Retraite : une augmentation de 10 % annoncée, êtes-vous concerné ?
Bientôt, une augmentation de plus de 100 euros ou de 10 % sur la retraite pourrait être accordée à une certaine catégorie de retraités. En faites-vous partie ? Vous avez une chance sur deux d’y avoir droit.
Les retraités, touchés par la pauvreté
Les personnes qui sont à la retraite font partie des plus précaires en France, avec les étudiants, les personnes fraichement immigrées et les familles monoparentales. Actuellement, 9 millions de personnes se trouvent sous le seuil de pauvreté, dont 2 millions de séniors.
L’argent, c’est un peu de nerf de la guerre. Dans notre société actuelle et française, nous avons besoin d’argent pour vivre. Et, nous en avons besoin de plus en plus. Nos besoins ont évolué, mais les prix aussi avec les diverses inflations, conflits et le passage à l’Euro.
Tout augmente. Actuellement, une personne paie en moyenne 700 euros de loyer pour son logement, entre 90 et 270 euros pour l’électricité, ou encore 50 euros pour son eau courante et environ 200 euros par personne pour les courses alimentaires au minimum (par mois).
Dans quelle catégorie sociale êtes-vous ?
Selon l’Observatoire des inégalités, vous êtes sous le seuil de pauvreté si vous gagnez moins de 1014 euros seul, 1318 pour une famille monoparentale, 1521 pour un couple sans enfant, 1825 pour un couple avec un enfant, 2534 pour un couple avec deux enfants et 2839 pour un couple avec trois enfants.
C’est la classe populaire si vous gagnez entre 1014 et 1608 seul, entre 1318 et 2091 pour une famille monoparentale, entre 1521 et 2413 pour un couple sans enfant, entre 1825 et 2895 pour un couple avec un enfant, entre 2534 et 4021 avec deux enfants et entre 2839 et 4503 avec trois enfants.
Vous êtes dans la classe moyenne si vous gagnez entre 1608 et 2941 seul, entre 2091 et 3823 pour une famille monoparentale, entre 2413 et 4411 pour un couple sans enfant, entre 2895 et 5294 pour un couple avec un enfant, entre 4021 et 7352 avec deux enfants et entre 4503 et 8234 avec trois enfants.
C’est la classe aisé si vous gagnez plus de 2941 seul, plus de 3823 pour une famille monoparentale, plus de 4411 pour un couple sans enfant, plus de 5294 pour un couple avec un enfant, plus de 7352 avec deux enfants et plus de 8234 euros avec trois enfants.
Vous êtes riche si vous gagnez plus de 4055 euros seul, plus de 5272 pour une famille monoparentale, plus de 6083 euros pour un couple sans enfant, plus de 7299 pour un couple avec un enfant, plus de 10 138 avec deux enfants et plus de 11 354 euros pour une couple avec trois enfants.
De nombreux séniors manquent d’argent malgré les augmentations de pensions
On estime que 2 millions de retraités sont sous le seuil de pauvreté et on estime qu’un retraité aurait besoin de 1600 à 1800 euros pour vivre correctement, et la retraite moyenne se situerait à environ 1626 euros selon la DREES. Beaucoup de retraités manqueraient donc de fonds chaque mois.
De nombreux retraités ont d’ailleurs du mal à payer leur loyer et à se chauffer normalement dans le pays. Et, à cet âge, avec la nécessité plus fréquente de traitements (parfois payants) et de soins médicaux, de nombreux séniors semblent aussi faire l’impasse sur le médecin.
Les pensions de retraite ont augmenté plusieurs fois ces dernières années, notamment en raison des augmentations de prix. Cette année 2025, les pensions ont augmenté de 2,2 % et elles devraient encore augmenter cette année. Selon les premières estimations, on parlerait de 1,3 % supplémentaire.
Une nouvelle majoration pour les femmes ?
Et, après plusieurs augmentations, une nouvelle revalorisation serait en discussion. Même si les séniors ont le droit à plusieurs aides financières en fonction de leur situation, une augmentation de la pension est toujours la bienvenue.
Sauf que, dans le cas de cette revalorisation, elle ne concernerait qu’une partie des séniors. Tandis que beaucoup de retraités peuvent être exonérés de la taxe foncière, certains vont peut-être aussi avoir droit à une augmentation de leur pension.
Mais, qui pourrait être concerné ? En fait, cette augmentation devrait concerner majoritairement les femmes à la retraite. En effet, si vous ne le savez pas, la plupart des femmes séniors touchent moins d’argent que les hommes.
Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), « les femmes résidant en France ont une pension de droit direct moyenne (y compris l’éventuelle majoration pour trois enfants ou plus) inférieure de 38 % à celle des hommes en 2022″.
« En moyenne, les femmes ont 40 % de pension brute mensuelle moyenne de droit direct en moins que les hommes. En fonction des régimes, l’écart peut même grimper jusqu’à 1000 euros par mois« , explique Ouest France.
3 pistes pour réduire l’écart de pensions entre homme et femme
Dans un rapport de la DREES, l’organisme a notamment exploré des pistes de réformes pour éventuellement palier cet écart de pensions.
« À la demande du Conseil d’orientation des retraites, la DREES a réalisé trois simulations relatives au mode de calcul et au périmètre de ces majorations pour enfants, à l’aide du modèle Trajectoire (voir encadré infra) », peut-on lire.
« Un scénario (A) laisse inchangé le périmètre (hommes et femmes de plus de trois enfants), mais propose de retenir un montant forfaitaire, indépendant du montant de pension », explique l’organisme.
Le « scénario (B) restreint le versement aux femmes, en ouvrant le dispositif dès le premier enfant et en augmentant le taux de majoration selon le nombre d’enfants », ajoute le site.
« Un scénario (C) combine les deux approches, en versant un forfait progressif selon le nombre d’enfants, uniquement pour les femmes. Ces simulations sont calibrées pour être neutres financièrement à court terme », lit-on.
Une augmentation de 10 % pour les femmes ?
Concrètement, comme l’explique Planet.fr, l’une des pistes « envisage, dans certains scénarios, de réserver la majoration de pension pour les parents de trois enfants ou plus uniquement aux femmes. Cette option, encore en discussion ».
Concrètement, cette piste (A) envisagerait une augmentation de 10 % des pensions pour les femmes qui ont au moins trois enfants. Actuellement, c’est déjà le cas, mais la majoration concerne tous les assurés Quel que soit le sexe. L’idée serait de la faire que pour les femmes.
En effet, ce dispositif aurait tendance à donner l’avantage aux hommes, qui ont généralement une pension plus élevée que les femmes. Ainsi, les femmes demeurent moins payées que les hommes.
« Les masses versées au titre de ce dispositif concernent davantage les hommes, qui sont surreprésentés parmi les retraités aisés”, explique la DREES.
« En 2020, ce dispositif représentait un coût total de 8,4 milliards d’euros, soit 2,9 % des pensions de droit direct (hors pensions de réversion) », ajoutent nos confrères.
Deux autres possibilités pour réduire l’écart
D’un autre côté, une autre proposition (B) suggère une majoration forfaitaire de 150 euros par mois « pour les parents ayant élevé au moins trois enfants ou plus pour une liquidation de la retraite en 2026 ». Là aussi, cette mesure pourrait contribuer à réduire l’écart entre homme et femme.
Enfin, autre scénario (C), l’étude suggère une majoration réservée aux femmes dès la naissance de leur premier enfant, « avec un taux progressif de 3 %, 6 % puis 13 % ».
Lequel de ces scénario serait le plus avantageux ?
Donc, concrètement, avec le scénario A : « la quasi-totalité de ceux faisant partie des 40 % des pensionnés aux retraites les plus modestes verraient leur pension croître, tandis que ceux appartenant aux 40 % aux retraites les plus élevées seraient presque tous perdants », explique l’étude.
Pour le scénario B, « la quasi-totalité des femmes seraient gagnantes, à l’exception de celles sans enfants (environ 10 % des assurées de la génération 1978, par exemple), non concernées. Les femmes avec deux enfants bénéficieraient du gain moyen le plus important », selon la DREES.
Et, pour le scénario C, « la quasi-totalité des femmes seraient gagnantes mais, à l’inverse du scénario B, l’intensité du gain de pension varierait sensiblement selon le niveau de pension initial. […] 83 % des femmes verraient leur pension totale croître d’au moins 10 % », lit-on.
Cette troisième option serait, sans doute, la plus favorable pour toutes les femmes. Mais, est-ce que cela va être mis en place ? Rien n’est moins sûr. Pour l’instant, le sujet ne semble pas d’actualité du côté du gouvernement, d’autant qu’il faudrait le financer.
Pourquoi les femmes gagnent moins d’argent à la retraite ?
En général, les femmes gagnent moins d’argent à la retraite pour plusieurs raisons, intimement liées aux modes de calcul des pensions. Entre autres, les femmes sont parfois soumises à des inégalités salariales.
« En 2024, les femmes fonctionnaires en ministère sont payées chaque mois en moyenne 442 euros bruts de moins que les hommes, soit un écart de 10,6 % », peut-on notamment apprendre ici. Mais, il n’y a pas que cela.
Les femmes interrompent aussi plus souvent leur carrière pour s’occuper des enfants ou de proches, ce qui réduit leur durée de cotisation et impacte le montant de leur pension. Les hommes le font aussi, mais ce sont plus souvent les femmes.
Aussi, il semblerait que les femmes soient surreprésentées dans les emplois à temps partiel, souvent moins rémunérés et moins valorisés dans le calcul des droits. Et, d’après plusieurs études, les femmes accèdent aussi moins fréquemment aux postes à responsabilité, mieux payés.