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Bientôt une taxe d’une centaine d’euros pour les propriétaires d’animaux ?

Publié par Killian Ravon le 17 Oct 2024 à 7:30

Alors que le débat sur le budget 2025 bat son plein, une proposition inattendue refait surface. François Lenglet, célèbre pour ses analyses économiques, a remis sur la table l’idée de taxer les propriétaires de chiens en France, s’inspirant directement du système en vigueur en Allemagne.

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Là-bas, cette taxe a rapporté plus de 420 millions d’euros en 2022, une manne financière non négligeable pour les communes, surtout à une époque où les recettes fiscales traditionnelles peinent à suffire. Mais comment ce système fonctionne-t-il ? Et surtout, pourrait-il vraiment être adapté en France pour combler certaines lacunes budgétaires ?

Le modèle allemand : une taxe bien rodée

En Allemagne, la taxe sur les chiens n’est pas une nouveauté. Mise en place par les municipalités, elle permet non seulement de générer des revenus, mais aussi de responsabiliser les propriétaires. En 2022, elle a ainsi rapporté 420 millions d’euros, un chiffre qui a augmenté de 40 % sur les dix dernières années.

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Le principe est simple : chaque commune décide du montant de la taxe. Par exemple, à Berlin, il en coute 120 euros par an pour posséder un chien et 180 euros pour deux. Certaines races, jugées plus dangereuses, comme les rottweilers, sont plus lourdement taxées. Avec une somme pouvant aller jusqu’à 1 000 euros par an. Une manière de responsabiliser les maitres sur le long terme et de veiller à la sécurité de tous.

En contrepartie, chaque détenteur reçoit une médaille ou un certificat attestant que son animal de compagnie est bien enregistré. Les chiens d’aveugle, quant à eux, sont exonérés. C’est un geste de solidarité pour ces compagnons indispensables au quotidien de certaines personnes. Toutefois, tout n’est pas parfait. Selon RTL, environ 25 % des propriétaires allemands n’ont pas déclaré ces animaux. Une fraude qui montre les limites du système actuel.

Une proposition qui fait débat en France

En France, l’idée de taxer les chiens n’est pas nouvelle. Si l’on remonte dans le passé, on découvre que c’est Napoléon lui-même qui avait instauré un impôt similaire pour lutter contre la rage. Toutefois, cette taxe a été supprimée en 1971, et depuis, aucune mesure de ce genre n’a été réintroduite, malgré des tentatives.

En 1998, le Sénat avait suggéré de s’inspirer de l’Allemagne pour soulager le budget national. À l’époque, l’argument était même humoristique : le Président de la République possédait trois chiens, et cette contribution aurait permis de mettre en avant l’exemplarité de l’État, avec une touche de légèreté.

Actuellement, il existe quelques avantages fiscaux pour les propriétaires de bêtes en France, comme une déduction de 30 euros pour la nourriture des chats et chiens. Mais rien de comparable au système allemand. Pourtant, avec 7,6 millions de chiens en France, une pareille taxe pourrait représenter des centaines de millions d’euros, une somme qui donnerait du souffle aux finances publiques.

Mais l’idée de François Lenglet ne fait pas l’unanimité. Pour certains, il s’agit simplement d’une nouvelle forme de prélèvement déguisé, et cela pourrait inciter au rejet des animaux. Surtout en ces temps de crise économique. D’autres, au contraire, estiment qu’une telle mesure aurait des effets bénéfiques. Permettant d’éviter les abandons de masse en rappelant aux propriétaires leurs responsabilités.

L’impact potentiel sur les propriétaires et la société

Adopter un chien, c’est s’engager à le nourrir, le soigner, et bien sûr, le sortir. Mais c’est aussi accepter les couts que cela implique. En taxant ces animaux, on renvoie aux propriétaires une image plus précise de cette réalité. Posséder un animal ne doit pas être un acte pris à la légère. L’impôt allemand le rappelle bien, en assurant également que les chiens dangereux soient mieux identifiés et contrôlés.

Néanmoins, une question demeure : comment adapter ce système en France ? Doit-on suivre l’exemple allemand à la lettre, avec des tarifs similaires, ou envisager un dispositif sur mesure, qui tiendrait compte des particularités françaises ? Par exemple, en intégrant des exonérations pour les chiens d’assistance ou en proposant des réductions pour les personnes adoptant en refuge, l’État pourrait allier logique budgétaire et souci du bienêtre animal.

Alors, faut-il taxer les canidés en France ? Si le modèle allemand montre des résultats intéressants, il reste des défis à surmonter. Lutter contre la fraude, éviter l’abandon et responsabiliser sans pénaliser, telles seraient les clés d’un éventuel succès.

La question est loin d’être tranchée, mais elle offre matière à réflexion, surtout à une époque où chaque euro compte dans les caisses publiques. En attendant, il appartient aux élus de décider si nos amis à quatre pattes devront, eux aussi, contribuer au budget de la Nation.