Le tacle de PETA à Paul Pogba après son investissement dans une équipe de courses de chameaux
De retour progressivement après une longue période loin des terrains, Paul Pogba fait parler de lui… mais pas uniquement pour des raisons sportives.
Une annonce récente, publiée sur ses réseaux sociaux, a déclenché une réaction immédiate d’une grande organisation de défense du bien-être animal, qui lui demande désormais de revoir sa position.
Une annonce loin du football, mais très exposée
Ces derniers mois, le nom de Paul Pogba revient par à-coups dans l’actualité, au rythme de son retour annoncé et de sa reprise progressive. Le champion du monde 2018 reste une figure ultra-scrutée, et chaque prise de parole publique devient un événement à part entière, qu’elle concerne le ballon rond ou sa vie en dehors du terrain.
C’est justement sur ce second terrain que le milieu de terrain français a surpris. Il a officialisé un partenariat avec l’Al Haboob Camel Racing Team, une structure basée en Arabie saoudite et engagée dans les courses de chameaux. Dans cette “écurie”, il ne s’affiche pas comme simple soutien : il se présente à la fois comme ambassadeur et actionnaire.
Le message, relayé en ligne, a immédiatement circulé. Et ce détail que peu de gens connaissent, c’est que ce type d’annonce peut parfois provoquer davantage de réactions que certains choix sportifs, tant la sensibilité autour des animaux et de leur utilisation dans des spectacles est devenue un sujet brûlant.
Un investissement qui tombe au mauvais moment
Le timing n’a rien d’anodin. Après une longue suspension, Pogba est dans une phase où chaque image compte. Quand un joueur tente de retrouver du rythme, il cherche aussi à reprendre le contrôle de son récit public : revenir au jeu, rassurer, reconstruire une dynamique.
Or, dans ce genre de période, toute actualité parallèle peut prendre une ampleur inattendue. D’autant que l’annonce ne concerne pas un secteur neutre : elle touche une discipline sportive qui, selon certains, repose sur des pratiques difficiles à concilier avec les exigences modernes en matière d’éthique.
Pogba, lui, présente les choses sous l’angle d’un partenariat et d’un engagement. Mais saviez-vous que, dès qu’un sport implique des animaux, la lecture publique se polarise très vite ? Il ne s’agit plus seulement d’image ou de marketing : le débat glisse presque automatiquement vers le terrain moral.
PETA entre dans l’histoire, lettre publique à l’appui
C’est là qu’intervient PETA, l’ONG de défense animale. L’association n’a pas tardé à réagir, via une lettre publique adressée au joueur. Le ton est direct : PETA dit vouloir attirer son attention sur ce qu’elle décrit comme des réalités “particulièrement cruelles” derrière l’industrie des courses.
Dans ce courrier, une responsable de PETA France, Isabelle Goetz, explique que beaucoup de personnes ignoreraient ce qui se passerait “en coulisses”. L’objectif affiché est clair : pousser la star à reconsidérer son implication, en misant sur sa notoriété et sur l’écho que peut avoir une prise de position d’un sportif de ce niveau.
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La démarche n’est pas seulement symbolique. PETA s’adresse souvent à des personnalités publiques pour créer un débat plus large, en partant d’un nom connu. Ici, la cible est évidente : un joueur suivi internationalement, dont les publications font instantanément le tour des plateformes.
Ce que PETA reproche aux courses de chameaux
Dans sa lettre, PETA développe une série d’arguments centrés sur la souffrance animale. L’association décrit des chameaux retirés précocement à leur mère ou domestiqués trop tôt, puis soumis à des méthodes d’entraînement jugées coercitives. Elle affirme que les animaux subiraient des blessures fréquentes, liées à la sollicitation des articulations, aux accidents, aux infections, à la déshydratation et à un stress constant.
Le cœur du message repose sur une opposition très nette. PETA souligne que dans le football, l’effort et le sacrifice relèvent d’un choix humain : discipline, entraînement, exigence, pression, mais consentement. Dans les courses de chameaux, l’association affirme au contraire que le coût serait porté par des êtres vivants qui n’ont “jamais choisi” d’être engagés dans la compétition.
Dans cette logique, PETA insiste aussi sur “l’après-carrière” des animaux. Toujours selon l’ONG, une fois qu’ils ne seraient plus rentables, certains chameaux pourraient être abandonnés, vendus ou mis à mort. Là encore, le propos vise à déplacer le regard : ne pas se limiter au spectacle, mais observer ce qu’il se passe avant et après la course.
Le silence de Pogba et l’effet boule de neige
À ce stade, Paul Pogba n’a pas réagi publiquement à la lettre. Et ce silence, volontaire ou non, laisse l’espace médiatique se remplir tout seul. Car lorsqu’une ONG interpelle une célébrité, l’absence de réponse devient parfois une “réponse” en elle-même, interprétée dans tous les sens.
Le sujet prend d’autant plus vite que les réseaux fonctionnent par séquences courtes : une annonce, une réaction, une polémique, puis une nouvelle réaction. Même sans déclaration supplémentaire, l’histoire avance. L’athlète se retrouve alors au centre d’un débat qui dépasse largement la question initiale de son investissement.
Et c’est aussi ce qui rend ce type d’affaire délicat : il ne s’agit plus seulement d’un partenariat annoncé en ligne, mais d’un enjeu de perception. D’un côté, une figure sportive qui diversifie ses activités. De l’autre, une association qui affirme que cette activité pose un problème éthique majeur.
Un dernier détail, glissé avec une ironie assumée
Dans sa lettre, PETA ne se contente pas d’alerter : l’association se permet aussi une proposition inattendue, formulée avec une “touche d’ironie bienveillante”. Plutôt que de soutenir les courses de chameaux, l’ONG suggère à Paul Pogba d’investir dans le “hobby horsing”, une discipline où les participants imitent l’équitation…
Avec un simple bâton surmonté d’une tête de cheval, afin de pratiquer un sport “inoffensif” sans impliquer d’animaux.