunnel : la distraction routière en image. Crédit : ClickerHappy / Pixabay

Qui est concerné, et qu’est-ce qui est exactement interdit ?

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Tous les usagers motorisés. Peu importe la raison invoquée : appel, SMS, notification, consultation GPS ou réseau social… dès qu’un téléphone est tenu en main pendant la conduite, l’infraction est constituée. La tolérance, longtemps « culturelle », disparaît : l’enjeu n’est pas d’empêcher de communiquer, mais de séparer le temps de conduire du temps d’écran.

Dans le sillage de cette politique plus stricte, les outils de contrôle se modernisent et l’environnement routier évolue. et des marges d’erreur des radars revues récemment.

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Pourquoi ce durcissement est salué par les experts

La logique rappelle celle appliquée à l’alcool au volant : faire peser un risque fort et immédiat afin de modifier les comportements. Les spécialistes de psychologie du risque insistent sur un point : nous sous-estimons toujours le coût attentionnel d’un écran. En pratique, un conducteur qui répond à une notification parcourt des dizaines de mètres les yeux à moitié ailleurs.

Les autorités parient donc sur un signal clair : si perdre 3 points ne suffit pas à dis-suader, la peur de perdre le permis pour récidive pourrait, elle, cranter un véritable changement. Pour mémoire, filmer ou prendre des images sur la route, y compris à proximité d’un accident, expose déjà à des sanctions peu connues du grand public.

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Téléphone portable tenu devant le volant dans une voiture à l’arrêt
Conducteur utilisant un téléphone tenu en main dans les embouteillages : un comportement ciblé par le durcissement des règles. Crédit : Ed Poor / Wikimedia Commons

Ce que cela change dès octobre pour les automobilistes

Le passage d’une simple contravention à une suspension administrative après avertissement préfectoral change l’équation. Très vite, beaucoup vont désactiver les notifications en voiture, brancher un support fixe si le GPS est indispensable, voire couper le smartphone. Dans un autre registre, il faudra aussi garder de bons réflexes administratifs, car certaines aides (comme les APL) exigent un respect strict des plafonds et des déclarations, mais ce n’est pas le sujet : la priorité, ici, reste la route et la sécurité de tous.

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N’oublions pas que le permis de conduire est déjà au cœur de plusieurs évolutions réglementaires : fin annoncée du permis cartonné, déploiement du permis numérique, et futurs renouvellements pour certains profils.

Conducteur portant un téléphone à l’oreille en circulant
À Nashville, un conducteur téléphone au volant : illustration concrète de l’infraction désormais passible de suspension de permis. Crédit : Mike W. / Wikimedia Commons

Comment s’adapter dès maintenant sans risquer la suspension

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La règle est simple : pas de téléphone en main quand on conduit. Pour éviter toute mauvaise surprise, prépare ton trajet avant de démarrer, active le mode conduite ou « ne pas déranger » et installe ton mobile sur un support fixe si tu utilises un GPS. L’idée n’est pas d’interdire la navigation, mais de bannir l’écran tenu en main, même à l’arrêt dans un bouchon.

Si tu dois absolument répondre, gare-toi sur une aire sécurisée et coupe le moteur. Les kits mains libres restent tolérés, mais ils n’autorisent pas pour autant à manipuler le téléphone. En clair, on sépare le temps de conduite du temps d’écran. Tu y gagnes en sérénité, et tu t’épargnes un avertissement préfectoral qui te suivra en cas de récidive.

Gros plan sur une main utilisant un téléphone pendant la conduite
Un automobiliste manipule son smartphone en pleine conduite : une source majeure d’inattention et d’accidents. Crédit : Ed Brown (Edbrown05) / Wikimedia Commons
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Assurance, travail et points : les conséquences auxquelles on ne pense pas

Une suspension de permis peut faire grimper ta prime d’assurance, voire entraîner un refus d’assurer dans les cas les plus graves. Pour les pros de la route, la sanction peut aussi compromettre une mission, un CDI ou un contrat de sous-traitance si la conduite est essentielle à l’activité. Mieux vaut donc anticiper : trajet en covoiturage, transports ponctuels, ou véhicules partagés de l’entreprise.

Côté points, l’infraction téléphonique reste assortie de la perte de 3 points et de l’amende. La nouveauté, c’est la mesure administrative qui s’ajoute en cas de récidive dans les départements pilotes. Si tu estimes avoir été verbalisé à tort, tu peux contester, mais la meilleure défense reste d’adopter une routine sans écran… afin d’éviter le courrier du préfet qui précède la sanction.

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Et si je me fais contrôler pour un « petit » coup d’œil ?

Le « petit » coup d’œil n’existe pas juridiquement dès lors que le téléphone est en main. Le premier contrôle pourra entraîner l’avertissement préfectoral, avec un rappel ferme : à la récidive, la suspension tombera. Plusieurs départements vont accompagner cette bascule avec des actions pédagogiques, en parallèle de la répression. Mieux vaut adopter dès maintenant une routine simple : poser le téléphone, activer le mode conduite, préparer son itinéraire avant de partir.

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