Il retrouve une Porsche 911 oubliée 31 ans sous un sapin et rêve de la faire rouler pour Noël
Quelque part dans l’Idaho, une Porsche 911 Targa de 1970 a passé plus de trois décennies immobile. Coincée sous un sapin et dissimulée sous une bâche déchirée. Longtemps inaccessible malgré les offres répétées de passionnés, cette voiture de collection vient finalement de changer de mains.
Son nouveau propriétaire pense même pouvoir la remettre sur la route d’ici le Nouvel An. Sans effacer les marques de son incroyable sommeil.
Une 911 Targa oubliée pendant 31 ans au pied d’un sapin
L’histoire commence avec une silhouette familière entre les branches d’un arbre. Depuis des années, en passant devant cette maison de l’Idaho, Markos Marzouca remarque la ligne si particulière d’une Porsche 911 Targa millésime 1970. La voiture semble figée dans le temps, garée au pied d’un sapin, à moitié engloutie par la végétation et recouverte d’une bâche fatiguée par les intempéries.
Très vite, la rumeur fait son chemin dans le voisinage. On raconte que de nombreux passionnés auraient tenté leur chance pour la racheter, sans succès. Le ou la propriétaire resterait inflexible, refusant toutes les offres. Cette 911 posée là, quasi immobile, devient une sorte de trésor oublié, que l’on aperçoit sans jamais pouvoir l’approcher vraiment.
Pour Markos, cette vision répétée finit par ressembler à une obsession. Il connaît la valeur sentimentale et potentielle de ce genre de sortie de grange, ces découvertes que les amateurs d’anciennes décrivent souvent comme de véritables chasses au trésor. Reste à convaincre le propriétaire de laisser partir l’auto après tant d’années d’immobilité.
Crédit : © nakhon100 / Wikimedia Commons (CC BY 2.0)
Des années de refus avant la bonne porte frappée
Selon Markos Marzouca, il ne compte plus les personnes qui, avant lui, ont tenté de décrocher cette 911. Même les propositions insistantes n’y ont rien fait. Pourtant, un jour, il finit par se présenter, lui aussi, à la porte. Il ne sait pas vraiment ce qui fera la différence, mais il décide de tenter sa chance, une fois de plus.
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À sa grande surprise, cette fois, le discours change. Il explique son projet, sa passion, son envie de sauver la voiture sans la dénaturer. Quelques échanges plus tard, l’affaire est conclue. « J’ai sûrement frappé à la porte un bon jour », confie-t-il simplement, comme pour dire que tout s’est joué sur un timing presque miraculeux.
Le plus étonnant reste à venir. Car si, de loin, la 911 semble fatiguée mais encore debout, personne ne sait vraiment dans quel état elle se trouve après plus de trente ans passés dehors, sous un sapin, exposée à la neige, à la pluie et aux écarts de température. Le nouveau propriétaire s’attend logiquement au pire.
Crédit : © Alexander Migl / Wikimedia Commons (CC BY-SA 4.0)
Un habitacle transformé en garde-manger pour écureuils
Au moment de soulever enfin la bâche, le décor est à la fois impressionnant et inquiétant. La toile, en lambeaux, laisse apparaître une carrosserie marquée par le temps. Mais le vrai choc se situe à l’intérieur. L’une des vitres aurait été laissée ouverte pendant des années, offrant une porte d’entrée idéale à la nature environnante.
Peu à peu, l’habitacle s’est rempli de kilos d’aiguilles et de pommes de pin. À force d’accumulation, l’intérieur a carrément été transformé en garde-manger pour écureuils. Si l’image peut prêter à sourire, elle traduit tout de même des années d’abandon. Sellerie, moquettes, recoins du tableau de bord : chaque centimètre semble envahi par les traces de ce petit écosystème improvisé.
Dans ce genre de situation, beaucoup s’attendent à découvrir une voiture irrécupérable, rongée par l’humidité et la corrosion. Pour Markos, c’est le moment de vérité. Il fait aussitôt remorquer la Porsche jusqu’à un abri, à l’abri cette fois des éléments, afin de commencer un nettoyage minutieux et de mesurer l’ampleur des dégâts.
Crédit : © Alexander Migl / Wikimedia Commons (CC BY-SA 4.0)
Une mécanique en meilleur état que prévu
C’est là que l’histoire prend un virage inattendu. Une fois débarrassée des aiguilles, des débris et de la poussière accumulés, la 911 révèle un visage bien plus rassurant que prévu. Certes, la carrosserie porte les stigmates des années, mais la structure générale n’est pas aussi attaquée qu’on aurait pu le craindre.
Surtout, la grande question concerne le cœur de la voiture. Après trente et un ans passés dehors, nombreux sont ceux qui parieraient sur un moteur totalement grippé. Pourtant, la surprise est de taille : le moteur non bloqué accepte encore de tourner, signe que la base mécanique est loin d’être perdue. Un point décisif pour envisager une remise en route sans passer par une reconstruction intégrale.
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Côté corrosion, le diagnostic est presque rassurant. La rouille perforante se concentrerait principalement sur le plancher du coffre avant. Un point sensible sur ces modèles, mais qui reste réparable avec un travail de tôlerie ciblé. En d’autres termes, la voiture n’est pas intacte, loin de là, mais elle n’est pas non plus condamnée.
Pour un passionné, c’est le scénario idéal : assez de travail pour en faire un vrai projet de restauration, mais une base suffisamment saine pour éviter de tout reconstruire à partir de presque rien. De quoi transformer une voiture longtemps figée dans un jardin en belle histoire de sauvetage automobile.
Crédit : © John Goldsmith / Wikimedia Commons
Restauration express et patine préservée pour un Noël magique
Fort de ce diagnostic encourageant, Markos Marzouca se fixe un objectif ambitieux. Il pense pouvoir s’attaquer rapidement aux réparations les plus urgentes afin de remettre la voiture en état de marche d’ici la fin de l’année. L’idée n’est pas de la transformer en modèle de concours flambant neuf, mais de la voir à nouveau rouler, après trente et un ans d’immobilité.
Les travaux prioritaires sont clairs : sécuriser la structure, traiter les zones corrodées les plus critiques et vérifier chaque élément mécanique essentiel avant le premier démarrage. Freins, alimentation, allumage, faisceau, trains roulants, tout doit être inspecté avec soin, surtout après un si long sommeil. Mais la bonne nouvelle, c’est que la base est là, et que ce miracle mécanique limite le risque de mauvaise surprise.
Surtout, Markos ne veut pas effacer le passé de cette 911. Son « projet final », comme il l’explique, consiste à rendre la structure parfaitement saine, à régler la mécanique avec précision, tout en conservant la patine d’origine accumulée durant ses trente et un ans d’oubli. En d’autres termes, la voiture doit continuer à raconter son histoire, avec ses marques du temps, plutôt que d’être figée dans une restauration trop clinique.
C’est ce choix qui donne à cette aventure une dimension presque de Conte de Noël. Là où beaucoup auraient rêvé d’une peinture neuve et d’un aspect sortie d’usine, lui préfère garder les rides de la carrosserie. Comme la mémoire visible de ces années passées sous un sapin, invisible ou presque aux yeux des passants.
Crédit : © jdblack / Pixabay
Que retenir ?
Et la véritable révélation, celle qui donne tout son charme à cette histoire, tient en une phrase : si tout se passe bien, cette Porsche 911 Targa, oubliée pendant trente et un ans au pied d’un arbre, pourrait retrouver la route dès le Nouvel An. Un petit miracle mécanique, idéalement dans l’air frais de l’hiver, comme un symbole pour tous ceux qui rêvent, eux aussi, de réveiller un jour leur propre trésor enfoui.