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Retraite : ce droit caché qui transforme l’héritage financier

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Peu d’héritiers soupçonnaient qu’au-delà du patrimoine immobilier, des comptes bancaires et des contrats d’assurance-vie. Se dissimulaient de véritables actifs financiers : les points de retraite Agirc‑Arrco.

Longtemps réservés à la perception d’une rente complémentaire, ces points peuvent désormais enrichir la succession. Cette possibilité, méconnue jusqu’à cet été 2025, concerne pourtant plus de treize millions de salariés et retraités du secteur privé.

Contexte historique et juridique

Créé en 2019 de la fusion des régimes Agirc et Arrco, Agirc‑Arrco représente la plus grande gestionnaire de retraite complémentaire en France. Fondé sur un système par points. Il garantit aux assurés un complément de pension calculé selon le nombre de points acquis tout au long de la carrière. Jusqu’à récemment, la succession portait uniquement sur l’évaluation des biens immobiliers et financiers classiques. Tandis que les droits complémentaires étaient considérés comme personnels et non transmissibles.

Cependant, une clause discrète du règlement interne prévoyait la transmission des droits non consommés en cas de décès, à condition que le cotisant ait expressément désigné un bénéficiaire. Après une mise à jour de la documentation en mars 2025, cette possibilité est devenue opérationnelle, sans bruit médiatique, suscitant l’étonnement des professionnels et des familles.

La découverte progressive d’un avantage méconnu

Au cœur de l’été 2025, plusieurs assurés en retraite anticipée ou en reprise d’activité ont alerté leurs conseillers sur l’existence de cette disposition. Le bouche-à-oreille a rapidement relayé l’information dans les médias spécialisés, créant une première vague de témoignages. Pour beaucoup, cette révélation est survenue lors d’une simple consultation pour vérifier le montant de leur future rente, où un conseiller leur a indiqué : « Saviez-vous que vos points non convertis peuvent être transmis à vos ayants droit ? »

Le témoignage de Claire, révélateur d’une ignorance générale

Pour illustrer, prenons le cas de Claire, 68 ans, cadre supér la retraite depuis un an. En examinant son relevé de carrière, elle découvre qu’il lui reste l’équivalent de 450 points non utilisés, soit une valeur potentielle de plusieurs centaines d’euros par an. « Lorsque le conseiller m’a informée que mes enfants pourraient en bénéficier, j’ai réalisé à quel point nous avions négligé cet aspect de la planification », confie-t-elle. Son exemple n’est pas isolé : de nombreux assurés expriment le même soulagement.

Comment désigner son bénéficiaire

Pour activer ce transfert, quatre étapes sont indispensables. D’abord, le cotisant doit se connecter à son espace personnel en ligne Agirc‑Arrco et accéder à la rubrique « Désignation des bénéficiaires ». Ensuite, il choisit un ou plusieurs ayants droit : conjoint, enfants, ascendants ou tout autre personne de son choix. Une preuve d’identité ainsi qu’un justificatif de lien familial sont requis. Enfin, un accusé de réception numérique confirme la prise en compte de la demande. Dès lors, les droits non convertis seront transmis automatiquement en cas de décès.

Les conditions d’application de ce transfert

Seuls sont transmissibles les points non transformés en rente au jour du décès. Les points déjà liquidés, ainsi que les éventuels suppléments volontaires, ne sont pas concernés. La demande des ayants droit doit être déposée dans un délai maximal de deux ans suivant le décès, faute de quoi la possibilité est perdue. Les points validés après la date du décès sont, quant à eux, intégrés dans la réserve générale de l’organisme.

Exemples concrets de transmission

Dans la pratique, ce transfert profite principalement à deux profils : le conjoint survivant et les enfants majeurs.

Conjoint survivant : il peut percevoir une rente viagère complémentaire, en plus de la pension de réversion classique, allégeant ainsi les charges du foyer. Enfants majeurs : ils reçoivent une somme globale, calculée en fonction du nombre de points et de la valeur du point au moment du transfert. Cette allocation forfaitaire peut servir à financer un projet d’installation ou à contribuer aux frais d’études.

Avantages et limites du dispositif

La transmission des points Agirc‑Arrco présente plusieurs atouts. Elle offre une source de revenu supplémentaire, souvent méconnue, et renforce la sécurité financière des héritiers. Elle valorise les années de cotisation non exploitées, augmentant l’intérêt de la réflexion patrimoniale.
Toutefois, elle reste encadrée : les points transitent via un versement unique ou une rente, selon le profil, et ne peuvent pas être dissociés en parts multiples sans conditions. Enfin, si le cotisant omet de formaliser la désignation, le droit demeure inopérant.

Les démarches à entreprendre

Pour préparer ce transfert, il est recommandé de :

Vérifier son relevé de points sur le site Agirc‑Arrco. Identifier le ou les bénéficiaires à désigner. Constituer un dossier en ligne, incluant pièce d’identité et justificatif de lien familial. Consulter, en cas de doute, un expert en gestion de patrimoine ou un notaire pour optimiser l’ensemble de la succession.

L’importance de la planification successorale

Cette découverte rappelle que la planification successorale ne se limite pas aux actifs traditionnels. Notaires, conseillers financiers et experts Agirc‑Arrco intègrent désormais cette dimension dans leurs préconisations. En associant la transmission des points complémentaires à d’autres outils (assurance-vie, donation, démembrement de propriété), chaque assuré gagne en sérénité : il optimise ses droits tout en garantissant la pérennité du capital familial.

Outils de simulation et accompagnement

Pour estimer le montant des points transmissibles, plusieurs simulateurs officiels sont disponibles sur le site Agirc‑Arrco et via l’application mobile. Ces outils comparent le nombre de points cumulés, le taux de conversion et le profil du bénéficiaire pour fournir une estimation personnalisée. Des plateformes indépendantes de simulateurs patrimoniaux proposent également des bilans globaux, intégrant pensions de base, complémentaires et autres éléments de la succession.

Questions fréquentes

Qui peut être bénéficiaire ? Conjoint, enfant majeur, ascendant ou personne extérieure si le lien est justifié. Quel délai pour formuler la demande ? Deux ans après le décès du cotisant. Quel type de versement ? Rente pour le conjoint, capital pour les enfants. Le dispositif est-il rétroactif ? Non, seules les désignations validées après mars 2025 sont effectives.

Perspectives et impact pour les familles

À l’heure où le coût de la vie et le financement des études restent des préoccupations majeures, ce droit constitue un levier financier précieux. Les jeunes ménages, confrontés aux premiers loyers ou prêts immobiliers, peuvent compter sur cette aide inattendue. Les conjoints survivants, parfois fragilisés financièrement, bénéficient d’une rente complémentaire plus confortable.
La diffusion de cette information chez les praticiens et le grand public devrait devenir une priorité pour assurer son adoption généralisée.

Un droit applicable immédiatement

Jusqu’à présent ignorée de la plupart, la possibilité de transmettre les points non consommés en rente est d’ores et déjà opérationnelle. Chaque assuré peut dès aujourd’hui désigner un bénéficiaire et enclencher les démarches nécessaires pour offrir à ses proches un complément de revenu inespéré au moment de la succession.