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Macron dans la tourmente : une tempête éclate à l’Élysée

Publié par Fanny Jacob le 09 Mai 2025 à 9:37
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Le président Emmanuel Macron a reçu le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, ce 7 mai 2025. Une visite officielle qui ne plaît pas du tout à de nombreux citoyens et à de nombreux politiciens. Le président répond aux critiques.

Ahmad al-Chareh et Emmanuel Macron @ludovic marin
Ahmad al-Chareh et Emmanuel Macron @ludovic marin

Une crise politique intense à l’international

Actuellement, la politique internet et la politique interne sont dans une période compliquée. À l’international, les tensions géopolitiques sont intenses. Tellement que Donald Trump, président des USA, s’est entretenu avec le président ukrainien aux obsèques du pape François.

Lors des obsèques du pape, il y avait aussi Emmanuel Macron, qui était d’ailleurs très critiqué pour sa venue. Un moment de deuil, mais aussi un moment très surveillé. Sur place, de nombreux agents de police étaient présents pour assurer la sécurité. Les tensions dans le monde envisageaient le pire.

Le conflit israélo-palestinien, les tensions entre la France et l’Algérie, mais aussi la guerre entre la Russie et l’Ukraine, l’alliance entre la Russie et la Corée du Nord ainsi que les menaces nucléaires, sans oublier les tensions actuelles entre l’Inde et le Pakistan.

macron @Antonin Albert
macron @Antonin Albert

Dans plusieurs de ces conflits, Emmanuel Macron a donné son avis. Pour le conflit entre l’Ukraine et la Russie, le président français a affirmé son soutien à l’Ukraine. Et, pour le conflit entre l’Inde et le Pakistan, le président a réitéré sa bonne entente avec l’Inde et a affirmé son soutien.

Dans le cadre de la guerre en Ukraine, son soutien n’a pas plu à Vladimir Poutine. Ce dernier a donc souvent brandi la menace nucléaire, tant que la France prépare un manuel de survie pour ses habitants.

Volodymyr Zelensky, président ukrainien, s’entendrait alors bien avec Macron, comme ce serait le cas du dirigeant de l’Inde. L’Inde a d’ailleurs commandé plusieurs rafales à la France, alors l’un des meilleurs pays en exportation d’armes.

macron @Olivier Arandel
macron @Olivier Arandel

Des conflits internes pour Emmanuel Macron

Mais, les conflits ne sont pas qu’externes. En interne, donc en France, le président est très impopulaire. D’après certains sondages, il serait passé sous la barre des 30 % de satisfaction.

Gilets jaunes, Réforme des retraites, 49.3 à outrance, six premiers ministres en huit ans, une dissolution de l’Assemblée nationale en 2024 et peut-être une nouvelle dissolution de l’Assemblée en automne… Rien ne va, et depuis des années.

Mais, voilà que de nouveaux problèmes tombent sur le président. Emmanuel Macron, alors toujours soutenu par son épouse, a vivement été critiqué récemment. Mais pourquoi ? En fait, le président a reçu énormément de critiques pour avoir convié le président syrien à une visite en France.

Ahmad al-Chareh et macron @ludovic marin
Ahmad al-Chareh et macron @ludovic marin

Le président syrien est en visite en France

Le président syrien Ahmad al-Chareh est actuellement le président du pays par intérim. Ce mercredi 7 mai 2025, il était en visite officielle en France. Emmanuel Macron a donc reçu Ahmad al-Chareh au palais à Paris. Mais, cette rencontre n’a pas du tout été appréciée par certains citoyens et politiciens.

Au pouvoir depuis la chute de Bachar al-Assad, en décembre 2024, le président par intérim Ahmad al-Chareh a donc effectué sa toute première visite dans un pays européen, donc en France. D’après une source de l’Élysée, citée par BFMTV, le président voulait s’entretenir avec la Syrie sur l’avenir.

Dans l’article, il est écrit que le président français redirait « le soutien de la France à la construction d’une nouvelle Syrie, une Syrie libre, stable, souveraine et respectueuse de toutes les composantes de la société syrienne ».

president syrie @Mosa'ab Elshamy
president syrie @Mosa’ab Elshamy

« Cette rencontre s’inscrit dans la continuité de l’engagement historique de la France pour les Syriennes et les Syriens qui aspirent à la paix et à la démocratie », avait déclaré la présidence française. D’après le palais, Emmanuel Macron aurait rappelé aussi « ses exigences vis-à-vis du gouvernement syrien ».

Il aurait notamment évoqué les sujets de « la stabilisation de la région et notamment du Liban, ainsi que la lutte contre le terrorisme« .

president syrie et president france @Stephanie Lecocq
president syrie et president france @Stephanie Lecocq

Marine Le Pen s’insurge contre cette visite

Mais, cette visite a fait sortir de ses gonds Marine Le Pen. Marine Le Pen, rivale d’Emmanuel Macron aux Présidentielles 2017 et 2022, vient d’être condamnée à l’inéligibilité après le procès des parlementaires européens. Mais, cela ne l’a pas empêché de s’exprimer sur cette visite polémique.

Sur X, anciennement Twitter, elle a affirmé sa « stupeur et consternation ». « Recevoir un djihadiste passé par Daesh et Al Qaïda, autoproclamé président de la Syrie, alors même que les milices islamistes qui ont semé la mort parmi nos compatriotes au cours d’attentats sanglants, massacrent les minorités », a-t-elle dit.

D’après elle, cette visite « relève de la provocation et de l’irresponsabilité ». « Une fois encore, Emmanuel Macron abîme l’image de la France et discrédite son engagement, notamment auprès de ses alliés, dans la lutte contre l’islamisme », a aussi ajouté Marine Le Pen.

Marine Le Pen @De Rosa Julien
Marine Le Pen @De Rosa Julien

Marion Maréchal, Laurent Wauquiez et Éric Ciotti réagissent

Marion Maréchal a aussi réagi en dénonçant « une insulte à la mémoire des victimes française du jihadisme », mais aussi « une honte pour l’image de la France ».

De son côté, le Républicain Laurent Wauquiez a aussi exprimé son avis sur la question. Selon lui, cette visite serait « une lourde erreur ». Et, c’est la même chose pour Éric Ciotti qui dénonçait alors « une faute lourde et un véritable scandale ».

Éric Ciotti @olivier corsan
Éric Ciotti @olivier corsan

Une bonne idée pour la France ?

Wassim Nasr, journaliste France 24, a été interrogé par BFMTV sur la question. Le spécialiste des mouvements jihadistes explique que le président français « a absolument raison de l’inviter et de le recevoir. C’est évidemment un risque politique, mais c’est un gain diplomatique pour la France ».

Selon l’expert, « tout le monde tend la main à Ahmad al-Chareh, en premier lieu les Russes. Vladimir Poutine l’a appelé deux fois. Les seuls à envoyer une aide matérielle importante à la Syrie d’Ahmad al-Chared, aujourd’hui, ce sont les Russes ».

Malgré un visage médiatique plus doux que son prédécesseur, le président syrien par intérim serait cependant « un conservateur », et « pas un libéral », explique le spécialiste. D’après lui, il aurait « renoncé à tout ce qui est jihad global et terrorisme » et tenterait de « calmer les tensions » en Syrie.

Wassim Nasr @bfmtv
Wassim Nasr @bfmtv

La présidence a réagi aux critiques

Face aux critiques, Emmanuel Macron a réagi. La présidence aurait notamment assuré connaître le passé du président syrien et a donc nié sa « naïveté ». Et, la présidente devrait exiger, auprès de Ahmad al-Chareh, qu’il n’y est « pas de complaisance » avec les « mouvements terroristes ».

Une source affirme qu’Emmanuel Macron aurait demandé « de faire en sorte que la lutte contre l’impunité soit une réalité » et que « les responsables d’exactions contre les civils soient jugés ».

« Notre demande, c’est celle d’une protection de tous les civils, quelle que soit leur origine et quelle que soit leur religion », aurait ajouté cette même source auprès de l’AFP.

macron @GONZALO FUENTES
macron @GONZALO FUENTES

« Voir resurgir des confrontations interconfessionnelles extrêmement violentes »

Le palais a évoqué sa « préoccupation particulièrement forte » de « voir resurgir des confrontations interconfessionnelles extrêmement violentes » en Syrie. Dans ce cadre, le président voulait s’entretenir avec le président par intérim pour adoucir la situation.

Pour Macron, l’idée serait d’éviter la résurgence de massacres sur les alaouites, comme il y a eu en mars dernier, ainsi que « les violences à destination de la communauté druze dans le sud de Damas« .

« Depuis sa prise du pouvoir en décembre, la coalition islamiste tente de présenter un visage rassurant à la communauté internationale, qui l’exhorte à respecter les libertés et protéger les minorités », assure Le Figaro.

president syrien @AFPDDM
president syrien @AFPDDM

Le ministre français des Affaires étrangères s’exprime

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s’est aussi exprimé sur le sujet sur RTL, ce 6 mai 2025. Selon lui, « ne pas engager le dialogue avec ces autorités de transition, […] ce serait être irresponsable vis-à-vis des Français et surtout, ce serait tapis rouge pour Daech« .

« La sécurité des Français, elle se joue en Syrie. La lutte contre le terrorisme, la maîtrise des flux migratoires, la maîtrise des trafics de drogue, tout cela se joue en Syrie », a-t-il aussi ajouté dans cette interview.

« J’ajoute à cela l’avenir du Liban. Ne pas discuter avec les dirigeants serait être irresponsable vis-à-vis des Français et, surtout, serait un tapis rouge pour Daesh », assure aussi le ministre. D’ailleurs, dans cette même interview, le ministre a aussi évoqué le cas de l’Israël.

Jean-Noël Barrot @ SARAH MEYSSONNIER
Jean-Noël Barrot @ SARAH MEYSSONNIER

« L’urgence est le cessez-le-feu et l’accès sans entrave de l’aide humanitaire. Même s’il y a la guerre, on ne s’attaque pas aux civils ou aux travailleurs humanitaires. Ce n’est pas faire offense au peuple israélien que de dire que ce gouvernement est en infraction manifeste avec le droit international », déclare-t-il.

« Au sein de l’enclave de Gaza, le CICR, le Comité international de la Croix-Rouge, le dit, le programme alimentaire mondial le dit : il n’y a plus rien à manger. Le risque de famine est réel. Il faut désormais ouvrir l’accès à l’aide humanitaire », ajoute le ministre.