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« Il a garé son bus en urgence » : le chauffeur de bus meurt au volant mais sauve 42 lycéens à bord

Publié par Killian Ravon le 11 Déc 2025 à 17:50

Mardi soir, un bus ramenant des élèves d’une sortie théâtre à La Rochelle a dû s’immobiliser en urgence à Saint-Vivien, en Charente-Maritime. À bord, 42 lycéens rentraient vers leur établissement de Bourcefranc-le-Chapus. Quand le conducteur de 55 ans a été pris d’un violent malaise.

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Un pompier tente de ranimer un chauffeur allongé au sol devant un bus scolaire arrêté de nuit, sous les regards inquiets des lycéens à bord.
Sur une route plongée dans la nuit, un pompier tente de sauver le chauffeur du bus scolaire immobilisé avec 42 lycéens encore à l’intérieur.

Derrière cette soirée qui devait rester anodine, le récit, heure par heure, révèle des gestes décisifs… Et un dénouement que personne n’avait imaginé.

La vidéo du jour à ne pas manquer
Bus scolaire jaune garé près d’un abribus le long d’une route de campagne en France, photographié en journée.
Un bus scolaire stationné en rase campagne, comme celui qui transportait les 42 lycéens ce soir-là.
Crédit : JLPC / Wikimedia Commons
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Une soirée de sortie scolaire qui bascule sur une route de Charente-Maritime

Ce mardi de décembre, la journée avait commencé comme une sortie scolaire classique. Les élèves du lycée de la Mer et du Littoral de Bourcefranc-le-Chapus avaient rendez-vous à la Scène nationale de La Rochelle. Pur assister à une représentation. Au programme, un trajet en bus scolaire, des enseignants accompagnateurs, et l’excitation habituelle d’une soirée hors du cadre du lycée.

Une fois le spectacle terminé, les 42 adolescents prennent place dans le car pour le trajet retour. Le véhicule s’engage sur les routes de Charente-Maritime, en direction de Bourcefranc-le-Chapus. Le chauffeur, un homme de 55 ans, est au volant. À ce stade, rien ne laisse présager ce qui va se produire quelques kilomètres plus loin, à hauteur de la commune de Saint-Vivien.

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Sur cette portion de route, la circulation se déroule normalement. À bord, les élèves discutent de la pièce qu’ils viennent de voir, certains se détendent, d’autres regardent le paysage défiler dans la nuit. Le bus poursuit sa progression vers la côte, sous la surveillance des adultes accompagnateurs, présents pour encadrer le groupe jusqu’au bout de la sortie.

Peu à peu cependant, un détail attire l’attention : du côté du poste de conduite, le chauffeur commence à montrer des signes de fatigue inhabituels. Ce n’est qu’un début, mais c’est précisément à partir de cet instant que la soirée va basculer.

Minibus scolaire Renault Trafic stationné sur un parking urbain, vu de trois-quarts avant en format paysage.
Un minibus scolaire à l’arrêt, symbole du transport quotidien des élèves.
Crédit : Guillaume Vachey / Wikimedia Commons
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Le malaise soudain du chauffeur en pleine circulation

Alors que le bus roule toujours en direction de Bourcefranc-le-Chapus, le conducteur se sent de plus en plus mal. Selon les premiers éléments rapportés, il est pris de vomissements, au point de vomir du sang. Ce symptôme extrêmement impressionnant ne passe pas inaperçu. Une adulte présente dans le car remarque immédiatement que le chauffeur de bus scolaire n’est pas bien.

Consciente du danger potentiel pour les occupants, elle l’incite à immobiliser le véhicule le plus vite possible. Le message est entendu. Malgré la dégradation brutale de son état, le conducteur trouve la force de diriger son car vers le bas-côté. Il parvient à garer le bus en urgence, à hauteur de Saint-Vivien, à l’écart de la circulation.

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Ce geste, réalisé en quelques secondes dans un contexte d’urgence absolue, est capital. Sans cette manœuvre, un malaise au volant aurait pu se transformer en accident grave impliquant des dizaines de mineurs. Le car s’immobilise finalement sur le bord de la route, les 42 lycéens encore sanglés ou assis à leur place, sous le choc de la situation qui se déroule juste devant eux.

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Très rapidement, l’état du chauffeur s’aggrave encore. Il s’effondre après avoir réussi à stopper le véhicule. À ce moment précis, l’incident prend une dimension bien plus inquiétante, et les adultes présents doivent réagir en parallèle pour lui porter assistance tout en protégeant les élèves.

Ancien bus scolaire jaune stationné sur un terrain en Dordogne, photographié de côté en plan large.
Un ancien bus scolaire, rappel des véhicules qui assurent chaque jour les trajets des enfants.
Crédit : Cjp24 / Wikimedia Commons
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Les adultes sécurisent les lycéens et préviennent les secours

Dès que le bus est à l’arrêt, les enseignants prennent le relais. Ils s’occupent d’abord de mettre le groupe de lycéens en sécurité, loin de la chaussée et du car immobilisé. Il n’est plus seulement question de malaise : le conducteur vient de faire un arrêt cardiaque.

Les adultes appellent aussitôt les secours. L’alerte est donnée à 21 h 21. Les services d’urgence, via le SDIS de Charente-Maritime, sont prévenus qu’un chauffeur de bus vient de perdre connaissance alors qu’il transportait un groupe d’élèves. Pendant ce temps, les accompagnateurs gardent les jeunes sous surveillance, veillent à ce qu’aucun ne s’approche de la route et tentent de calmer les esprits.

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Les sapeurs-pompiers arrivent sur place pour prendre le relais. Ils entament un massage cardiaque sur le conducteur, au pied de son car, sur cette route de Saint-Vivien où la soirée se poursuit désormais dans une atmosphère lourde. Les manœuvres de réanimation se prolongent, tandis que les élèves sont progressivement éloignés de la scène pour ne pas assister directement à l’intervention des sapeurs-pompiers.

Dans ces moments, chaque minute compte. Les équipes de secours se concentrent sur la prise en charge du quinquagénaire, pendant que les élus locaux sont informés de la situation. Le maire de Châtelaillon-Plage, également président du SDIS, confirme par la suite que tout indique que le conducteur était une personne déjà malade. Mais sur le moment, au bord de cette route, l’urgence est ailleurs.

Autocar scolaire jaune du réseau Sillages arrêté près d’un trottoir dans un village du sud de la France.
Un bus de service scolaire dans un village, comme à Saint-Vivien en Charente-Maritime.
Crédit : Damo / Wikimedia Commons
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Une prise en charge encadrée pour les 42 élèves à Saint-Vivien

Une fois le dispositif de secours déployé, il faut aussi penser au devenir des 42 élèves bloqués sur place. Les autorités décident de transférer le groupe dans une salle polyvalente municipale de Saint-Vivien. Là, les adolescents sont regroupés à l’abri, loin du bus et de la zone d’intervention.

Dans cette salle, tout est mis en place pour occuper les jeunes et les rassurer en attendant la suite des événements. Certains jouent au basket, profitant du matériel disponible, d’autres discutent entre eux ou avec les adultes, dans une ambiance évidemment particulière mais encadrée. L’objectif est clair : éviter que la scène vécue sur la route ne se transforme en traumatisme durable pour ces passagers.

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Un dispositif d’accompagnement psychologique est envisagé. Une cellule psychologique est même évoquée. Mais finalement, les premiers retours laissent entendre qu’aucun choc psychologique majeur n’a été détecté chez les élèves. Selon le maire de Châtelaillon-Plage, ce sont même les adultes qui auraient été les plus affectés par ce qu’ils venaient de vivre.

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Après environ une heure passée dans la salle municipale, un nouveau car est affrété. Un autre chauffeur de bus prend le relais pour reconduire les lycéens jusqu’à leur établissement, le lycée de la Mer et du Littoral de Bourcefranc-le-Chapus. Le trajet se déroule cette fois sans incident particulier. Pour les élèves, la soirée se termine où elle aurait dû se finir dès le départ : au lycée, avant le retour dans leurs familles.

Ce que peu de gens savent, c’est que derrière l’apparente « normalité » de cette fin de soirée, chaque détail d’organisation compte : la mise à disposition rapide d’une salle, le choix d’un nouveau conducteur, la présence d’adultes pour encadrer les jeunes. Autant d’éléments qui participent à éviter qu’un événement déjà grave ne laisse des traces encore plus profondes.

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Un chauffeur de 55 ans dont le dernier geste a probablement sauvé des dizaines d’enfants

Pendant que les lycéens sont pris en charge à Saint-Vivien, les sapeurs-pompiers poursuivent leurs efforts auprès du conducteur. Sur place, le massage cardiaque se prolonge, mais malgré les tentatives de réanimation, le quinquagénaire ne survivra pas. L’homme de 55 ans décède des suites de ce malaise brutal, en pleine mission de transport scolaire.

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Les autorités locales évoquent ensuite la situation du conducteur. D’après les premiers éléments rapportés, il s’agirait d’une personne déjà malade. Ce point reste du ressort des médecins et des enquêteurs, mais il permet de comprendre que ce drame ne s’est pas joué sur une simple fatigue passagère.

Reste un fait essentiel : avant de s’effondrer, ce chauffeur de bus scolaire a trouvé la force de se ranger sur le bas-côté. Ce geste lui a permis d’immobiliser son véhicule et d’éviter tout risque de collision ou de sortie de route avec 42 élèves à bord. Comme le souligne le président du SDIS, sans cette réaction en urgence, le bilan aurait pu être « beaucoup plus grave ».

Son tout dernier réflexe a donc probablement permis de sauver plusieurs dizaines d’enfants. Là où un arrêt cardiaque au volant aurait pu provoquer un carambolage dramatique, le car s’est arrêté sur le bas-côté, les élèves indemnes, pris en charge dans un second temps par un autre conducteur.

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Rangée de bus scolaires jaunes stationnés côte à côte sur un parking, photographiés de près en fin de journée.
Des bus scolaires alignés, rappelant la responsabilité quotidienne des chauffeurs face aux élèves.
Crédit : Pixabay / RebaSpike

Que retenir ?

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Au final, ce drame survenu un mardi soir de décembre, sur une route de Charente-Maritime, laisse une image forte : celle d’un professionnel qui, jusqu’au bout, a gardé la maîtrise de son véhicule pour protéger les jeunes qu’il transportait. Ce n’est qu’une fois les élèves à l’abri, et le bus à l’arrêt, que son état a définitivement cédé.

Derrière la froideur des chiffres – un homme de 55 ans, 42 élèves, une alerte donnée à 21 h 21, une salle municipale ouverte en urgence – se dessine un scénario où un dernier geste a tout changé. Et c’est seulement à la toute fin de cette chaîne d’événements que l’on découvre la réalité la plus dure : ce chauffeur, qui a garé son car en urgence pour éviter le pire, n’a pas survécu à son malaise.

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