Vague de froid : jusqu’à 50 cm de neige attendus dans ce département ce week-end
Gants, bonnets et doudounes vont-ils enfin ressortir du placard ? Les dernières prévisions annoncent une vague de froid sur la France, accompagnée de chutes de neige marquées en montagne.
Dans les Pyrénées, l’épisode attendu ce week-end pourrait laisser un joli manteau blanc… et des cumuls impressionnants sur les crêtes.
Crédit : Yrithinnd (CC BY 2.5 / CC BY-SA 3.0 / GFDL)
Un premier coup d’hiver qui bascule les massifs en mode neige
Depuis plusieurs jours, les modèles s’accordent sur un net rafraîchissement et des précipitations actives. L’air froid qui glisse par le nord-ouest abaisse la limite pluie-neige, offrant aux reliefs un décor hivernal tant attendu.
Après un automne ballotté entre douceur et averses. L’ambiance change d’un coup . Ressenti plus piquant, humidité au rendez-vous, premiers flocons qui accrochent les versants. De quoi ravir les amateurs de poudreuse qui lorgnent déjà les webcams.
Dans les plaines du Sud-Ouest, c’est d’abord la pluie qui dominera. Mais dès que l’on prend de l’altitude, la nature du flux fait la différence. Les sommets passent en neige dense, par moments lourde. Avant de sécher au fil de la nuit avec la baisse des températures. Ce basculement rapide illustre le caractère très saisonnier de l’épisode. Typique d’un mois de novembre qui hésite encore entre automne et hiver.
Crédit : Wuyouyuan (CC BY-SA 4.0)
Samedi, le gros du temps : pluie en vallée, grosses chutes en altitude
Le pic de l’événement est attendu samedi en journée. La dynamique dépressionnaire sur le golfe de Gascogne pousse un air plus humide vers la chaîne. Nourrissant des précipitations abondantes au-dessus de 1 800 à 2 000 m en première partie d’épisode.
Les flux d’ouest à sud-ouest, bien exposés, favorisent les Pyrénées occidentales et centrale. Laruns, Barèges, La Mongie ou encore Cauterets voient la neige se poser franchement sur les pentes supérieures.
Au fil des heures, la limite pluie-neige s’abaisse progressivement. Les premiers flocons accrochent les alpages, puis blanchissent les bords de routes des cols secondaires.
Le contraste est parfois saisissant d’une vallée à l’autre. Là où les pluies restent soutenues en fond de vallée, les bancs de brouillard masquent des conversions en neige sur les replats vers 1 600–1 700 m. Annonçant les accumulations de la nuit.
Crédit : Bibliothèque de Toulouse
Des cumuls conséquents : jusqu’à 50 cm localement sur les crêtes
Les quantités prévues confirment un épisode solide pour un début novembre. Au-dessus de 1 800 m, les cumuls attendus s’étagent souvent entre 20 et 40 cm sur les zones les mieux exposées. Notamment autour de Laruns, Barèges et La Mongie.
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Sur les sommets frontaliers, du côté du Pic du Midi, du Néouvielle et des hauts plateaux, la mécanique du vent joue à plein : jusqu’à 50 cm peuvent s’accumuler en quelques heures. Avec des congères doublant localement l’épaisseur.
La typologie de la neige évolue rapidement. En début d’épisode, la masse d’air reste encore légèrement douce en altitude. La neige lourde s’accroche aux sapins et pèse sur les câbles.
Mais à mesure que le front glisse vers l’est et que la nuit tombe, l’air se refroidit et la couche devient plus neige sèche, plus légère et plus portante. Sur les arêtes et les crêtes, le transport par le vent accentue l’hétérogénéité : zones soufflées d’un côté, accumulations massives de l’autre.
L’épisode se décale vers l’est : Ariège, Andorre, Cerdagne et Capcir en ligne de mire
Dans la nuit de samedi à dimanche, la perturbation progresse vers les Pyrénées centrales et orientales. Les secteurs du Luchonnais, de l’Ariège, de l’Andorre, de la Cerdagne et du Capcir basculent à leur tour sous de fortes chutes de neige en altitude.
La limite pluie-neige chute encore : d’abord autour de 1 700–1 800 m, puis entre 1 300 et 1 500 m dimanche matin, ce qui permet parfois d’apercevoir un saupoudrage jusque sur certains plateaux habités en tout début de journée.
Sur les crêtes frontalières, entre Ax-les-Thermes, la principauté d’Andorre et la station espagnole de La Molina, la mécanique d’orographie et de vent se combine idéalement.
Les cumuls y prennent vite de l’ampleur, avec des épaisseurs qui dépassent nettement les 40 cm sur les points les plus ventés et les secteurs de convergence. Ce sont des quantités qui, sans être exceptionnelles pour la saison, marquent clairement l’entrée dans l’hiver en haute montagne.
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Crédit : Luis Argerich (CC BY 2.0)
Un épisode express… avant un redoux en début de semaine
Ce premier signal hivernal ne s’installe pas durablement. Dès lundi, les modèles entrevoient une bascule vers des conditions plus clémentes et un redoux sensible, en lien avec un flux de sud-ouest plus doux et des éclaircies de plus en plus généreuses. Résultat : la couche fraîchement déposée en moyenne montagne pourrait souffrir et régresser rapidement sur les versants exposés au soleil et au vent.
Ce retour de douceur, entre lundi 10 et mardi 11 novembre, s’accompagne d’un temps plus changeant dans la semaine : passages pluvieux en vallée, perturbations successives sur le sud du pays, nouveaux flocons probables en haute altitude au gré des fronts.
Mais saviez-vous qu’une sous-couche posée tôt en saison peut tenir par plaques, même après un redoux, lorsque le sol est déjà refroidi et que l’ombre s’éternise ? C’est tout l’enjeu des prochains jours : voir si la base accrochée sur les pentes supérieures résistera aux températures plus douces.
Crédit : 74laprune (CC BY-SA 4.0)
Circulation, équipement et sécurité : rester prudent sur les axes de montagne
Avec un tel cocktail météo, la vigilance s’impose évidemment sur les routes d’altitude. La combinaison chutes de neige / gel nocturne peut rapidement transformer les lacets en patinoire, en particulier au petit matin.
Les accès aux cols et aux stations, comme autour de La Mongie, d’Ax-3-Domaines ou de l’Andorre, sont susceptibles de nécessiter équipements spéciaux selon l’heure et l’exposition. Quant aux piétons, l’attention se porte sur les plaques de glace qui se forment à la faveur des poches d’air froid en fond de vallée.
Côté montagne, le rafraîchissement rapide suivi d’un redoux précoce impose une grande prudence hors des domaines balisés. La couche neige sèche transportée par le vent peut se structurer en plaques instables sur les versants sous le vent.
Tandis que la neige lourde qui sert de base peut glisser sur les pentes herbeuses encore tièdes. Les randonneurs et skieurs hors piste gagneront à différer leurs sorties le temps que la neige se tasse et se stabilise.
Ce qu’il faut retenir, en attendant la suite
Ce week-end marque bien l’arrivée d’un premier épisode hivernal organisé, visuellement spectaculaire et techniquement contrasté. Dans les Pyrénées, la fenêtre la plus active se concentre samedi, avec 20 à 40 cm au-dessus de 1 800 m et jusqu’à 50 cm sur les zones de crêtes les plus exposées, avant un redoux dès le début de semaine prochaine.
Les plaines resteront au régime pluvieux, mais la montagne, elle, passera à la chutes de neige copieuses sur de larges portions de la chaîne.
La suite dépendra du rythme des perturbations et des flux. Les massifs pourront-ils conserver un tapis blanc au-dessus de 2 000 m malgré l’adoucissement ? Les prochains fronts apporteront-ils des recharges ponctuelles ? Une chose est sûre : les webcams vont chauffer.
Et cette révélation qui circule déjà chez les montagnards se confirme dans les derniers scénarios : sur les crêtes entre Ax-les-Thermes, Andorre et La Molina, les cumuls pourraient localement grimper entre 40 et 80 cm d’ici dimanche matin, sous l’effet combiné du vent et des précipitations intensifiées en altitude.