Leroy Merlin : cette peinture isolante 2025 qui promet de réchauffer la maison sans gros travaux
Factures de chauffage qui s’envolent, murs glacials, aides publiques de plus en plus difficiles à mobiliser… En 2025, beaucoup de foyers cherchent à gagner quelques degrés sans vivre des semaines au milieu d’un chantier. Une peinture vendue chez Leroy Merlin intrigue de plus en plus de particuliers. Justement parce qu’elle promet d’agir sur le confort sans joints. Sans doublage et sans marteau-piqueur.
Mais comment cette peinture isolante thermique fonctionne-t-elle vraiment. Et jusqu’où peut-on compter sur elle pour améliorer le quotidien dans une maison mal isolée ? Alors que la fameuse isolation à 1 euro a définitivement disparu ?
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En 2025, isoler sans chantier lourd devient un vrai réflexe
Depuis la fin des offres d’isolation à 1 euro. Beaucoup de ménages se retrouvent face au même dilemme. Subir les murs froids tout l’hiver. Ou investir plusieurs milliers d’euros dans une isolation thermique par l’extérieur. Entre ces deux extrêmes, les « petites solutions » se multiplient, des joints adhésifs sur les fenêtres aux boudins de porte improvisés.
Les anciens démarchages promettant des travaux à 1 euro ont laissé des traces. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes a ainsi recensé 30 000 signalements. Liés à des fraudes à la rénovation énergétique en 2024. Tandis que l’Anah a écarté 44 000 dossiers MaPrimeRénov’ jugés suspects. Dans ce contexte, la méfiance est forte et chaque nouvelle solution est scrutée à la loupe.
En parallèle, les factures continuent de grimper. Que ce soit pour le gaz ou l’électricité, ce qui pousse de nombreux propriétaires. Et locataires à chercher des alternatives plus légères aux gros travaux de rénovation énergétique. D’où l’intérêt croissant pour les isolants minces, les films techniques… Et cette peinture particulière, qui se pose comme une simple peinture murale. Mais revendique un effet isolant mesurable.
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Fin de l’isolation à 1 euro : quelles aides restent vraiment sur la table ?
Si les publicités pour l’isolation à 1 euro circulent encore parfois dans les boîtes aux lettres ou au téléphone. Le dispositif qui la rendait possible, appelé Coup de pouce Isolation, est officiellement terminé pour tous les devis signés après le 1er juillet 2021. En 2025, plus personne ne peut prétendre à une isolation intérieure ou extérieure pour 1 euro symbolique. Que ce soit via un artisan, une plateforme commerciale. Ou une enseigne de bricolage.
Les aides publiques n’ont pas disparu pour autant. Les dispositifs comme MaPrimeRénov’, les primes CEE. L’éco-prêt à taux zéro pouvant atteindre 50 000 euros. Ou encore la TVA réduite à 5,5 % sont toujours là, souvent complétés par des coups de pouce locaux. Ils visent toutefois des chantiers structurants. Isolation des murs, des combles, des planchers, changement de système de chauffage. Le tout réalisé par des professionnels RGE.
Dans ce cadre, l’isolation thermique par l’extérieur demeure l’une des solutions les plus efficaces. Pour réduire durablement les pertes de chaleur d’une maison. Mais c’est aussi l’une des plus coûteuses. Avec une déclaration préalable de travaux quasi systématique et des contraintes fortes sur l’aspect des façades. Pour tout un segment de foyers, ces travaux restent donc hors de portée immédiate, ouvrant la voie à des solutions intermédiaires, moins ambitieuses mais plus accessibles. C’est précisément là que se glisse la peinture isolante.
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Comment fonctionne cette peinture isolante qui intrigue les particuliers ?
La peinture isolante vendue chez Leroy Merlin s’inscrit dans la famille des isolant mince. Techniquement, il s’agit d’une peinture chargée de micro-sphères de verre, de céramique et de polyuréthane. Une fois appliquée, cette structure crée une sorte de film qui limite les échanges thermiques à la surface du mur et atténue une partie des bruits.
Concrètement, la peinture forme une barrière à la fois thermique et acoustique, utilisable sur les murs et plafonds de la maison, mais aussi en façade. Ce caractère polyvalent contribue à son succès : elle se pose sur un salon exposé plein nord comme sur une chambre donnant sur la rue, voire sur une façade extérieure lorsque le support le permet.
Autre argument mis en avant : son profil « confort ». Sa composition est annoncée comme 100 % naturelle, sans odeur, avec un support respirant et sans composés organiques volatils. Particularité peu connue, la peinture est présentée comme capable d’absorber du CO₂ durant sa phase de durcissement, un détail qui attire l’attention de ceux qui cherchent des solutions plus vertes. Pour certains particuliers, c’est autant une démarche de confort qu’une façon de mieux aligner leur logement avec leurs préoccupations environnementales.
Aides publiques, usine d’isolant mince et promesses à relativiser
Sur le terrain industriel, le succès des solutions minces est confirmé : un fabricant français a récemment investi 15,5 millions d’euros dans une nouvelle usine pour devenir l’un des leaders européens du secteur. Un signal clair que la demande en isolants alternatifs progresse dans toute l’Europe, portée par la hausse des prix de l’énergie et la volonté de limiter les chantiers lourds.
Pour autant, ces produits restent à la marge des grandes aides à la rénovation. La peinture isolante, en particulier, n’entre que rarement dans le périmètre des travaux subventionnés, qui privilégient les transformations structurelles : isolation des parois, changement de menuiseries, ventilation, chauffage performant. Les ménages qui misent sur cette solution le font donc, la plupart du temps, sans subventions, sur leurs propres deniers.
Le prix reflète cette position intermédiaire. Un seau de 7,5 litres est affiché à un peu plus de 62 euros dans un magasin espagnol, ce qui place cette peinture dans une fourchette haute par rapport à une peinture classique, mais encore très loin du budget d’une vraie isolation de mur. Pour certains, l’idée est de tester cette solution sur une pièce stratégique, avant de décider d’investir un jour dans des travaux plus lourds.
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Une solution d’appoint pour les murs les plus froids de la maison
Sur le plan pratique, la peinture se pose comme une peinture traditionnelle. Le support doit être propre, sain, dur, dépoussiéré et dégraissé. Les parties mal adhérentes sont retirées, la peinture est soigneusement mélangée, puis appliquée en deux couches, à la brosse, au rouleau ou au pistolet, avec un temps de séchage de six à huit heures entre chaque passage. L’idée est de permettre aux micro-sphères de former une couche homogène, sans surcharge ni manque.
Une fois en place, cette peinture se comporte, là encore, comme un isolant mince : elle limite la sensation de parois froides, réduit la condensation sur les murs et peut filtrer légèrement les bruits venant de l’extérieur. Dans une pièce exposée au nord, ce simple changement de surface peut faire la différence entre une impression de froid permanent et un confort thermique plus acceptable au quotidien.
C’est justement sur ces zones difficiles que la peinture est la plus pertinente. Au lieu de multiplier les joints adhésifs autour des fenêtres ou de poser des rideaux supplémentaires sans grand effet, la peinture cible directement la paroi. Sur un mur de chambre qui longe une rue froide et bruyante, deux couches soignées peuvent suffire à rendre la pièce plus vivable, sans percer, sans coller de panneaux et sans devoir déplacer tout le mobilier pendant plusieurs jours.
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Où l’appliquer, avec quelles attentes… et ce qu’elle ne fera jamais
Pour tirer le meilleur parti de cette peinture, le bon réflexe est de viser les parois donnant sur l’extérieur, les pièces exposées au nord ou les zones où les joints et autres bricoles n’ont rien changé. S’attaquer à ces surfaces les plus exposées permet de concentrer l’effet là où les ponts thermiques et les sensations de paroi froide sont les plus marquées. Sur une chambre, un salon ou un bureau un peu sacrifiés au fond de la maison, l’amélioration de confort peut être très sensible.
La peinture isolante se marie d’ailleurs assez bien avec d’autres solutions fines : certains propriétaires la combinent à des panneaux décoratifs ou à des revêtements muraux, de manière à cumuler l’effet thermique, l’esthétique et une légère correction acoustique. C’est une façon de gagner quelques degrés ressentis et un peu de silence, tout en repoussant à plus tard un chantier plus ambitieux.
Pas une solution miracle
Mais c’est la limite principale de cette solution, et le point que beaucoup ignorent encore : malgré ses micro-sphères sophistiquées, cette peinture ne remplace ni une isolation de murs par l’extérieur, ni un traitement sérieux des combles, ni un projet global de travaux de rénovation énergétique. Elle ne transformera pas une passoire thermique en maison basse consommation, ne fera pas disparaître les déperditions d’une toiture mal isolée et n’ouvrira droit à aucune isolation à 1 euro, tout simplement parce qu’un tel dispositif n’existe plus.
En réalité, cette peinture isolante vendue chez Leroy Merlin est une solution d’appoint, intéressante pour casser l’effet de paroi glaciale et améliorer le confort d’une ou deux pièces clés, en attendant de pouvoir engager une rénovation plus lourde.
Elle peut changer la donne dans une chambre trop froide ou un salon exposé au vent, mais son véritable rôle est d’accompagner, pas de remplacer, un projet d’isolation complet adapté à la maison, aux aides disponibles et au budget du foyer.