Comme les humains, les poissons ont des chagrins d’amour (VIDEO)
Publiée par des chercheurs français, une étude démontre que les poissons peuvent avoir des chagrins d’amour, comme tous les êtres humains, et être attachés émotionnellement à un partenaire.
Comme tout le monde le sait, les histoires d’amour peuvent très bien se passer mais aussi…tomber à l’eau ! Ce mercredi, le journal scientifique, Proceedings of Royal Society B, a dévoilé une étude sur le côté émotionnel des poissons et a prouvé qu’ils pouvaient ressentir des chagrins d’amour. Les scientifiques, en charge de cette enquête, se sont concentrés sur un poisson en particulier: le cichlidé zébré, une espèce marine tropicale. Ce dernier éprouverait de la peine lorsqu’il se trouve séparé de sa moitié.
Des petites boîtes pour tester le comportement émotionnel
Poisson d’eau douce originaire d’Afrique, le cichlidé zébré est connu pour sa petite taille et la couleur bleutée de son corps. Ce poisson, monogame, bâtit avec son ou sa partenaire un nid et s’organise minutieusement pour élever ses petits. Enseignant en comportement animal, François-Xavier Dechaume-Moncharmont, relate avoir eu recours à des « tests du biais du jugement » permettant de comprendre l’état émotionnel de ces poissons.
Pour réaliser ce test, les chercheurs ont appris aux poissons à ouvrir de minuscules boîtes avec leur bouche. Après cela, ils ont initié les cichlidés zébrés à reconnaitre les boîtes comportant ou non un ver de vase, grâce à la couleur du couvercle. Noires ou blanches, les boîtes pleines étaient rapidement ouvertes contre celles qui étaient vides. Pour reconnaitre les optimistes et les pessimistes, les scientifiques ont compliqué les choses en proposant une « boîte ambiguë » : elle comporte un couvercle gris, couleur intermédiaire entre le noir et le blanc: « Les poissons optimistes vont penser qu’elle contient de la nourriture et ils vont ôter assez vite le couvercle. Alors que les pessimistes vont croire qu’il n’y a rien à manger et ils vont y aller lentement » précise François-Xavier Dechaume-Moncharmont.
Lorsqu’un poisson est séparé de son partenaire, il devient « pessimiste »
Pour aller plus loin, les chercheurs ont décidé de séparer les couples de poissons et on remarquait que les mâles et femelles devenaient pessimistes, puisque ces derniers mettaient du temps à ouvrir la « boîte ambiguë. » Le test s’arrêtait au bout de 48 heures lorsque les couples se retrouvaient. Cette étude est une grande avancée sur le plan émotionnel de la faune: « il s’agit de la première démonstration d’un attachement émotionnel à son partenaire chez une espèce autre que l’espèce humaine. » déclare l’enquête.