Il est partout au cinéma aujourd’hui… mais son tout premier rôle à 15 ans est presque oublié
En quelques années, François Civil s’est imposé comme l’un des visages incontournables du cinéma français. De la comédie à l’action, il enchaîne les succès et les nominations prestigieuses.
Mais il y a près de vingt ans, le public le découvrait pour la toute première fois dans un film passé totalement sous les radars… et dont peu de spectateurs se souviennent encore.
Un visage devenu incontournable du cinéma français
À 35 ans, François Civil fait partie de ces acteurs que l’on croise partout. Sur les affiches dans le métro, dans les bandes-annonces au cinéma, sur les plateaux télé ou dans les recommandations des plateformes, son nom revient sans cesse. En quelques rôles seulement, il s’est imposé comme l’un des comédiens les plus en vue de sa génération, à la fois populaire auprès du grand public et respecté par les professionnels.
Ce statut, il le doit à une trajectoire patiente, faite de choix éclectiques et de collaborations avec certains des réalisateurs les plus en vue du moment. Aujourd’hui, il est difficile d’imaginer un panorama du cinéma français contemporain sans y trouver sa silhouette. Pourtant, comme souvent, tout a commencé bien plus discrètement que ce que l’on pourrait croire.
En cette fin d’année 2025, alors que son nom continue de s’afficher au générique de films très attendus, l’occasion est parfaite pour remonter le fil de sa carrière. Et pour revenir à ce moment précis où, adolescent, il a posé pour la première fois le pied sur un plateau de tournage de long métrage. Un souvenir que peu de spectateurs associent à celui qu’il est devenu aujourd’hui.
Un jeune acteur déjà repéré par les César
Si François Civil est autant présent dans l’actualité, c’est aussi parce que le milieu du cinéma ne cesse de le saluer. Au fil des années, il a décroché plusieurs nominations aux César, ces fameuses récompenses qui distinguent les performances marquantes du grand écran.
Il a ainsi été nommé pour son rôle intense dans BAC Nord, le film coup de poing de Cédric Jimenez qui plongeait dans le quotidien sous haute tension des policiers marseillais. Une prestation physique, tendue, qui a confirmé sa capacité à s’immerger dans des univers sombres et réalistes.
Autre facette de son talent, plus sensible cette fois : sa participation à En corps de Cédric Klapisch. Dans ce long métrage, il se glisse dans un univers plus intimiste, porté par les émotions, où le corps devient à la fois outil et langage. Là aussi, son jeu a été remarqué et de nouveau salué par une nomination.
Plus récemment, c’est dans Amour Ouf de Gilles Lellouche que le comédien a brillé. Ce film au titre déjà évocateur lui a offert un nouveau terrain d’expression, entre passion, énergie et romanesque. Une troisième nomination aux César est venue entériner ce lien particulier entre l’acteur et la grande famille du cinéma hexagonal. De quoi renforcer encore l’idée qu’il fait désormais partie des visages incontournables de son époque.
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Des rôles marquants, de la comédie au thriller
Ce qui frappe, quand on regarde la filmographie du comédien, c’est la diversité des registres qu’il explore. Début de carrière prometteur dans des fictions parfois très différentes, il n’a jamais hésité à passer d’un style à l’autre.
Dans la comédie Five, il retrouve l’univers de la bande de potes, avec un ton léger, rythmé, qui lui permet de jouer sur son énergie et son sens du timing. Le film marque une étape importante : il s’y impose comme un jeune premier drôle, moderne, qui parle à toute une génération.
Avec le thriller Le Chant du loup, changement total d’ambiance. Le spectateur le suit cette fois dans les profondeurs d’un sous-marin, au cœur d’un récit de tension militaire. Le film repose largement sur cette atmosphère claustrophobe où chaque son peut avoir des conséquences dramatiques. Dans ce cadre, l’acteur confirme son aptitude à porter des rôles plus graves, où l’intensité psychologique prime.
Il se frotte également au registre de la romance fantastique avec Mon Inconnue, qui joue sur les lignes du temps et les « et si… » amoureux. Là encore, son jeu oscille entre humour, émotion et mélancolie, dans une histoire qui repose beaucoup sur l’alchimie entre les personnages.
Sans oublier son passage remarqué dans le film de cape et d’épée Les Trois Mousquetaires, où il rejoint une des plus grandes sagas de la littérature française adaptées sur grand écran. Entre bottes, épée et panache, le comédien montre qu’il peut aussi se glisser dans des univers d’aventure plus classiques, tout en leur apportant une touche de modernité.
Des débuts discrets entre séries et premiers rôles
Avant d’occuper le devant de la scène, l’acteur a appris son métier par petites touches, en multipliant les expériences. Début de carrière oblige, il fait ses armes à la télévision en apparaissant dans des séries françaises très populaires.
Les téléspectateurs ont ainsi pu le croiser dans « Louis la brocante » ou encore dans « P.J. ». Deux programmes bien installés dans le paysage audiovisuel, qui ont servi de tremplin à de nombreux comédiens. Dans ce contexte, il découvre le rythme particulier des tournages de séries, l’importance d’entrer rapidement dans un personnage, et ce mélange de familiarité et de routine qui marque souvent la télévision.
En parallèle, il passe aussi par le grand écran dans le film Molière de Laurent Tirard. Là encore, il ne s’agit pas encore du rôle qui va changer sa vie, mais d’une étape supplémentaire dans une progression régulière. Tourner sous la direction d’un cinéaste confirmé, se mêler à une distribution solide, observer les mécanismes d’un plateau de cinéma : autant d’expériences qui, additionnées, participent à forger un acteur.
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Assez tôt, son nom commence à circuler dans les radars des professionnels. En 2009, il est ainsi pré-nommé au César du meilleur espoir masculin pour le film au titre évocateur Soit je meurs, soit je vais mieux. Une étape symbolique qui confirme que le milieu l’a repéré et attend de voir jusqu’où il ira.
Mais saviez-vous que, bien avant ces premiers signaux prometteurs, il avait déjà eu droit à une apparition très remarquée… dans un long métrage que presque tout le monde a oublié ?
Quand un adolescent timide se glisse dans une comédie
Pour comprendre d’où vient cette première étincelle, il faut revenir une vingtaine d’années en arrière. Nous sommes au milieu des années 2000, loin de l’image assurée et très médiatisée qu’il renvoie aujourd’hui. À cette époque, le futur acteur star n’est encore qu’un adolescent d’une quinzaine d’années.
C’est pourtant là que le cinéma va le rattraper. Une comédie est en préparation, emmenée par un duo de cinéastes et un casting de têtes d’affiche françaises. Le film ne deviendra pas un classique, ne sera pas régulièrement rediffusé à la télévision, et n’entrera pas dans la mémoire collective. Mais pour ce jeune garçon, il va jouer un rôle décisif.
Le scénario prévoit une séquence d’ouverture très visuelle, sur une piste de ski. On y suit deux amis, encore enfants, emportés par la vitesse et par une amitié que rien ne semble pouvoir briser. L’un d’eux doit promettre à l’autre qu’il sera toujours là, quoi qu’il arrive. Une scène simple, presque anecdotique pour le spectateur, mais cruciale pour la trajectoire du personnage principal… et, par ricochet, pour la carrière naissante du jeune comédien qui doit l’incarner.
Une version rajeunie du héros
Le rôle qui lui est confié n’est pas encore celui d’un héros adulte, mais celui de la version jeune du protagoniste principal. Le héros, lui, est interprété, quelques années plus tard dans le récit, par un comédien bien installé, connu pour ses rôles de dur au cœur tendre. Entre ces deux incarnations, le lien doit être crédible. C’est donc sur ce visage adolescent que repose, dès la première minute, l’empathie du public.
Sur le tournage, il se retrouve à tourner cette scene de glissade, à dévaler la neige à toute allure, avant d’écraser malgré lui son ami Sami. Le ton est à la fois léger et tendre, mais déjà chargé d’une promesse : celle de rester fidèle à ce lien d’amitié. Ce détail que peu de gens connaissent, c’est que cette courte séquence marque la toute première apparition de l’acteur au cinéma.
Ce film oublié où tout a commencé
Le long métrage en question est une comédie intitulée Le Cactus, réalisée par Gérard Bitton et Michel Munz. Sorti en salles en 2005, le film mettait notamment en vedette Clovis Cornillac, Pascal Elbé et Alice Taglioni. C’est dans ce contexte que le jeune acteur, âgé alors de 15 ans seulement, apparaît pour la première fois sur grand écran.
Dans Le Cactus, il incarne la version adolescente de Patrick, le personnage principal interprété à l’âge adulte par Clovis Cornillac. C’est donc lui que l’on découvre dès le tout premier plan, sur cette fameuse piste de ski, juste avant qu’il ne percute son ami Sami et ne lui promette qu’il sera toujours là pour lui. Une entrée en matière furtive mais fondatrice, comme un clin d’œil à la fidélité qu’il va ensuite développer envers son métier.
À partir de cette expérience, la mécanique est enclenchée. Après cette première glissade de cinéma, il enchaîne les apparitions, les rôles secondaires, puis les premiers rôles. Dix ans plus tard, en 2015, il s’installe définitivement au premier plan en retrouvant la comédie Five, mise en scène par son ami Igor Gotesman, où il partage l’affiche avec un autre talent de sa génération, Pierre Niney.
Vingt ans après Le Cactus, difficile d’imaginer que ce garçon qui dévalait une piste de ski au début d’une comédie oubliée deviendrait l’un des acteurs les plus en vue de son époque. Et pourtant, c’est bien là, dans ce film que peu de spectateurs associent encore à son nom, que tout a commencé pour lui.