Amandine, 13 ans et morte de faim : Les témoignages glaçants de ses frères et sœurs
Après la mère et supposée meurtrière d’Amandine, 13 ans, c’est au tour de ses frères et sœurs de témoigner face à la Cour.
Le récit terrible des dernières heures d’Amandine
Elle est morte de faim. À 13 ans, Amandine ne pesait plus que 28 kilos. Maigre et affaiblie, l’adolescente était le souffre-douleur de sa mère, Sandrine Pissarra. Obligée de se prêter aux tâches ménagères — qu’elle effectuait souvent nue – Amandine était constamment privée de nourriture. Un quotidien rythmé par les violences physiques et psychologiques dont son frère et sa sœur ont mis longtemps à prendre conscience.
Appelée à la barre, Ambre, la sœur aînée d’Amandine, témoigne. Aujourd’hui âgée de 19 ans, elle revient sur les dernières heures de sa sœur cadette, le 6 août 2020. « Quand je me suis levée, maman était paniquée. Elle m’a dit qu’Amandine allait très mal. Jean-Michel l’a aidée à monter à l’étage », commence-t-elle.
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Elle poursuit : « Je l’ai lavée dans la douche, mais elle n’arrivait pas à parler clairement. Une fois installée sur le lit, Amandine s’est mise à mousser de la bouche. Jean-Michel l’a mise en position latérale de sécurité. J’ai dit : ‘Laissez tomber, elle est morte’« . Un récit glaçant qui aujourd’hui encore la bouleverse.
« Maman frappait souvent Amandine […] lui cognait la tête contre les murs »
Si du haut de ses 15 ans, Ambre est consciente de la culpabilité de sa mère et de son beau-père Jean-Michel Cros, elle se plie à leurs instructions. Ainsi, elle livre à la police la version élaborée par ces derniers : Amandine est décédée des suites d’une fausse route liée à des troubles alimentaires. « Je voulais protéger ma mère. Alors, j’ai dit ce qu’elle me demandait de dire », regrette Ambre.
Seulement, avec les années, sa dévotion s’est peu à peu envolée. Elle raconte qu’Amandine ne vivait pas avec le reste de la famille. Reléguée au débarras, l’adolescente était traitée en véritable Cendrillon. « Elle devait faire le ménage en tee-shirt, puis nue, pour éviter qu’elle vole de la nourriture. Maman surveillait tout depuis son téléphone avec des caméras », raconte encore la jeune femme.
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Décrite comme froide et autoritaire, Sandrine Pissarra aurait affiché un grand soulagement après le décès de sa fille cadette. « C’était comme si Amandine n’avait jamais existé », se souvient Ambre. Également appelé à la barre, le benjamin de la fratrie raconte : « Maman frappait souvent Amandine, parfois elle lui cognait la tête contre le mur. Moi, j’étais frappé deux ou trois fois par mois. Pour moi, c’était normal ».
« Elle [leur mère, ndlr] m’utilisait comme garde […] Amandine, c’était ma sœur, je n’avais pas beaucoup de liens avec elle, elle était souvent enfermée. Je savais qu’elle ne mangeait pas, alors je lui donnais à manger sous la porte« , se souvient-il. Aujourd’hui conscients des comportements déviants de leur mère, ils n’espèrent qu’une chose : qu’elle paie pour ce qu’elle a fait subir à leur sœur. « Je veux qu’on sache ce qui est arrivé à ma sœur. Elle ne méritait pas ça », conclut Ambre.