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Voiture électrique : comment BYD veut sortir de la course à l’autonomie grâce à la recharge express

Publié par Killian Ravon le 10 Déc 2025 à 14:30

Alors que la plupart des constructeurs des voitures électriques continuent d’empiler les kilomètres au compteur, un acteur joue la carte inverse. Le chinois BYD mise sur une recharge éclair qui pourrait rebattre complètement les cartes du marché. Et si, à terme, l’autonomie maximale n’était plus l’argument numéro un pour choisir son véhicule ?

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Berline électrique BYD gris métal branchée à une borne 1 000 kW sur une aire d’autoroute ensoleillée, illustrant la recharge ultra-rapide.
Une berline BYD branchée sur une borne 1 000 kW : la recharge ultra-rapide qui pourrait faire oublier la course à l’autonomie.

Derrière cette idée se cache une promesse très simple : rendre la recharge aussi naturelle et rapide qu’un passage à la station-service. Avec, à la clé, une manière totalement différente de penser l’électrique, qui pourrait commencer à s’imposer en Chine… puis en Europe d’ici fin 2025.

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Voiture électrique argentée branchée à une borne design devant un bâtiment moderne au coucher du soleil, illustrant la recharge rapide en ville.
Une recharge express qui ressemble de plus en plus à un simple arrêt à la station.
Crédit : Pixabay / LeeRosario
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Une stratégie à contre-courant de la course aux kilomètres

Depuis des années, l’industrie automobile aligne les records. Chaque nouveau modèle promet toujours plus d’autonomie, comme si tout se jouait sur la capacité de la batterie. BYD choisit au contraire de s’éloigner de cette logique. Plutôt que de promettre des trajets interminables sans s’arrêter, le constructeur parie sur des arrêts ultra courts, répétés au fil de la route sans contrainte.

Pour y parvenir, la marque déploie en Chine ce qu’elle présente comme les stations-service du futur. Ces nouvelles bornes de 1 000 kW visent une puissance de charge rarement vue dans l’automobile grand public. L’idée est simple : compenser une autonomie plus raisonnable par une capacité à se recharger beaucoup plus vite qu’aujourd’hui, y compris sur de longs trajets.

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Ce réseau devait à l’origine compter 5 000 points de charge la première année. Finalement, ce sont plus de 15 000 emplacements qui doivent être couverts par les équipements de BYD, signe que le projet a rapidement pris de l’ampleur. Chaque nouvelle installation renforce un peu plus l’idée que l’avenir de l’électrique pourrait se jouer au niveau des prises, et non plus seulement des batteries.

Mais saviez-vous que l’un des arguments clés de ce dispositif n’est pas tant la puissance affichée que le temps réel passé à l’arrêt ? C’est là que BYD veut frapper fort.

SUV électrique futuriste garé de nuit devant une borne lumineuse, symbole des nouvelles infrastructures de recharge haute puissance.
La nuit aussi, les bornes rapides promettent de ne plus faire perdre de temps.
Crédit : Pixabay / JuliusH
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Des bornes capables d’effacer l’« anxiété de la panne »

Avec ces infrastructures, le constructeur promet de faire entrer la recharge ultra-rapide dans le quotidien. Sur ces stations, BYD annonce qu’il est possible de récupérer l’équivalent de 400 km en 5 minutes. En pratique, le temps d’un simple arrêt sur une aire ou devant une station, une grande partie de l’autonomie est restaurée.

Pour les conducteurs habitués à surveiller leur niveau de charge à la minute près, cette promesse change tout. L’anxiété de la panne pourrait reculer à mesure que ces équipements se multiplient. La recharge ne serait plus un moment subi, qu’il faut anticiper longtemps à l’avance, mais une parenthèse très courte à intégrer naturellement dans le trajet.

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En Chine, ce maillage du territoire est déjà en bonne voie. L’objectif est que les automobilistes puissent compter sur ces bornes à intervalles réguliers, un peu comme les stations-service actuelles. C’est à cette condition que BYD estime possible de réduire les attentes en matière d’autonomie sans donner le sentiment de faire marche arrière.

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La vice-présidente du groupe, Stella Li, espère désormais reproduire ce modèle en Europe. Elle vise un déploiement rapide de ces chargeurs dans les concessions du constructeur, puis dans des stations partenaires. L’ambition, à l’horizon de fin 2025, est d’offrir une expérience qui se rapproche le plus possible d’un plein d’essence classique, en termes de durée comme de simplicité d’usage.

Monospace BYD e6 gris stationné devant une maison, représentant une voiture électrique familiale utilisée au quotidien.
L’électrique se banalise aussi comme véhicule du quotidien, pas seulement comme vitrine technologique.
Crédit : Wikimedia Commons / Vauxford (CC BY-SA 4.0)
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Quand l’usage réel remet l’autonomie en perspective

Derrière cette stratégie se cache un constat souvent rappelé mais rarement pris au sérieux par le grand public. Les études citées par BYD montrent qu’une voiture parcourt en moyenne environ 35 km par jour. Autrement dit, une autonomie de 300 km suffit largement, dans la plupart des cas, pour plusieurs jours de trajets quotidiens sans recharge.

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Dans ce contexte, viser des batteries énormes paraît moins indispensable. Elles pèsent lourd, coûtent cher et mobilisent davantage de ressources pour une utilité limitée au quotidien. BYD préfère donc miser sur des véhicules moins extrêmes en termes de capacité, mais connectés à un réseau d’infrastructures de recharge plus performant.

Cette approche suppose tout de même une évolution des habitudes. Pendant longtemps, les conducteurs ont cherché le modèle capable d’aller le plus loin possible sans s’arrêter, comme une forme d’assurance psychologique. Désormais, l’idée défendue par la marque est de remplacer cette rassurance par la certitude de trouver facilement une borne capable de faire le plein d’électrons en quelques minutes.

Plus les stations se densifient, plus la question du « et si je tombe en panne au milieu de nulle part ? » perd de sa force. L’obsession du kilométrage maximal pourrait alors céder la place à une autre priorité : combien de temps faut-il réellement pour repartir, une fois branché ?

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Borne de recharge rapide pour véhicules électriques en Bretagne, avec signalisation dédiée et installation en bord de route.
En Europe aussi, les bornes rapides se multiplient sur le bord des routes.
Crédit : Wikimedia Commons / Esus bzh (CC BY-SA 4.0)

Han L, Tang L et Denza Z9GT : les vitrines de la recharge mégawatt

Pour incarner concrètement cette vision, BYD commence par ses modèles les plus ambitieux. Les berlines Han L et SUV Tang L sont les premières à profiter de cette recharge dite au mégawatt. Ces véhicules, taillés pour les longs trajets, illustrent la promesse phare de la marque : un kilomètre récupéré chaque seconde, soit cette capacité très mise en avant de 400 km restaurés en un arrêt très court.

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Dans un second temps, la Denza Z9GT, un modèle haut de gamme, doit faire son arrivée en Europe avec cette même technologie intégrée. Elle servira de vitrine pour montrer ce que peut offrir une voiture électrique couplée à ces bornes extrêmement puissantes, tant en confort d’usage qu’en image technologique.

Reste la question des modèles plus accessibles, essentielle pour que cette révolution dépasse le cercle des early adopters. BYD évoque notamment la Dolphin Surf, l’un de ses véhicules les plus diffusés. Son autonomie reste plus modeste que celle des grands modèles de la marque, mais elle a vocation à devenir compatible avec ce réseau de charge intensif.

L’idée est alors de proposer des voitures à prix plus contenu, en misant moins sur la batterie et davantage sur l’accès à la recharge. En d’autres termes, ce n’est plus l’énorme accumulateur qui justifie la facture, mais la possibilité de retrouver rapidement de l’autonomie dès qu’une borne est disponible.

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Ce détail que peu de gens envisagent encore, c’est que cette logique pourrait inverser les critères classiques d’un achat automobile : au lieu de comparer uniquement les kilomètres annoncés, les conducteurs regarderont peut-être bientôt la puissance maximale encaissée par la voiture et le réseau auquel elle donne accès.

BMW iX et SUV BYD en charge sur une même station, devant un petit restaurant, illustrant l’usage concret des bornes rapides.
Une même borne, plusieurs modèles branchés : le quotidien de la recharge électrique.
Crédit : Wikimedia Commons / Mariordo (CC BY-SA 4.0)

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Un nouveau réflexe : payer moins, recharger mieux

Au cœur de cette stratégie, BYD défend une idée assez radicale pour un marché habitué à mettre en avant toujours plus de chiffres. Selon Stella Li, l’objectif est d’amener les clients à revoir leurs attentes dès le moment de la commande. Plutôt que d’exiger systématiquement l’autonomie maximale, ils pourraient privilégier un compromis jugé plus rationnel entre capacité et prix.

C’est là qu’intervient la phrase choc de la dirigeante. Elle imagine des acheteurs expliquant au constructeur que « les clients diront, ne me donnez pas plus de 300 km d’autonomie, je ne veux pas en payer le prix ». Derrière cette formule, l’enjeu est clair : une fois que la recharge devient presque aussi rapide qu’un plein classique, payer un supplément important pour gagner quelques centaines de kilomètres supplémentaires a-t-il encore du sens ?

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En filigrane, BYD soutient que le véritable luxe, pour les conducteurs, ne sera plus de parcourir 600 ou 800 km d’une traite, mais de pouvoir s’arrêter quand bon leur semble, sans craindre les files d’attente ni les pauses interminables. La liberté ne se mesurerait plus uniquement en kilomètres embarqués, mais en accessibilité de la recharge.

C’est ce pari qu’illustrent les premiers modèles compatibles Han L, Tang L et Denza Z9GT, avant que des véhicules plus grand public comme la Dolphin Surf ne rejoignent le mouvement.

Et c’est ce même pari qui conduit BYD à affirmer que l’avenir de l’électrique ne passera plus par la surenchère d’autonomie, mais par la multiplication des bornes de recharge ultra-rapide, jusqu’à rendre parfaitement acceptable, pour la majorité des conducteurs, cette fameuse autonomie de 300 km érigée en nouveau standard.

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