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Parking : une conductrice verbalisée pour avoir dépassé de la ligne blanche

Publié par Killian Ravon le 11 Sep 2025 à 2:23

La scène paraît banale. Une voiture qui dépasse légèrement une ligne blanche dans un parking payant, une photo prise par l’exploitant, une amende qui tombe.

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Mini rouge garée sur un parking payant à Newark, roue avant mordant légèrement sur la ligne blanche.

Mais pour Lisa Henderson, serveuse de 56 ans à Newark en Angleterre, l’histoire a pris des proportions inattendues. Le 9 août, elle paie sa place, reste à peine une demi-heure… et reçoit pourtant, quelques jours plus tard, une pénalité de 100 livres sterling, soit environ 115 euros. « Je travaille dur, je gagne le SMIC et je ne peux pas me permettre de la payer », confie-t-elle au Mirror. Son récit relance le débat sur la frontière entre règle stricte et bon sens au quotidien.

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Un stationnement payé, une photo qui change tout

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Ce 9 août, Lisa gare sa Mini sur un parking exploité par la société NCP. Elle choisit un ticket d’une heure, payé 1,95 £ — un peu plus de 2,25 € — et ne s’attarde qu’une trentaine de minutes. Tout paraît en ordre. Elle repart l’esprit tranquille, persuadée d’avoir respecté les consignes de stationnement. Deux semaines plus tard, un courrier l’attend. À l’intérieur, une pénalité de 100 £ assortie d’un cliché où l’on distingue sa voiture, roue avant proche du marquage au sol.

Pour justifier la verbalisation, l’exploitant avance le « mauvais stationnement ». Plus précisément, l’auto empiéterait sur la ligne blanche qui délimite l’emplacement. De face, la photo n’impressionne pas. De côté, reconnaît Lisa, on devine « un léger dépassement ». Elle jure toutefois ne pas excéder « deux ou trois centimètres ». De quoi s’interroger : à partir de quel seuil un écart devient-il fautif lorsqu’il ne gêne personne et que le stationnement est réglé ?

Marquage blanc délimitant une place de parking sur enrobé, vue rapprochée.
Lignes blanches de délimitation sur un parking – illustration du respect du marquage.
Crédit : Santeri Viinamäki / CC BY-SA 4.0
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« Je gagne le SMIC » : le choc d’une amende vécue comme disproportionnée

Au-delà du principe, c’est le montant qui la frappe. 115 euros pour ce qu’elle perçoit comme une imperfection minime. Elle n’a pas garé son véhicule sur un emplacement PMR, ne l’a pas posé en travers de deux places, ne s’est pas installée à un endroit interdit. Elle a payé son ticket, s’est absentée une demi-heure, puis a repris la route. Dans les colonnes du Mirror, elle répète son incompréhension. « Si je m’étais garée sans réfléchir, je comprendrais. Mais là, je ne comprends tout simplement pas pourquoi j’ai été verbalisée. »

L’impact financier ajoute à sa colère. Elle se décrit comme une salariée au SMIC, pour qui une facture inattendue de 100 £ pèse lourd dans le budget. L’expression, familière au public français, dit bien la réalité qu’elle veut pointer : une amende peut faire vaciller l’équilibre d’un mois lorsque chaque dépense compte.

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Gros plan sur une ligne blanche à la lisière d’un emplacement de stationnement.
Détail d’une ligne blanche en bordure d’emplacement – ce que quelques centimètres peuvent changer.
Crédit : Blood Red Sandman / CC BY 4.0

Quelques centimètres qui font débat

Le cliché transmis par NCP montre bien un empiétement. Reste son ampleur. Lisa parle de « deux ou trois centimètres ». Vu de côté, le pneu mordrait à peine la ligne. Ce type de situation arrive à beaucoup d’automobilistes, surtout sur des places étroites, avec des marquages parfois usés ou des véhicules voisins déjà très proches du bord. Pour qui se gare dans l’urgence d’un rendez-vous ou d’un emploi du temps serré, l’œil se concentre sur la rectitude générale, pas sur un millimétrage parfait.

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Faut-il pour autant considérer que « presque bon » équivaut à « non conforme » ? La question crispe, car elle confronte deux logiques. D’un côté, l’idée qu’une règle de stationnement s’applique de manière uniforme, sans appréciation au cas par cas. De l’autre, la conviction qu’un dépassement infime, sans gêne ni danger, ne devrait pas valoir le même traitement qu’un stationnement franchement anarchique. C’est à cet endroit précis que naît le sentiment d’injustice.

Quand la lettre de la règle bouscule l’esprit du quotidien

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Les opérateurs privés comme NCP s’appuient sur des conditions d’utilisation affichées à l’entrée des parkings. Leur promesse au public repose sur l’ordre, la rotation des places et le respect des marquages. Dans cette logique, chaque emplacement doit rester strictement délimité pour garantir la fluidité et éviter les litiges. Un empiétement, même mineur, peut être considéré comme un manquement à cette exigence.

En face, les conducteurs invoquent souvent la proportionnalité. Ils estiment que la sanction doit tenir compte du contexte : ticket payé, durée respectée, absence de nuisance, dépassement minime. Cette affaire cristallise cette tension. Elle n’oppose pas des fraudeurs à un système, mais une conductrice de bonne foi à une lecture stricte d’une règle qui, dans sa vie de tous les jours, lui paraît excessive.

Avis d’amende placé sous l’essuie-glace d’une voiture.
PV de stationnement glissé sur le pare-brise – l’image qui fâche les automobilistes.
Crédit : ThorRune / Domaine public
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La décision de contester : une démarche pour faire valoir son bon sens

Pour Lisa, pas question d’en rester là. Elle engage une contestation. Sa démarche repose sur un argument simple et compréhensible : oui, la roue semble frôler la ligne blanche, mais le dépassement serait minuscule, sans effet sur l’usage de la place. Elle rappelle qu’elle a payé son ticket, qu’elle est restée moins que prévu et qu’elle n’a ni bloqué une allée, ni empiété sur une place réservée. Dans ses mots, on ressent à la fois de la colère et de la fatigue. Elle ne nie pas la présence du marquage, elle conteste la sévérité de la sanction.

Cette voie de recours est précisément faite pour ça : confronter un constat automatisé à une explication humaine. Dans son courrier, Lisa expose les faits, insiste sur la faible ampleur de l’empiétement et sur l’absence de gêne causée. Elle y ajoute l’impact financier d’une amende de 100 £ sur un salaire modeste. Sa démarche n’a rien de spectaculaire. Elle est simplement celle d’une conductrice qui estime que la règle s’est appliquée sans nuance.

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Une histoire qui touche parce qu’elle pourrait arriver à tout le monde

Si cette affaire fait parler, c’est qu’elle paraît terriblement ordinaire. Beaucoup se reconnaissent dans ce moment où, pour quelques centimètres, on se retrouve confronté à une pénalité qui semble, d’un coup, disproportionnée. On pense à la journée chargée, au rendez-vous à l’heure du déjeuner, au quart d’heure de marge qu’on s’accorde rarement. On se souvient aussi de ces parkings très fréquentés où les places serrées obligent à manœuvrer au millimètre, avec l’angoisse de rayer la portière du voisin.

Le récit de Lisa met des mots sur ce malaise diffus. Celui d’un quotidien réglé par des consignes claires, certes, mais parfois appliquées comme si aucune appréciation n’était possible. Dans l’esprit du grand public, une sanction doit corriger un comportement qui nuit aux autres. Là, l’empiétement de quelques centimètres n’a privé personne de sa place. Et c’est cette contradiction apparente qui déclenche l’adhésion à sa cause.

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Le rôle de la preuve et l’importance de la lecture des images

Au cœur du dossier, il y a une photo. Elle sert de référence, de base objective à la notification de pénalité. Pourtant, la manière de la lire peut varier. Un angle, un zoom, une perspective peuvent amplifier ou atténuer un dépassement. Lisa l’admet : « Vu de côté, on voit très bien que je suis à peine à la limite. » Cette nuance dit tout. La preuve existe, mais sa portée est discutée. La roue dépasse-t-elle franchement la ligne ? Est-ce visuellement marqué ou presque imperceptible ?

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Les images produites par les exploitants privés rassurent, car elles tranchent des litiges sans subjectivité apparente. Elles inquiètent aussi, car elles peuvent donner au constat une apparence d’irréfutabilité. Entre ces deux pôles, la contestation demeure un garde-fou utile, offrant à chacun la possibilité d’expliquer, de contextualiser, d’obtenir une révision lorsque l’automatisme a pris le pas sur l’équité.

Agent verbalisant un véhicule, scène de contrôle du stationnement à Londres.
Contrôle et verbalisation sur la voie publique – la rigueur des exploitants et autorités.
Crédit : SalimFadhley / CC BY-SA 3.0 (GFDL)

Ce que cette histoire dit de nos attentes

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L’affaire Henderson révèle une attente largement partagée : celle d’une tolérance mesurée, d’une proportionnalité dans l’application des règles du stationnement. Personne ne conteste l’utilité des marquages. Ils organisent l’espace et facilitent la vie de tous. Mais lorsqu’un dépassement est minime, que la place est payée et que la gêne est inexistante, beaucoup espèrent que l’on sache distinguer l’erreur de l’abus.

Ce n’est pas demander l’impunité. C’est réclamer une lecture plus humaine des situations concrètes. Une lecture qui, sans renier la lettre des règles, se soucie de l’esprit. Cette nuance, au fond, renforce la confiance dans le système : on obéit mieux à des règles dont on comprend la finalité que lorsqu’on les ressent comme une mécanique froide.

Marquage blanc d’une place de parking sur bitume, vue en plongée.
Marquage au sol net : rester “dans les lignes” évite bien des surprises.
Crédit : Pixabay
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Et finalement, l’issue qui change tout

Après examen de son recours, la société NCP a finalement donné raison à Lisa Henderson. La pénalité de 100 livres a été annulée. La conductrice dit sa soulagement, même si demeure un « goût amer » face à une situation qu’elle juge « tout simplement ridicule ». Son témoignage, relayé par le Mirror, s’achève donc bien. Il rappelle qu’une contestation argumentée peut aboutir, même lorsque la preuve semble implacable. Surtout, il montre que quelques centimètres peuvent parfois faire la différence… et qu’un peu de proportionnalité peut rendre la règle plus juste pour tout le monde.

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